2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong> canaux ou tubes ayant une frontière poreuse regroupe bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>du la filtration automobile avec les filtres à particules, à huile mais aussi le domaine <strong>de</strong>smoteurs <strong>de</strong> fusée et <strong>de</strong> missiles ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s systèmes biologiques, la filtration membranaire.Une première approche <strong>de</strong> la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> ces phénomènes est réalisée <strong>en</strong> étudiant <strong>de</strong>ssystèmes avec aspiration ou injection pariétale uniforme. Il n’est pas étonnant, dès lors quel’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux ou tubes avec aspiration ou injection pariétale aitsuscité un intérêt. Ainsi, <strong>de</strong>s travaux aussi bi<strong>en</strong> théoriques, notamm<strong>en</strong>t avec la recherche <strong>de</strong>solutions analytiques affines et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur stabilité, qu’expérim<strong>en</strong>taux ont été réalisés. Lapartie expérim<strong>en</strong>tale cherche à étudier la structure <strong>de</strong> ces écoulem<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong>tre autres, la transitiond’un écoulem<strong>en</strong>t laminaire vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t.Étant donnée que nous avons un nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration élevé, nous allons nousintéresser aux différ<strong>en</strong>tes problématiques <strong>de</strong> ces écoulem<strong>en</strong>ts. Nous comm<strong>en</strong>cerons par la recherche<strong>de</strong> solutions affines dans un canal avec aspiration ou injection pariètale uniforme. Puisnous nous intéresserons à la stabilité <strong>de</strong> telles solutions. Nous évoquerons, pour le troisièmepoint, les comparaisons <strong>de</strong>s solutions affines avec <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux et simulationsnumériques. Enfin, <strong>en</strong> raison du nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> canal élevé, nous terminerons par latransition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t.Solutions affines pour un écoulem<strong>en</strong>t avec apiration/injection pariètale Berman [11]a été l’un <strong>de</strong>s premiers à déterminer analytiquem<strong>en</strong>t, par un développem<strong>en</strong>t asymptotique pourles faibles Reynolds <strong>de</strong> parois, Re w , une solution affine <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avecaspiration et injection pariétale uniforme. Lorsque le Reynolds <strong>de</strong> parois, Re w , t<strong>en</strong>d vers 0, lasolution ainsi obt<strong>en</strong>ue t<strong>en</strong>d vers un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Poiseuille, comme le montre l’équation 2.6.Berman a choisi une configuration symétrique pour le pli avec une condition <strong>de</strong> non glissem<strong>en</strong>tà la paroi. <strong>Les</strong> Reynolds <strong>de</strong> parois positifs correspond<strong>en</strong>t à une aspiration pariétale, et pour lesReynolds <strong>de</strong> parois négatifs à une injection.<strong>Les</strong> composantes longitudinales et transversales <strong>de</strong> la vitesse ainsi que le champ <strong>de</strong> pressionpour le modèle <strong>de</strong> Berman sont donnés par :u(¯x, ȳ) = 3 2 (1 − ȳ2 ) ( 1 − Rew420 (2 − 7ȳ2 − 7ȳ 4 ) ) u m (x)v(¯x, ȳ) = ( ȳ2 (3 − ȳ2 ) − Rew280 ȳ(2 − 3ȳ2 + ȳ 6 ) ) u fP (¯x, ȳ) − P (0, ȳ) = µ (h 0u0¯x − u f2 ¯x2) ( −3 + 8135 Re )(2.6)wu m (x) est la composante longitudinale moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la vitesse, u f est la vitesse <strong>de</strong> filtration.x et y sont les coordonnées longitudinales et transversales. h 0 est la <strong>de</strong>mi-ouverture du canal.Nous avons ¯x = x h 0et ȳ = y h 0. Et nous définissons u 0 = u m (0).De même, Yuan [132] s’est intéressé à l’étu<strong>de</strong> d’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux avec injectionpariétale mais pour les grand Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w . Une solution analytique a été déterminéesous l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t laminaire. La composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse estune fonction sinusoïdale. <strong>Les</strong> équations décrivant l’écoulem<strong>en</strong>t sont :f(y) ={sin πy2h 0+ 1[πRe w 4()sin πy2h 0− πy2h 0cos πy2h 0∣ (∣ln ∣tan πy ∣∣ ∫πy2h4h 0+00) ]}θsin θ dθ − A y π πyh 0 4cos2h 0A = ∫ π2 θ0 sin θdθ − 1 ≈ 0, 83193u(x, y) = f ′ (y)u m (x)v(x, y) = f(y)u fP (x, y) − P (0, y) = µ xh 0(u 0 h 0− u ( ) ( )f x 2 π 22 h)4 − 2,049Re wRe w(2.7)59
