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rapport_annuel_2012

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ecensés cette année). Le plus souvent en groupe,<br />

les agresseurs-agresseuses s'en prennent aux<br />

homosexuel-le-s ou aux trans et agissent la<br />

plupart de temps en toute impunité. La victime n'a<br />

pas toujours le réflexe, la force ou même<br />

l'envie de répondre à une attaque qui devient presque<br />

banale. Les témoins ne se formalisent que rarement<br />

d'entendre des insultes qui blessent ou de voir<br />

des gestes déplacés. Souvent désarçonné-e-s et<br />

désarmé-e-s, les lesbiennes, gays, bi ou trans<br />

peuvent alors vivre dans la crainte permanente<br />

d'afficher sur la voie publique un geste d'affection<br />

ou un signe distinctif simplement visible. Suite à<br />

une insulte proférée sur la voie publique parce<br />

qu'elle tenait la main de sa compagne, une appelante<br />

se demande ainsi au sujet de son agresseur:<br />

« Se serait-il permis de me balancer cette phrase si<br />

j'avais été avec un homme ?»<br />

Le simple fait que deux hommes ou<br />

deux femmes se tiennent la main peut<br />

engendrer des conflits. De moins en<br />

moins de femmes hésitent désormais à<br />

nous contacter (33%) ; nombreuses<br />

sont celles qui se sentent atteintes par<br />

des provocations lesbophobes et sexistes.<br />

Les insultes comme « gouine » ou<br />

« cochonne » reviennent souvent pour qualifier<br />

un comportement que certain-e-s considèreraient<br />

comme naturel s'il s'était agi de deux personnes<br />

de sexe différent. On observe dans le discours<br />

des insultant-e-s l'emploi d'un vocabulaire<br />

animalier qui accentue la dégradation de la personne<br />

concernée.<br />

Mais les insultes ne sont pas la seule arme dont<br />

disposent les agresseurs-agresseuses pour s'en<br />

prendre à leurs victimes. De plus en plus de faits<br />

divers nous sont signalés. Certains des appels ne<br />

concernent pas la personne qui nous interpelle :<br />

SOS homophobie est ainsi identifiée comme<br />

«T'inquiète,<br />

je taperai<br />

pas une<br />

tafiole<br />

comme toi »<br />

65<br />

une vigie à laquelle on peut se référer en matière<br />

de violences homophobes, indépendamment de<br />

son orientation sexuelle. Les agressions physiques<br />

et/ou sexuelles concernent ainsi 43% des<br />

témoignages que nous avons reçus cette année.<br />

Si elles sont psychologiquement déstabilisantes,<br />

elles laissent aussi des traces physiques qui<br />

peuvent entraîner des interruptions temporaires<br />

de travail plus ou moins longues et des séquelles<br />

dont les victimes se remettent difficilement.<br />

Beaucoup d'agresseurs-agresseuses s'en prennent<br />

également aux homosexuel-le-s quand ils-elles<br />

sont en groupe ou qu'ils-elles manifestent leur<br />

attachement à la défense de leurs droits.<br />

Des sit-in organisés pour soutenir une victime ou<br />

bien des marches des fiertés LGBT peuvent être<br />

l'occasion d'exprimer ostensiblement de<br />

la méfiance voire du rejet. Les lieux<br />

de sociabilité ainsi que les quartiers fréquentés<br />

par des gays, lesbiennes et trans<br />

sont régulièrement le théâtre de comportements<br />

hostiles et peuvent devenir<br />

une cible facile pour les homophobes.<br />

Aucun lieu public n'est exempt d'altercations<br />

homophobes ou transphobes.<br />

On en veut pour preuve les transports en commun<br />

où de plus en plus de vols, d'injures et d’agressions<br />

physiques sont perpétrés. Les auteur-e-s des agressions<br />

présument de l'orientation sexuelle ou de la<br />

transidentité de leur victime au travers de sa façon<br />

de s'habiller ou de se comporter. Les clichés ont la<br />

vie dure et bien des victimes refusant de se conformer<br />

aux normes hétérosexuelles sont pris-es à<br />

partie, qu'ils-elles soient ou non homosexuel-le-s.<br />

Si l'on souhaite en <strong>2012</strong> promouvoir le «vivre<br />

ensemble», il serait temps de s’accepter les un-e-s<br />

les autres, avec nos points communs comme nos<br />

différences. Celles-ci ne sont-elles pas le reflet de<br />

notre richesse collective?

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