2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisFig. 2.6 – Schéma d’un pli<strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t sont alors corrigées pour t<strong>en</strong>ircompte du profil <strong>de</strong> vitesse. L’auteur a considéré comme négligeables les effets <strong>de</strong> la viscosité.Dans son cas, le nombre <strong>de</strong> Reynolds du pli, Re 0 , est supérieur à 2000 pour un débit volumique<strong>de</strong> 3400m 3 /h et le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration, Re w , est aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 100 pour 17 pliset 50 pour 22 plis.L’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux est supposé perp<strong>en</strong>diculaire à la surface du médium etle couplage est réalisé par la loi <strong>de</strong> Darcy-Forchheimer. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s faibles vitesses<strong>de</strong> filtration, les termes inertiels sont très faibles.L’auteur prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t un modèle <strong>de</strong> colmatage du médium plissé. Celui-ci sera prés<strong>en</strong>tédans la partie du manuscrit, consacrée au colmatage.À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son modèle, Raber obti<strong>en</strong>t numériquem<strong>en</strong>t un nombre <strong>de</strong> plis optimal avec et sanscolmatage. Cet optimum est alors différ<strong>en</strong>t sans et avec colmatage : 17 et 22 plis respectivem<strong>en</strong>t.Il a aussi déterminé l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli <strong>en</strong> fonction du nombre<strong>de</strong> plis. Celle-ci perd <strong>en</strong> homogénéité quand l’espacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plis diminue.Cep<strong>en</strong>dant, la plupart <strong>de</strong>s modèles pour l’écoulem<strong>en</strong>t dans un médium plissé font l’hypothèseque la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse est un polynôme d’ordre 2 pour le pli d’<strong>en</strong>trée et<strong>de</strong> sortie [19, 131, 75]. L’intérêt du modèle <strong>de</strong> Lücke et Fissan [75] est <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte uneouverture variable <strong>de</strong> pli, alors que le modèle <strong>de</strong> Yu et Goulding [131] n’est vali<strong>de</strong> que pour lesplis d’ouverture uniforme.À partir <strong>de</strong> cette hypothèse, et par un procédé <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne sur la section du pli, Yuet Goulding [131] ainsi que Lücke et Fissan [75] détermin<strong>en</strong>t les équations différ<strong>en</strong>tielles régissantl’écoulem<strong>en</strong>t dans chacun <strong>de</strong>s plis. Le couplage, <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, est réalisé grâceà la loi <strong>de</strong> Darcy.Yu et Goulding ont déterminé un nombre optimum <strong>de</strong> plis, sans colmatage, différ<strong>en</strong>t selonles caractéristiques <strong>de</strong> plissage et du médium fibreux. Par contre, le nombre optimum <strong>de</strong> plis estindép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration, tout du moins pour les débits considérés. De plus, la chute<strong>de</strong> pression d’un médium plissé <strong>de</strong>meure linéaire dans le domaine <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> filtration étudié.Ce résultat est <strong>en</strong> contradiction avec d’autres résultats [45], pour lesquels le nombre optimum<strong>de</strong> plis varie avec la vitesse <strong>de</strong> filtration.Lücke et Fissan [75] valid<strong>en</strong>t leur modèle <strong>en</strong> le comparant aux résultats <strong>de</strong> Berman [11], pour57
<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliune vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme et à ceux <strong>de</strong> Pui et al. dans le cas <strong>de</strong> pli à ouverture uniforme.Le modèle est <strong>en</strong> bon accord avec Berman et Pui et al. et prédit le même optimum que Pui et al..De plus, une validation expérim<strong>en</strong>tale a été réalisée avec <strong>de</strong>s filtres commerciaux. La géométrie<strong>de</strong>s plis est déterminée par analyse optique. La comparaison avec les résultats expérim<strong>en</strong>tauxmontre un bon accord. Cep<strong>en</strong>dant, un écart apparaît pour les plus gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtration.Pour ces vitesses <strong>de</strong> filtration, le Reynolds <strong>de</strong> filtration est <strong>en</strong>virons 100.Caesar et Schroth [19] compar<strong>en</strong>t l’impact <strong>de</strong> plis à ouverture uniforme et variable sur lachute <strong>de</strong> pression d’un médium plissé. Ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte l’élargissem<strong>en</strong>t et la contraction<strong>de</strong> l’air avant et après les plis. <strong>Les</strong> équations régissant l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli sont donnéespar les équations <strong>de</strong> Navier-Stokes prises au c<strong>en</strong>tre du pli. Par symétrie du problème, les composantesnormales <strong>de</strong> la vitesse sont nulles. De ce fait, ces termes sont négligés, alors qu’uneprise <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne sur l’ouverture du pli aurait pris <strong>en</strong> compte cette contribution. La composantelongitudinale est supposée parabolique dans la section du pli. Il <strong>en</strong> résulte :dPdx= −2, 25ρududx − 12µ uh 2 (z) + 1, u5µd2 dx 2Une comparaison <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux géométries montre que le pli à ouverture variable a une chute<strong>de</strong> pression moins importante que celle du pli à ouverture uniforme, à même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissageet hauteur <strong>de</strong> pli.Oxarango et al. [97, 98, 96] ont une approche id<strong>en</strong>tique à Yu et Goulding et Lücke et Fissan :les équations <strong>de</strong> Navier-Stokes sont moy<strong>en</strong>nées sur la <strong>de</strong>mi-ouverture du canal/pli. Oxarangoet al. et B<strong>en</strong>machou et al. [8, 7] obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi un système d’équations à une dim<strong>en</strong>sion.L’originalité <strong>de</strong>s travaux, par rapport aux précéd<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s, est liée à l’hypothèse sur le profil<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. En effet, au lieu <strong>de</strong> faire l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t dont la composantelongitudinale est un polynôme d’ordre 2, ceux-ci font l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Berman[11]. Le couplage, <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie est déterminé par la loi <strong>de</strong> Darcy. La vitesse<strong>de</strong> filtration locale est donc déterminée par la différ<strong>en</strong>ce locale <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>tréeet <strong>de</strong> sortie. Une validation à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Flu<strong>en</strong>t est réalisée pour vérifier le profil <strong>de</strong> vitesseet <strong>de</strong> pression. En se basant sur les travaux <strong>de</strong> Brady [16], ils ont évalué la limite supérieure <strong>de</strong>validité du modèle <strong>en</strong> terme du nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration à Re w ≈ 6. Oxarango et al.se sont intéressés à l’écoulem<strong>en</strong>t dans un filtre à particules constitué par un réseau <strong>de</strong> canaux àsection carré <strong>en</strong> parallèle avec <strong>de</strong>s parois poreuses et B<strong>en</strong>machou et al. [8, 7] se sont intéressésaux écoulem<strong>en</strong>ts dans les plis d’une cartouche cylindrique pour la filtration liqui<strong>de</strong>. En raison<strong>de</strong> la géométrie cylindrique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, les équations ont été développées pour un pli àouverture variable.Écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux parallèles avec aspiration/injection pariétaleNous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir qu’un certain nombre <strong>de</strong> travaux se sont intéressés à la modélisation<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s filtres plissés. Raber fait l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t uniforme pourle pli d’<strong>en</strong>trée et sinusoïdale pour le pli <strong>de</strong> sortie. D’autres font l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>Poiseuille aussi bi<strong>en</strong> pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie [75, 19, 131]. D’autres auteurs [98, 96, 8, 7]ont utilisé les résultats <strong>de</strong> Berman [11]. Ce <strong>de</strong>rnier ayant déterminé l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canalayant <strong>de</strong>s parois poreuses avec une vitesse pariètale uniforme. Berman montre égalem<strong>en</strong>t que sesrésultats analytiques t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> type Poiseuille lorsque la vitesse pariétaleest nulle. Il est donc indisp<strong>en</strong>sable <strong>de</strong> s’intéresser à la structure <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts dans les médiaplissés, afin <strong>de</strong> définir et <strong>de</strong> caractériser l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis.58