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rapport_annuel_2012

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Rapport sur l'homophobie <strong>2012</strong><br />

Justice<br />

L’égalité des LGBT<br />

au bon plaisir des juges<br />

L’année 2011 a connu un démarrage en fanfare<br />

pour les personnes LGBT dans le monde<br />

judiciaire. Dès janvier, le conseil constitutionnel<br />

rendait sa décision relative au mariage des<br />

personnes de même sexe. Peu de temps après, les<br />

agresseurs homophobes de Bruno Wiel étaient<br />

lourdement condamnés (lire notre Rapport 2011).<br />

Après ces deux pics d’actualité, les mois suivants,<br />

plus calmes, ont été rythmés par les mêmes questions<br />

qu’en 2010. Les cas communiqués à SOS<br />

homophobie ont ainsi concerné en premier lieu<br />

le droit de la famille et des personnes (44 %), puis<br />

les agressions homophobes, l’homophobie au<br />

travail, et enfin les droits des trans.<br />

Le sujet judiciaire le plus brûlant, c’est le droit au<br />

mariage des personnes de même sexe et ses deux<br />

corollaires, le droit à l’adoption des couples<br />

homosexuels et le partage de l’autorité parentale<br />

des familles homoparentales recomposées.<br />

Certains témoignages reçus par SOS homophobie<br />

illustrent la détresse des parents qui ont eu des<br />

enfants alors qu’ils étaient en couple hétérosexuel<br />

et qui doivent se battre pour conserver<br />

leurs droits lors d’un divorce ou d’une séparation.<br />

Des situations qui concernent autant de femmes<br />

que d’hommes qui vivent avec un partenaire<br />

du même sexe. L’hostilité ressentie vient parfois<br />

du juge aux affaires familiales en charge du<br />

dossier ou de l’avocat de l’autre parent qui utilise<br />

l’orientation sexuelle comme argument pour faire<br />

perdre le droit de garde ou l’exercice de l’autorité<br />

parentale au parent homosexuel. Toutefois,<br />

20 témoignages, correspondant<br />

à 18 cas, soit 1 % du total.<br />

plusieurs décisions judiciaires sont à saluer,<br />

notamment en matière de partage de l’autorité<br />

parentale entre couples de même sexe.<br />

Les droits des familles homoparentales progressent<br />

peu à peu tandis que l’homophobie est<br />

de plus en plus sanctionnée, même en famille.<br />

En effet, le tribunal correctionnel de Dax a<br />

condamné le beau-père d’un jeune homme pour<br />

ses menaces de mort et propos homophobes et<br />

sérophobes. Les juges l’ont condamné à cinq<br />

mois de prison avec sursis, 2 000 € de dommages-intérêts<br />

à la victime et 500 € au collectif<br />

contre l’homophobie.<br />

Dans une affaire d’agression physique collective<br />

sur un lieu de drague gay, alors que le tribunal<br />

correctionnel d’Orléans n’avait pas retenu la<br />

circonstance aggravante d’homophobie en<br />

l’absence d’insultes homophobes (article 132-77<br />

du code pénal), le ministère public et la partie<br />

civile ont obtenu gain de cause en appel. Les<br />

juges ont reconnu le caractère homophobe de<br />

l’agression étant donné le lieu où l’affaire s’est<br />

passée, d’autant que des témoins de l’agression<br />

ont corroboré la version de la victime. Les deux<br />

prévenus mineurs et leurs parents ont été<br />

condamnés à verser 1 000 ¤ de dommagesintérêts<br />

à la victime et à neuf mois de prison<br />

avec sursis.<br />

Les juges ne vont pas toujours dans le sens d’une<br />

meilleure prise en compte de l’homophobie. Dans

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