2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisles filtres automobiles la vitesse <strong>de</strong> filtration varie le long du pli quelque soit la vitesse <strong>de</strong>filtration moy<strong>en</strong>ne considérée. L’écoulem<strong>en</strong>t passe ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par le Creux et dans unemoindre mesure par la Bosse (cf. figure 2.5).Ch<strong>en</strong> et al. [24] ont étudié l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s média plissés <strong>en</strong> résolvant les équations<strong>de</strong> Navier-Stokes dans le gaz et les équations <strong>de</strong> Darcy-Lapwood-Brinkman (2.2) pour le milieuporeux. <strong>Les</strong> auteurs considèr<strong>en</strong>t que la vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t à l’interface <strong>en</strong>tre le milieu poreuxet le flui<strong>de</strong> n’est pas nulle. Il <strong>en</strong> résulte une diminution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression associée àl’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli.(ρε 2 u ∂u∂x + v ∂u )= − ∂P∂y ∂x − µ k u + µ ( ∂ 2 )uε ∂x 2 + ∂2 u∂y 2Nassehi et al. [89], Wakeman et al. [123] ont aussi étudié l’écoulem<strong>en</strong>t dans un médiumplissé <strong>en</strong> résolvant les équations par une métho<strong>de</strong> d’élém<strong>en</strong>ts finis. Nassehi et al. prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune approche par élém<strong>en</strong>ts finis pour modéliser la transition d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre un domaineporeux, gouverné par l’équation <strong>de</strong> Darcy et un domaine flui<strong>de</strong>, où l’écoulem<strong>en</strong>t est gouverné parles équations <strong>de</strong> Stokes. La démarche est similaire à celle adoptée pour la filtration membranaire[88].Wakeman et al. ont par ailleurs étudié l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la compression d’un médium <strong>en</strong> fibre <strong>de</strong>verre dans le cas <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t d’un liqui<strong>de</strong> dans une cartouche. Des mesures <strong>de</strong> perméabilité dumilieu fibreux sont réalisées pour différ<strong>en</strong>tes vitesses <strong>de</strong> filtration, permettant ainsi <strong>de</strong> déterminerla courbe <strong>de</strong> perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression. Ils détermin<strong>en</strong>t empiriquem<strong>en</strong>tl’évolution <strong>de</strong> la perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pression. Trois phases sont alors distinguées :1. Le médium n’est pas <strong>en</strong>core compressé, la perméabilité reste constante.(2.2)2. Le médium est compressé, la perméabilité évolue alors <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pression. <strong>Les</strong>différ<strong>en</strong>tes mesures expérim<strong>en</strong>tales sont approchées par une loi <strong>en</strong> puissance.3. Le médium est à son taux <strong>de</strong> compression maximum et la perméabilité n’évolue plus.Ces lois sur l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité sont couplées avec le modèle d’écoulem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong>déterminer le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la cartouche. La comparaison avec les résultats expérim<strong>en</strong>tauxmontre un meilleur accord <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la loi d’évolution <strong>de</strong> la perméabilité avec lacompression.Une métho<strong>de</strong> par domaine fictif est utilisée pour modéliser l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> plusieurs domainesayant <strong>de</strong>s propriétés physiques différ<strong>en</strong>tes. Cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> modéliser l’écoulem<strong>en</strong>t danstout le domaine par un unique système d’équations, Navier-Stokes-Brinkman (2.4) :∇ · u = 0 (2.3)Navier-Stokes{ }} {−∇ · (˜µ∇u) + (ρu∇)u + ˜µ ˜K{ }} {−1u + µ∇ 2 u −∇P =} {{ }˜fLoi <strong>de</strong> Darcy-Brinkman<strong>Les</strong> termes comportant <strong>de</strong>s til<strong>de</strong>s ont <strong>de</strong>s valeurs différ<strong>en</strong>tes selon l’<strong>en</strong>droit du domaineconsidéré. Dans le milieu poreux, les coeffici<strong>en</strong>ts sont choisis pour obt<strong>en</strong>ir l’équation <strong>de</strong> Brinkman,et dans la zone <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>, le système se réduit alors aux équations <strong>de</strong> Navier-Stokes. Khadraet al. [67] ont ainsi mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> simuler correctem<strong>en</strong>t lesécoulem<strong>en</strong>ts dans les domaines cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s zones poreuses et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s libres dansle cas <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds modérés. Iliev et al. [58] ont utilisé cette métho<strong>de</strong>, couplée à unerésolution par volumes-finis, pour étudier l’écoulem<strong>en</strong>t dans un ”filtre” à huile.(2.4)55
