rapport_annuel_2012

Enfin, dans les pays du Moyen-Orient, l’homosexualité
et la transidentité demeurent cachées,
du fait du fanatisme religieux, mettant ainsi en péril
des pans entiers de la société, comme le révèle la
première étude sur l’infection par le virus du sida
dans cette partie du globe. Ce travail précise que le
taux d’infection par le VIH parmi les homosexuelle-s
a dépassé les 5% dans certains pays, un seuil
annonciateur d’épidémie.
Amérique du Nord : homo-obama-phile
L’engagement des États-Unis dans la lutte contre
l’homophobie est à marquer cette année d’une
pierre blanche. Son président Barack Obama
considère que la fameuse loi de défense du
mariage (« Defense of Marriage Act » ou DOMA,
votée en 1996 sous Bill Clinton) était contraire à
la Constitution. Cette loi fédérale, qui dispose
qu’un mariage doit être l’union d’un homme et
d’une femme, permet aux États opposés au
mariage des couples de même sexe de refuser
cette ouverture. L’administration d’Obama ne
défendra plus le bien-fondé de cette loi lors des
contentieux portant sur le mariage de couples
homosexuels devant les tribunaux (autorisés aux
États-Unis à juger de la constitutionalité d’une
loi). Néanmoins, ce sera toujours à la cour
suprême de trancher en dernier ressort.
Cette décision envoie malgré tout un signal fort
à la communauté homosexuelle américaine.
Le mariage est autorisé dans cinq États
(Connecticut, Iowa, Massachusetts, New
Hampshire, Vermont), ainsi que dans la capitale,
Washington, et depuis 2011 dans l’État de New-
York. Cet État devient ainsi le plus peuplé des États
et territoires fédéraux américains ayant légalisé
le mariage pour les homosexuel-le-s. Toutefois,
Barack Obama ne s’est pas encore engagé à
défendre une loi qui rendrait obligatoire la reconnaissance
des couples homosexuels.
Le président des États-Unis et sa secrétaire d’État
Hillary Clinton ont imprimé cette année leur
marque en affichant très explicitement leur désir de
lutter contre les discriminations des LGBT dans le
monde. Sans aller jusqu’à menacer de couper l’aide
internationale aux pays qui s’en rendraient coupables,
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Barack Obama a demandé que les aides américaines
engagées auprès de « tous les organismes
à l’étranger promeuvent et protègent les droits des
homosexuels, des bisexuels et des trans ». Hillary
Clinton a également annoncé à Genève la création
d’un fonds mondial pour l’égalité, à hauteur de trois
millions de dollars, destiné à soutenir le travail
des organisations de la société civile engagées dans
la lutte pour l’égalité des individus, sans distinction
de leur orientation sexuelle. Ce fonds permettra
aux organisations de mieux défendre les intérêts
des LGBT.
Ce contexte favorable corrobore les chiffres du
recensement 2010 qui montrent que le nombre de
couples de même sexe vivant sous le même toit
est passé de 594 391 en 2000 à 901 997 en 2010,
soit une augmentation fulgurante de 52% ! Si ce
nombre a augmenté de 40% dans les États les plus
libéraux envers les LGBT, la hausse avoisine les
90% dans les États du centre du pays, plus conservateurs,
comme le Montana, le Nevada ou la
Virginie occidentale. Preuve qu’une évolution est
en marche. La vigilance reste malgré tout de
vigueur et nul n’est à l’abri d’un retour de l’obscurantisme.
Dans l’État du Tennessee, une loi prévoit
encore d’interdire aux instituteurs et aux professeurs
des écoles publiques primaires et secondaires
d’évoquer l’homosexualité, la bisexualité ou la
transidentité comme les violences ou discriminations
les accompagnant.
Au Canada, soulignons le modèle que représente la
province du Québec qui s’est dotée d’un plan de
lutte contre l’homophobie sur cinq ans (2011-
2016) de 7,1 millions de dollars canadiens. Cette
initiative unique en Amérique du Nord, voire dans
le monde, prévoit notamment d’augmenter l’aide
allouée aux associations LGBT de la province, de
mettre en place une chaire de recherche sur l’homophobie
ainsi que des campagnes de sensibilisation
et la constitution d’un bureau afin d’assurer
une bonne coordination entre les différents acteurs.
Europe : c’est pas encore l’hymne à la joie !
Comme l’a souligné cette année le secrétaire général
du conseil de l’Europe,Thorbjørn Jagland, lors de