rapport_annuel_2012

Rapport sur l'homophobie 2012 • Religions
démuni. Plus violentes encore que les paroles,
les discriminations et l’exclusion blessent et laissent
les personnes dans l’incompréhension d’autant
qu’elles ont livré une partie de leur intimité en
confiant par exemple avoir eu des relations homosexuelles.
Ainsi, à défaut de pouvoir être simplement
entendu et reconnu, on peut se voir refuser
l’entrée dans un séminaire pour avoir ressenti
une attirance sexuelle « contre-nature ». Certains
établissements scolaires banalisent ou justifient
le harcèlement dont sont victimes certain-e-s de
leurs élèves. Selon l’argumentaire hélas bien connu
des victimes d’agression sexuelle, c’est à la victime
de changer de comportement, de façon de s’habiller
pour que rien ne lui arrive. Si elle est victime,
c’est parce qu’elle l’a bien cherché.
Aux pouvoirs publics de s’emparer de ce problème
et condamner les propos et agressions homophobes
pour affirmer que ce sont bien les valeurs de
la République qui régissent notre société et non
pas les croyances religieuses. Si la Constitution
reconnaît à chacun le droit de pratiquer sa religion,
il n’est en aucun cas question de pouvoir nier
l’autre au prétexte que sa sexualité ne serait pas
compatible avec les préceptes religieux. Et pourtant,
en 2011 encore, de hauts dignitaires religieux
véhiculent eux-mêmes l’homophobie. Le constat
n’est cependant pas tout noir, d’abord parce que
ces déclarations ne se font pas sans conséquence
(pas toujours), et parce qu’un certain nombre
d’initiatives individuelles ou institutionnelles permettent
d’envisager un avenir plus rose.
Judaïsme
Le grand rabbin, autorité morale des juifs orthodoxes
d’Amsterdam, a été suspendu de ses fonctions par le
conseil de la communauté pour avoir signé un texte
décrivant l’homosexualité comme « un style de vie
inacceptable » et « une maladie curable ». Le conseil
de la communauté a répliqué en précisant « que les
homosexuels sont les bienvenus dans la communauté
juive d’Amsterdam ». Et ailleurs ?
Islam
En avril, les autorités allemandes ont expulsé
l'imam Bilal Philips, promoteur de la peine de
Focus
Un collectif appelé Ensemble contre
la Gay Pride à Tours affilié au
mouvement Vox Populi (qui a pour
devise «Force, morale et justice
sociale»…) a lancé en avril 2011
une pétition sur Internet destinée au
préfet d’Indre-et-Loire afin d’interdire
la gay pride à Tours. Sur le blog
«Pas de Gay Pride dans nos
quartiers, pas de quartier pour
la Gay Pride», le collectif entend
«mener un certain nombre d’actions
légales pour s’opposer à la Gay
Pride» comme en témoigne leur
contre-manifestation sur le thème
de «l’homofolie ça suffit» organisée
lors de la marche des fiertés.
C’est dans le cadre de ces actions
qu’a été adressée cette lettre ouverte
à Mgr Bernard Aubertin, archevêque
de Tours, dont voici un extrait :
«Comme hélas tous les ans depuis
trop longtemps déjà, les associations
de gays, lesbiennes et trans
organisent leur “marche des fiertés”
à travers les rues de notre ville. Le 21
mai prochain, cette abomination,
directement inspirée contre la
religion catholique […] va à nouveau
se dérouler […] sous les yeux des
passants, scandalisant les enfants,
blessant tous ceux qui ont une idée
de la réelle dignité humaine. […]
Nous savons par les saintes écritures