<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliLe Fraunhoffer <strong>Institut</strong>e utilise égalem<strong>en</strong>t une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> milieu fictif pour déterminer l’écoulem<strong>en</strong>tdans un pli [129]. L’écoulem<strong>en</strong>t est modélisé par l’équation <strong>de</strong> Brinkman (2.5) :∇P = − ˜K −1 ˜µu + µ∇ 2 u (2.5)Il est à noter que cette étu<strong>de</strong> est réalisée dans le cadre d’une approche multi-échelle <strong>de</strong> laproblématique du colmatage d’un médium fibreux plissé. Ainsi, l’échelle considérée est l’échellemacroscopique. L’échelle microscopique est celle d’un réseau <strong>de</strong> quelques fibres. À cette échelle,l’objectif est <strong>de</strong> déterminer, toujours par simulation numérique, la perméabilité du réseau <strong>de</strong>fibres, puis son évolution p<strong>en</strong>dant la phase <strong>de</strong> colmatage par <strong>de</strong>s particules [74]. <strong>Les</strong> résultatsobt<strong>en</strong>us à cette échelle sont alors intégrés à l’échelle <strong>de</strong> toute l’épaisseur du médium. Le colmatage<strong>de</strong> celui-ci s’appuie sur les résultats <strong>de</strong> l’échelle inférieure. Nous abor<strong>de</strong>rons cela plus <strong>en</strong> détaildans la partie consacrée au colmatage. L’objectif, par la suite sera <strong>de</strong> réaliser le couplage avec lemodèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans le médium plissé. Cep<strong>en</strong>dant, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t avec l’équation<strong>de</strong> Stokes dans la partie flui<strong>de</strong> ne convi<strong>en</strong>t pas lorsque les effets inertiels ne sont plus négligeables,comme cela est le cas dans la filtration <strong>de</strong> gaz.La détermination <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>ts au sein <strong>de</strong>s plis, par simulations numériques, aussi bi<strong>en</strong> àpartir <strong>de</strong> discrétisation <strong>de</strong> type volume finis qu’élém<strong>en</strong>t finis, permet <strong>de</strong> caractériser <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tl’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis. Par contre, l’utilisation <strong>de</strong> cet outil, pour réaliser une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilitéest consommatrice <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul et <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s calculs. En effet, il estnécessaire <strong>de</strong> réaliser un nouveau maillage pour chaque modification géométrique. Par ailleurs,déterminer l’évolution p<strong>en</strong>dant la phase <strong>de</strong> colmatage est délicate à mettre <strong>en</strong> place. En effet,lors du colmatage d’un médium plissé, il apparaît assez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t un dépôt <strong>de</strong> surface quimodifie la géométrie du pli d’<strong>en</strong>trée et donc l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli. Il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors nécessaire<strong>de</strong> modifier le maillage dans le pli d’<strong>en</strong>trée afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’évolution <strong>de</strong> la géométrie.Un modèle empirique, comme celui proposé par Del Fabbro [45, 43], permettant <strong>de</strong> déterminerl’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, puis du colmatage du médium plissé a une limitationintrinsèque. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> calages, ou bi<strong>en</strong> pour <strong>de</strong> nouveaux matériaux, ri<strong>en</strong> negarantit que le modèle puisse prédire fidèlem<strong>en</strong>t la chute <strong>de</strong> pression. De plus, il ne donne pasaccès aux champ <strong>de</strong> vitesse à l’intérieure <strong>de</strong>s plis. À cela, il faut ajouter que l’écoulem<strong>en</strong>t n’estpas uniforme dans le pli, par conséqu<strong>en</strong>t, le dépôt formé, n’est pas non plus uniforme [7, 98, 96].<strong>Les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> perméabilité et <strong>de</strong> hauteur du milieux poreux formant le pli ne sontplus les mêmes le long du pli. Or, le modèle <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression empirique a été calé pour <strong>de</strong>spropriétés uniformes du milieu poreux. C’est pourquoi, il paraît intéressant d’établir un modèlesimplifié qui puisse décrire l’écoulem<strong>en</strong>t dans le médium plissé dans le but d’éviter la lour<strong>de</strong>urredhibitoire <strong>de</strong>s calculs directs CFD tout <strong>en</strong> proposant une approche bi<strong>en</strong> plus physique qu’unerecherche <strong>de</strong> corrélation.Modèles d’écoulem<strong>en</strong>t dans le pliPlusieurs travaux ont établi <strong>de</strong>s modèles simplifiés d’écoulem<strong>en</strong>t dans un médium plissé. Lepoint commun <strong>de</strong> tous ces modèles est la simplification <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> conservations <strong>de</strong> lamasse et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t pour obt<strong>en</strong>ir un système d’équations <strong>en</strong> une dim<strong>en</strong>sion.Pour cela, une hypothèse sur la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein du pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie,voir figure 2.6, est nécessaire. <strong>Les</strong> modèles se différ<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t selon les simplifications et hypothèseschoisies.Raber [106] a proposé un <strong>de</strong>s premiers modèles d’écoulem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> médiumplissé. Pour cela, il fait l’hypothèse que la composante longitudinale (c’est à dire le long du pli)<strong>de</strong> la vitesse est uniforme pour le pli d’<strong>en</strong>trée et sinusoïdale pour le pli <strong>de</strong> sortie. <strong>Les</strong> équations56