rapport_annuel_2012
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Focus<br />
Habitué des lieux de drague, Julien se montre<br />
d'ordinaire méfiant. Il se fait aborder un jour dans<br />
sa voiture par un jeune homme dont il trouve<br />
l’attitude un peu trop directive. Mais il n'a pas le<br />
temps de voir venir l'agression : deux hommes<br />
s'approchent, l'empoignent et l'extraient du véhicule<br />
pour le fouiller. Il n'a sur lui ni argent ni objet<br />
de valeur. Ils le forcent ensuite à rentrer dans<br />
la voiture avec eux. L'un d’eux, qui n'a pas le permis,<br />
prend le volant. L'équipée prend fin lorsque<br />
le conducteur heurte violemment un trottoir<br />
et que la voiture s'immobilise.<br />
Par peur de représailles, Julien n'appelle pas la<br />
police immédiatement. Et quand il finit par joindre<br />
un-e préposé-e, il s'entend répondre : « C'est un<br />
endroit de PD. Qu'est-ce que vous faites là-bas ? »<br />
Plus tard, Julien, qui a découvert dans la presse un<br />
appel à témoins pour agressions en série émis<br />
par la police, décide de se rendre au commissariat<br />
pour porter plainte. On lui explique alors qu'il y a eu<br />
cinquante à soixante agressions sur ce même lieu<br />
de drague. Seules douze personnes ont porté<br />
plainte, la plupart ne voulant pas que ça se sache.<br />
Un quinquagénaire a dû être hospitalisé après avoir<br />
été roué de coups. L’agent lui explique que, comme<br />
les autres victimes, il a été pris pour cible par<br />
« une bande de jeunes voyous des cités alentour<br />
qui voyaient en eux une source facile d'argent, qui<br />
ne les inquièteraient pas, la plupart d'entre eux<br />
devant à tout prix conserver l'anonymat ».<br />
L'expérience de Julien et des autres victimes met<br />
en exergue la violence des attaques dans des lieux<br />
de drague ainsi que la réaction plus que tardive<br />
des pouvoirs publics quand il s’agit d’agressions<br />
ciblées sur une population homosexuelle.<br />
les regards moqueurs des<br />
passants. L'un d'entre eux<br />
la traite de salope et ajoute :<br />
« Vous n'avez pas mis de<br />
capotes, maintenant vous<br />
manifestez et vous emmerdez<br />
tout le monde.»<br />
Métro, c'est trop<br />
Thomas et son compagnon<br />
sont dans le métro lyonnais<br />
quand ils sont fauchés par<br />
derrière et tombent à terre<br />
aux cris de « bande de<br />
pédales ». Ils vont porter<br />
plainte au commissariat,<br />
le policier note « violence<br />
volontaire et injures<br />
publiques » alors que<br />
Thomas a bien demandé<br />
que soit spécifié le caractère<br />
homophobe de l'agression.<br />
Assise dans le RER parisien,<br />
Léa se fait violemment<br />
bousculer tandis qu'elle a<br />
son casque sur les oreilles.<br />
Une femme lui dit :<br />
« Y en a marre, vous<br />
pourrissez la société avec<br />
vos mœurs douteuses. »<br />
Elle est d'autant plus heurtée<br />
que cette femme se base<br />
uniquement sur son<br />
apparence physique.<br />
Dans un bus du Vaucluse,<br />
Mehdi se fait traiter de<br />
« tapette » et de « PD ».<br />
Le jeune homme, très<br />
efféminé, n'ose pas répliquer<br />
de peur que ça n'empire.<br />
À Lille, Irène et sa petite<br />
amie s'embrassent devant<br />
la station de métro lorsqu'un<br />
jeune s'arrête et leur dit :<br />
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