<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliPar la suite, Terrill [120] a complété le travail <strong>de</strong> Yuan [132]. <strong>Les</strong> résultats <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier correspond<strong>en</strong>t<strong>en</strong> fait à la solution interne du développem<strong>en</strong>t asymptotique. Terrill propose la solutionexterne du développem<strong>en</strong>t asymptotique. Par ailleurs, Terrill travailla aussi sur la recherche<strong>de</strong> solution analytique pour un écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux bidim<strong>en</strong>sionnels avec aspirationpariétale uniforme pour les grands nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration [119]. La composante longitudinale<strong>de</strong> la vitesse est dans ce cas quasim<strong>en</strong>t uniforme sur toute la section du canal, avecune décroissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong> proximité <strong>de</strong> la paroi.Stabilité <strong>de</strong>s solutions affines Durlofsky et Brady [38] se sont intéressés à la stabilité <strong>de</strong>ssolutions analytiques dans <strong>de</strong>s canaux, aussi bi<strong>en</strong> pour l’injection que pour l’aspiration. L’étu<strong>de</strong>qu’ils ont m<strong>en</strong>ée montre que les solutions analytique obt<strong>en</strong>ues, pour un canal avec aspirationou injection pariétale uniforme, sont <strong>de</strong>s branches stables <strong>de</strong> solution sur toute la gamme <strong>de</strong>Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w . D’autres branches <strong>de</strong> solutions ont aussi été déterminées. L’analyse<strong>de</strong> leurs stabilité a aussi été étudiée par la suite [46, 68, 27].Chellam et Liu [22] ont poursuivi l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> incluant les effetsd’une vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s tubes et <strong>de</strong>s canaux bidim<strong>en</strong>sionnels. <strong>Les</strong> courbes <strong>de</strong> stabilitésont alors translatées mais leur stabilité n’<strong>en</strong> est pas modifiée. Pour mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’impact<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t sur l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec aspiration pariétale uniforme, ilsdéfiniss<strong>en</strong>t Re T le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration pour lequel le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression change<strong>de</strong> signe. Ce Reynolds <strong>de</strong> transition est intéressant du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la filtration membranaire,puisqu’il met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la transition d’une situation favorable, avec un gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pressionnégatif, à une situation défavorable. Ainsi, lorsque le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t φ augm<strong>en</strong>te, leReynolds <strong>de</strong> transition Re T diminue.Comparaison <strong>de</strong>s solutions affines à <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux et simulations numériquesRaithby et Knuds<strong>en</strong> [108] ont réalisé <strong>de</strong>s simulations numériques par résolution <strong>de</strong>séquations <strong>de</strong> Navier-Stokes dans un canal avec aspiration et injection pariétale uniforme. Ilsont déterminé, numériquem<strong>en</strong>t, la distance d’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avecinjection pariétale. <strong>Les</strong> résultats montr<strong>en</strong>t que la distance d’établissem<strong>en</strong>t diminue avec l’augm<strong>en</strong>tationdu Reynolds <strong>de</strong> filtration, cep<strong>en</strong>dant, une longueur d’établissem<strong>en</strong>t minimal l e a étéétablie àleRe 0≈ 0, 02. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette distance, l’écoulem<strong>en</strong>t est très proche <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tpleinem<strong>en</strong>t développé.Ils se sont aussi intéressés à un écoulem<strong>en</strong>t avec aspiration pariétale uniforme. <strong>Les</strong> résultatsnumériques montr<strong>en</strong>t alors que l’écoulem<strong>en</strong>t gar<strong>de</strong> la mémoire du profil imposé <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée. Cerésultat est valable pour les différ<strong>en</strong>ts profils <strong>de</strong> vitesse imposés <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée, dont le profil <strong>de</strong>vitesse uniforme. Une partie <strong>de</strong> ces résultats a été comparée à <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux pourun Reynolds <strong>de</strong> filtration compris <strong>en</strong>tre 10 et 20. <strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux montr<strong>en</strong>t quel’écoulem<strong>en</strong>t gar<strong>de</strong> un profil <strong>de</strong> vitesse quasim<strong>en</strong>t uniforme. La comparaison avec les résultatsnumériques montre égalem<strong>en</strong>t un bon accord.Ce résultat est comparable à ceux <strong>de</strong> Brady [16] pour <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> longueur finie. Il aainsi comparé les solutions analytiques affines aux résultats numériques avec un profil <strong>de</strong> vitesseuniforme <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du canal. En augm<strong>en</strong>tant le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w , alors,l’effet <strong>de</strong>s conditions imposées <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée se propage <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus profondém<strong>en</strong>t dans le canal.Ainsi, à partir d’un nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w égale à 25, l’accord <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t bon<strong>en</strong>tre la solution analytique et le calcul numérique. Le profil uniforme est <strong>en</strong> fait solution affinedans le cas <strong>de</strong>s grands Reynolds <strong>de</strong> paroi pour l’aspiration. Il réalise la même étu<strong>de</strong> pour unprofil d’<strong>en</strong>trée parabolique. Dans ce cas, il y a peu <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le calcul numérique et60