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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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parcelles sont par ailleurs éloignées de cultures attractives afin d’obliger les abeilles à senourrir sur les parcelles traitées. L’essai est conduit sur une culture attractive pour l’abeilleafin de maximiser l’exposition, comme par exemple la phacélie. La culture est pulvérisée <strong>et</strong>les <strong>colonies</strong> introduites dans les parcelles. On observe alors les impacts sur différentsparamètres : survie <strong>des</strong> abeilles butineuses <strong>et</strong> <strong>des</strong> abeilles de la ruche, activité de butinage,poids du couvain, état de santé du couvain, état de santé <strong>des</strong> abeilles <strong>et</strong> de la ruche - lesétu<strong>des</strong> les plus récentes incluent aussi <strong>des</strong> suivis de maladies -, production de miel. Danscertains cas, on réalise un suivi sur plusieurs années.Dans le cas <strong>des</strong> insectici<strong>des</strong>, les conditions d’exposition de ce type d’essai necorrespondent pas à la réalité, puisque le traitement <strong>des</strong> cultures par <strong>des</strong> insectici<strong>des</strong> est eninterdit en France pendant la floraison 56 . Il est également important de noter que ces essaisprennent en compte la biologie de l’abeille, qu’il s’agisse <strong>des</strong> produits pulvérisés ou <strong>des</strong>produits utilisés en traitement de semences, puisque l'évaluation <strong>des</strong> impacts est effectuéesur <strong>des</strong> paramètres létaux <strong>et</strong> sublétaux <strong>et</strong> apprécie l’état de santé <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> via <strong>des</strong>paramètres intégrateurs témoins de son développement, son état sanitaire <strong>et</strong> si nécessairesa capacité à passer l‘hiver. Enfin, l'évaluation <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s se place à l’échelle de la colonie,qui reste une échelle d’investigation propre à l’expérimentation. Dans le domaine dumonitoring, c'est bien souvent le rucher qui est pris comme unité d’investigation.L'évaluation <strong>des</strong> impacts <strong>et</strong> donc <strong>des</strong> risques se place donc à une échelle plus fine <strong>et</strong> plussensible que dans le cadre de suivis post-homologation, puisque l’on s'intéresse aupourcentage d’eff<strong>et</strong> dans la colonie. L’ensemble de ces éléments contribue à limiter lesincertitu<strong>des</strong> liées à l’extrapolation <strong>des</strong> conclusions de l’évaluation à la réalité du terrain.Enfin, si le produit concerné est un régulateur de croissance <strong>des</strong> insectes, on réalise en plusde ces essais un essai de toxicité pour le couvain, lors duquel le développement decouvains d’abeilles est suivi dans <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> exposées au produit via une solution sucréesupplémentée.L'évaluation <strong>des</strong> risques, dont les schémas sont harmonisés au plan communautaire 57 , suitune approche qui est r<strong>et</strong>rouvée pour tous les autres groupes d’organismes (voire documentgui<strong>des</strong> Sanco 3268/2001 <strong>et</strong> Sanco 4145/2000 pour respectivement les organismesaquatiques <strong>et</strong> les organismes terrestres).3) L’EVALUATION DES RISQUES3.1) Schéma généralLa question de l'exposition <strong>des</strong> abeilles est toujours à l’origine du schéma d'évaluation(cf. figure 10). Si l’exposition est possible, <strong>des</strong> essais de toxicité en laboratoire par voieorale ou par contact sur <strong>des</strong> adultes sont réalisés <strong>et</strong> on procède à une premièreappréciation du risque par la comparaison du niveau d’exposition via la dose appliquée àl'hectare avec le niveau de toxicité (apprécié par la DL50 mesurée chez l’abeille adulte,exposée oralement ou par contact) dans le calcul d'un quotient de risque (HQ). Ce quotientest comparé à une valeur seuil (50). Si le quotient de risque reste inférieur à c<strong>et</strong>te valeurseuil, le risque est considéré comme acceptable ; au-delà de la valeur seuil, l'évaluation <strong>des</strong>risques est affinée, <strong>et</strong> intègre la plupart du temps les résultats d’essais sous tunnel <strong>et</strong>/oud’essais au champ, dans les deux cas sur <strong>des</strong> cultures attractives, en fleurs <strong>et</strong> traitées.56 Sauf dans le cas <strong>des</strong> produits bénéficiant d’une mention, attribuée dans un cadre réglementaire par l’arrêté du Arrêté du 28 novembre 2003 relatif auxconditions d’utilisation <strong>des</strong> insectici<strong>des</strong> <strong>et</strong> acarici<strong>des</strong> à usage agricole en vue de protéger les abeilles <strong>et</strong> autres insectes pollinisateurs, après évaluation <strong>des</strong>risques <strong>et</strong> pour les usages qui le nécessitent. La mention perm<strong>et</strong> alors d’appliquer le produit pendant la floraison de la culture ou pendant la période deproduction d’exsudats mais en dehors de la présence d’abeilles.57 C<strong>et</strong>te démarche fait l’obj<strong>et</strong> de documents gui<strong>des</strong> européens, Sanco 10329/2002 (Commission Européenne, Doc Sanco/10329/2002-rev 2 final,"Guidance Document on Terrestrial Ecotoxicology", 17 octobre 2002) <strong>et</strong> EPPO (EPPO PP1/170 (3), PP 1/170(3) Revision approved in 2000-09 in Hazardsof pestici<strong>des</strong> to bees, Les Colloques N° 98, Ed. INRA, Paris 2001)..141

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