rapport_annuel_2012
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Rapport sur l'homophobie <strong>2012</strong> • Politique<br />
juin 2011 : « Après le mariage homosexuel,<br />
bientôt l’adoption !... À quand la dépénalisation<br />
du viol ? » Toujours le silence lorsque le parquet de<br />
Bayonne reconnaît une autorité parentale<br />
conjointe à un couple de lesbiennes pacsées, et<br />
qu’il se trouve une vingtaine de député-e-s UMP<br />
pour dénoncer « une régression des droits de<br />
l’enfant ». Silence encore lorsque 82 parlementaires<br />
UMP et Nouveau Centre relancent en janvier<br />
<strong>2012</strong> une entente contre l’homoparentalité, au<br />
nom « de l’intérêt supérieur de l’enfant ». Aucune<br />
sanction lorsque la députée Brigitte Barèges<br />
déclare, lors de l’examen de la proposition de loi<br />
sur l’ouverture du mariage : « Et pourquoi pas des<br />
unions avec des animaux ? Ou la polygamie ? »<br />
Immobilisme législatif<br />
La seule avancée législative de l’année aura été<br />
l’adoption par l’Assemblée nationale, à une très large<br />
majorité, de la proposition de loi socialiste qui<br />
allonge le délai de prescription pour les insultes<br />
publiques à caractère homophobe, de trois mois à<br />
un an, mettant ainsi fin à la distinction entre les<br />
insultes à caractère homophobe et celles à caractère<br />
raciste. Mais la majorité des insultes homophobes<br />
sont prononcées dans un contexte privé, et pour celles-là,<br />
le délai de prescription demeure de trois mois,<br />
un temps trop court pour permettre l’enclenchement<br />
de la procédure judiciaire.<br />
En dehors de ce vote, aucun<br />
progrès n’a été réalisé.<br />
Le 26 octobre, au cours de<br />
la discussion budgétaire, la<br />
ministre du Budget Valérie<br />
Pécresse a opposé une fin<br />
de non-recevoir à l’extension<br />
du droit à la pension<br />
de réversion pour les couples<br />
pacsés. Demandé par<br />
les associations depuis de<br />
nombreuses années, promis<br />
par le candidat Nicolas<br />
Sarkozy lors de sa campagne<br />
en 2007 dans le cadre<br />
de l’union civile, pleinement<br />
soutenu par le défenseur<br />
des droits, ce droit doit permettre, au sein d’une<br />
union, au/à la conjoint-e survivant-e de toucher<br />
une partie de la retraite du conjoint-e décédé-e.<br />
Il existe pour les marié-e-s, pas pour les pacsé-e-s.<br />
Valérie Pécresse a insisté sur le fait que ce n’était<br />
pas le coût de la mesure qui était en jeu (elle a<br />
pourtant osé présenter une estimation du coût<br />
basée sur une projection jusqu’en 2060!), mais bien<br />
des « raisons de principe »: le Pacs donne moins de<br />
devoirs, donc moins de droits. Faisant ainsi semblant<br />
d’oublier que les couples homosexuels n’ont<br />
pas accès au mariage, cette position est totalement<br />
discriminatoire. Toute petite avancée cependant:<br />
la mention du partenaire de Pacs sur l’acte de décès<br />
a été adoptée par le Parlement en mai 2011.<br />
La révision des lois sur la bioéthique a de même<br />
été marquée par l’immobilisme, l’accès à la procréation<br />
médicalement assistée reste réservé aux<br />
femmes mariées alors même que des centaines de<br />
lesbiennes se rendent en Belgique ou en Espagne<br />
pour en bénéficier.<br />
Dans le paysage politique général, l’évolution la<br />
plus intéressante est venue d’élus qui se sont décidés<br />
à faire leur coming out : Bruno Julliard (PS) et<br />
Ian Brossat (PC), adjoint au Maire et conseiller de<br />
Paris, ainsi que le député-maire de Coulommiers<br />
UMP Franck Riester, qui a annoncé son homo-<br />
Le Parisien / Aujourd’hui en France, 26 mai 2011