rapport_annuel_2012

Rapport sur l'homophobie 2012 • Mal de vivre
Assumer, pas si simple…
Noé a 16 ans. Il appelle la
ligne d’écoute et annonce
qu’il est homosexuel : c’est
la première fois qu’il le dit
à quelqu’un. Selon lui, il ne
peut le dire à personne ;
il est persuadé qu’il perdra
ses amis et sa famille.
Antoine a 30 ans. Il a toujours
eu une préférence pour
les garçons et il est d’ailleurs
entré en conflit avec sa famille
à ce sujet. Après avoir quitté
le foyer parental, il a rencontré
une fille et pour se conformer
à la norme, s’est marié avec
elle. La situation est aujourd’hui
insupportable : la relation
sentimentale avec sa femme
est inexistante, il a des
« dérapages » avec des
garçons mais n’ose pas lui
en parler de peur de lui faire
du mal. Sa femme souhaite
avoir des enfants, lui préfère
dire stop mais ne sait pas
comment lui expliquer.
Théo a 24 ans, il n’ose pas
parler de son homosexualité.
Il se sent très seul et a du mal
à s’assumer. D’ailleurs, il hésite
à le faire publiquement car
il veut avoir des enfants…
Michel a 50 ans et vit à
Marseille. Il a du mal à
accepter son homosexualité.
Il se sent très seul. Il a coupé
les ponts avec tous ses amis
car il redoute leurs réactions
s’ils apprenaient son
orientation sexuelle et
il n’a pas envie de leur mentir.
Focus
Benjamin a 19 ans. Pour faire son coming out,
quelques mois avant de nous contacter, il lui a fallu
beaucoup de courage. L’étape a été très difficile pour
lui. Quand il repense aux années précédant son
coming out, il considère qu’il a joué un rôle, qu’il se
cachait derrière une façade. Il se mentait à lui-même
et il a senti qu’il commençait à se perdre. Il savait
qu’il devait faire son coming out, il pensait que c’était
la meilleure chose à faire pour lui. Toutefois, il était
angoissé car il ne savait pas comment s’y prendre et
il avait peur de la réaction de ses proches.
Il a saisi l’occasion de la diffusion à la télévision d’un
film sur l’homoparentalité pour en parler avec ses
proches. Après l’avoir annoncé, il dit s’être senti
tellement libre, tellement lui qu’il en avait les larmes
aux yeux. Aucun-e de ses ami-e-s ne lui a fait de
reproche ou de remarque homophobe ; ils-elles lui
ont simplement dit : « On t’aime pour la personne
que tu es et pas pour ta sexualité. » Il l’a ensuite
annoncé à ses parents ; son père et sa mère ont très
bien réagi. Il est désormais heureux.
Gaspard a 24 ans, il vit sa
première relation avec un
homme. Auparavant il se
cachait et prétextait des
aventures avec des filles.
Il a toujours eu l’impression
que l’homosexualité n’était
pas normale. Cette culpabilité
a rejailli dans son couple
qui aujourd’hui se porte mal.
Il se sent de plus en plus isolé.
Estelle a 17 ans. Elle a
découvert son attirance pour
les filles il y a quatre ans et
depuis les non-dits envahissent
les relations avec son
entourage, qu’elle décrit
comme hypocrite. « C’est
tellement long à expliquer,
je suis fatiguée d’expliquer. »
Idées noires sur fond rose
Thomas, 37 ans, de Nantes,
est régulièrement insulté par
ses voisins. Il affirme que si
on l’avait simplement qualifié
de gay, voire de PD, ça ne
l’aurait pas dérangé. Mais
l’insulte « sale PD » l’a
vraiment marqué. Comme
il le dit, « on n’est pas sale