3 RECOMMANDATIONSUne classification <strong>des</strong> causes de mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles, susceptibles d’êtrerencontrées en Europe, a été tentée selon l’étiologie, la fréquence <strong>et</strong> les conditionsd’apparition de ces maladies. C<strong>et</strong>te classification constitue une aide pour les vétérinaires <strong>et</strong>les autres agents intéressés par l’apiculture, confrontés à une mortalité de <strong>colonies</strong>d’abeilles. Pas moins d’une quarantaine de causes pouvant induire de la mortalité <strong>des</strong><strong>colonies</strong> d’abeilles ont été recensées. En fonction de l’approche utilisée, d’autresclassifications sont disponibles, comme par exemple celle <strong>des</strong> diagnostics anatomopathologiques.La fréquence, l’importance <strong>et</strong> la vitesse de mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles varient enfonction de plusieurs paramètres : la nature de l’agent causal (dose, virulence), lalocalisation <strong>des</strong> lésions occasionnées, l’hôte (résistance, état général, statut immunitaire) <strong>et</strong>l’environnement. La qualité d’observation intervient en premier lieu <strong>et</strong> est proportionnelle auniveau d’information, de sensibilisation <strong>et</strong> de formation <strong>des</strong> apiculteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> vétérinaires.La fréquence d’observation <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles joue également un rôle. Tenant comptede ces paramètres, il subsiste toujours une variabilité qui dépend <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeillesconsidérées <strong>et</strong> de l’observateur (tableau clinique, phase pré-patente, durée d’évolution).Pour améliorer les connaissances concernant la mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles,notamment en France ou en Belgique, il convient :• d’améliorer la sensibilisation, l’information <strong>et</strong> la formation <strong>des</strong> apiculteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong>vétérinaires ;• d’utiliser une méthode uniforme <strong>et</strong> standardisée d’examen clinique <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>d’abeilles (observation soignée <strong>des</strong> abeilles, du couvain, <strong>des</strong> réserves en pollen, <strong>des</strong>pratiques apicoles, <strong>des</strong> pratiques sanitaires, de l’environnement, du climat) ;• de recourir plus systématiquement à <strong>des</strong> examens complémentaires ;• de former <strong>des</strong> réseaux sentinelles d’apiculteurs <strong>et</strong> de vétérinaires parmi les plusmotivés ;• de transcrire les résultats <strong>des</strong> observations sous une forme codifiée <strong>et</strong> standardisée,tant sur le plan de la nature que de la durée ;• de rassembler ces informations ;• d’enrichir une base de données relationnelles ;• de comparer les expériences vécues.On pourra alors établir une « typologie » de la mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles, <strong>et</strong> fournir<strong>des</strong> hypothèses de facteurs de risque.La pérennité <strong>des</strong> réseaux sentinelles évoqués ci-<strong>des</strong>sus dépendra du degré de participationvolontaire <strong>des</strong> apiculteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> vétérinaires, du degré d’analyse <strong>des</strong> données qui suivra <strong>et</strong>du degré de rétroaction positive (diffusion de rapports synthétiques <strong>et</strong> spécialisés entre lesacteurs <strong>des</strong> réseaux). Les causes de la mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles dans la pratiquevétérinaire peuvent être multiples, tandis qu’on obtient rarement leur diagnostic, quidemande du temps <strong>et</strong> reste relativement coûteux. Pour disposer d’une meilleureconnaissance en la matière, il convient d’assurer un financement externe pour les chargesliées aux investigations d’un diagnostic étiologique. C<strong>et</strong>te connaissance est, <strong>et</strong> restera,particulièrement utile en matière de mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles, puisqu’elle perm<strong>et</strong>tra,d’une part, de hiérarchiser les causes de mortalité <strong>et</strong>, par suite, de hiérarchiser les plans decontrôle <strong>et</strong> de prophylaxie corollaires, ainsi que de tenir compte du polymorphisme del’expression clinique de la mortalité. Dès lors, le développement <strong>des</strong> connaissancesconcernant les causes de mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles <strong>et</strong> le renforcement <strong>des</strong> réseauxd’épidémiosurveillance existant dans les différents pays européens constituent <strong>des</strong> priorités.83
Pour poser un diagnostic étiologique, il est nécessaire de procéder à un examen cliniqueselon une méthode standardisée, de transm<strong>et</strong>tre une anamnèse 43 complète <strong>et</strong> de recourir à<strong>des</strong> examens complémentaires adéquats. Malgré les grands progrès accomplis dans ledomaine de l’apiculture, <strong>des</strong> lacunes subsistent dans le relevé <strong>et</strong> l’analyse systématique <strong>des</strong>données. Il est regr<strong>et</strong>table qu’en raison de la difficulté de récolte de l’anamnèse,l’établissement d’un diagnostic <strong>et</strong> la réalisation d’enquêtes épidémiologiques soient rendussi difficiles. Poser un diagnostic étiologique est utile pour plusieurs raisons :• classer les maladies en fonction de leur fréquence d’apparition, <strong>et</strong> en conséquenceaccorder toute l’importance voulue à celles qui sont le plus fréquemment rencontrées(mise en évidence de facteurs de risque perm<strong>et</strong>tant leur maîtrise) ;• identifier de nouvelles maladies pour mieux les comprendre ;• évaluer la pertinence du diagnostic clinique posé afin d’améliorer la méthodologie del’approche clinique utilisée.La connaissance <strong>des</strong> éléments de diagnostic différentiel <strong>des</strong> causes de mortalité <strong>des</strong><strong>colonies</strong> d’abeilles contribue à une meilleure épidémiosurveillance de ces causes.Le bilan de la situation sanitaire du cheptel apiaire en France <strong>et</strong> du fonctionnement de c<strong>et</strong>tefilière, réalisé dans le chapitre précédent, conduit à <strong>des</strong> recommandations <strong>des</strong>tinées àaméliorer la situation :• dans le domaine de l’épidémiosurveillance <strong>des</strong> maladies <strong>des</strong> abeilles,• de la filière apicole française,• <strong>des</strong> relations entre la filière agricole <strong>et</strong> la filière apicole,• grâce à <strong>des</strong> actions de recherche appliquée.Une hiérarchisation de ces quatre vol<strong>et</strong>s de recommandations a été tentée, mais n’a pu êtreréalisée tant il est apparu urgent que <strong>des</strong> efforts soient effectués dans chacun de cesdomaines, bien distincts les uns <strong>des</strong> autres.Par ailleurs, au sein de chacun de ces vol<strong>et</strong>s de recommandations, les propositions n’ont,de la même manière, pas été classées par ordre de priorité. Cela paraissait inappropriépour ce qui concerne l’épidémiosurveillance <strong>et</strong> l’organisation de la filière apicole <strong>et</strong>, bienqu’envisageable pour les parties consacrées aux relations filière apicole/filière agricoles <strong>et</strong> àla recherche, la décision fut prise d’organiser ces propositions selon une suite logique deréflexion plutôt que par degré d’urgence de réalisation.43 Anamnèse : recueil <strong>des</strong> commémoratifs.84
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Mortalités, effondrements et affai
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