rapport_annuel_2012
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L’orientation<br />
sexuelle entre à<br />
la cour de justice<br />
européenne<br />
Les juges européens ont encore frappé ! Christine<br />
Boutin n’avait pas manqué d’écrire une lettre à<br />
chacun des vingt-sept juges qui composent la cour<br />
de justice de l’Union européenne (CJUE) siégeant<br />
à Luxembourg. Avant qu’ils ne rendent leur arrêt<br />
du 10 mai 2011 dans l’affaire Römer, elle a souhaité<br />
leur rappeler que la politique familiale relève<br />
des prérogatives des États et non de l’Union européenne.<br />
Pourtant, il n’était question ni du droit au<br />
mariage des couples de même sexe ni d’homoparentalité,<br />
mais simplement d’argent (comme souvent<br />
devant les juges de la CJUE).<br />
Un Allemand, Jürgen Römer, retraité de la ville de<br />
Hambourg et pacsé depuis 2001 avec un homme,<br />
se considérant victime d’une discrimination sur la<br />
base de son orientation sexuelle, souhaitait bénéficier<br />
des mêmes droits que les hétérosexuels<br />
mariés qui touchent une retraite complémentaire,<br />
soit 300 € de plus par mois. Il s’appuyait sur la<br />
« Choix de vie » discriminant<br />
Cécile souhaite obtenir<br />
la garde totale de ses enfants<br />
de 11 et 8 ans, qu’elle a eus<br />
alors qu’elle était mariée.<br />
Elle est pacsée avec une<br />
femme depuis deux ans<br />
et vient d’avoir un bébé<br />
avec elle. La juge aux affaires<br />
familiales qui suit son dossier<br />
a demandé une enquête<br />
sociale. Lorsqu’elle<br />
rencontre Cécile, l’enquêtrice<br />
commence par lui dire<br />
que c’est bien mieux pour<br />
les enfants d’avoir un père,<br />
au regard de ses « choix<br />
de vie ». Le <strong>rapport</strong> de<br />
l’enquête sociale a été<br />
envoyé au juge et à son<br />
ex-mari mais pas à Cécile,<br />
qui le découvre lors d’une<br />
audience au tribunal.<br />
Bouleversée, Cécile ne<br />
pense pas arriver à aller<br />
jusqu’au bout de sa démarche.<br />
Prison pas dorée<br />
Odile et Marie sont en couple<br />
mais sont séparées : elles sont<br />
toutes deux en prison pour la<br />
même affaire. Elles vivent au<br />
même endroit, certes, mais pas<br />
dans la même cellule.<br />
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directive 2000/78/CE instaurant l’égalité de traitement<br />
dans le travail et l’emploi. La CJUE, comme<br />
elle l’a déjà fait pour l’âge ou le sexe, a posé<br />
« le principe de non-discrimination en fonction de<br />
l'orientation sexuelle » et jugé la mesure discriminatoire.<br />
Une première de la part des juges européens.<br />
La CJUE considère ainsi que les couples<br />
mariés et les couples pacsés (le Pacs est réservé<br />
aux homosexuel-le-s en Allemagne) sont quasi<br />
dans la même situation en fait et en droit.<br />
La portée de ce principe, limité aux compétences<br />
de l’Union européenne visant à l’établissement<br />
d’un marché commun, a cependant peu de chances<br />
de s’appliquer au droit de la famille, qui n’est<br />
pas un domaine concernant directement l’Union<br />
européenne. Que Christine Boutin se rassure, les<br />
juges de la CJUE ne risquent donc pas d’autoriser<br />
le mariage des personnes de même sexe…<br />
ni aujourd’hui, ni demain. Cette décision ébranle<br />
toutefois sérieusement les législations discriminant<br />
les couples homosexuels pour le droit à<br />
certaines prestations. Et ce d’autant plus que<br />
l’article 21 de la Charte des droits fondamentaux<br />
(incorporée au Traité de Lisbonne et invocable<br />
depuis 2009) interdit toute discrimination sur la<br />
base de l’orientation sexuelle. La lucarne est<br />
ouverte, il faut maintenant ouvrir la porte !<br />
Elles ont demandé à partager<br />
leur cellule, cela se fait lorsqu’il<br />
n’y pas de contre-indication<br />
particulière. Leur demande<br />
a été refusée : une prison,<br />
ce n’est pas une maison<br />
où on peut faire des<br />
« cochonneries ». Le juge<br />
a néanmoins autorisé une<br />
promenade commune de<br />
45 minutes deux fois par jour.