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rapport_annuel_2012

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Rapport sur l'homophobie <strong>2012</strong> • Mal de vivre<br />

Marie-Ange Schiltz, membre du CNRS. À noter<br />

qu’elle avait été publiée fin 2010 par l’INPES 12 .<br />

« La prévalence de tentatives de suicide au cours<br />

de la vie a été estimée à 10,8 % pour les femmes<br />

homosexuelles et à 10,2 % pour les femmes<br />

bisexuelles, contre 4,9 % pour les hétérosexuelles.<br />

Dans le cas des hommes, les estimations étaient de<br />

12,5 % pour les homosexuels et 10,1 % pour les<br />

bisexuels, contre 2,8 % pour les hétérosexuels. »<br />

Les données sur les trans ne figurent pas dans<br />

cette recherche qui a commencé en 2005. De la<br />

même manière, les sociologues remarquent que<br />

« parmi les jeunes, la découverte d’une orientation<br />

homosexuelle ou bisexuelle, la réalisation de<br />

comportements homosexuels ou une interrogation<br />

sur l’orientation peuvent être vécues comme<br />

une épreuve, comme une source d’angoisse et de<br />

honte et contribuer, de ce fait, à un état dépressif,<br />

à une dévalorisation de soi, voire au passage à<br />

l’acte suicidaire si cette souffrance devient intolérable.<br />

» Les effets d’une telle prise de conscience<br />

peuvent perdurer à l’âge adulte, de même que les<br />

comportements à risque peuvent se rencontrer<br />

plus fréquemment encore que les tentatives de<br />

suicide elles-mêmes.<br />

Quels sont les facteurs de risque? L’homosexualité<br />

étant mise hors de cause par plusieurs<br />

enquêtes, le BEH en recense deux : « L’homophobie<br />

et la non-conformité de genre. » « Les stéréotypes<br />

Mise en place<br />

d’un chat’écoute<br />

SOS homophobie<br />

La nécessité de ce nouveau mode de dialogue<br />

est apparue progressivement, alors qu’Internet est<br />

devenu pour beaucoup un mode de recours et de<br />

communication prédominant. SOS homophobie<br />

propose certes une plateforme e-mail accessible<br />

depuis son site internet, mais un service de chat<br />

constitue une alternative plus instantanée et<br />

homophobes alimentent une conception hiérarchisée<br />

et sexiste de la sexualité », remarquent les<br />

auteur-e-s qui soulignent le « coût psychique et<br />

physique élevé » de l’homophobie. Les chercheurschercheuses<br />

ont d’ailleurs relevé que les campagnes<br />

de sensibilisation sur l’homosexualité entraînent<br />

une diminution du nombre de tentatives de<br />

suicide des étudiant-e-s. Face à des vies abîmées<br />

voire détruites par un vécu confronté à l’hostilité<br />

et au mépris instillés par l’homophobie, les chercheurs-chercheuses<br />

appellent à la mise en place<br />

d’une politique de prévention, allant de la « sensibilisation<br />

des professionnels de tous horizons »<br />

à la « prise en charge des jeunes en détresse », en<br />

passant par la création de postes de « psychologue<br />

clinicien en milieu scolaire ».<br />

Le professeur Jean-Louis Terra voit une « source<br />

d’espoir » dans ces « stratégies préventives ».<br />

Nous espérons qu’effectivement les pouvoirs<br />

publics s’investissent concrètement et reconnaissent<br />

le travail accompli quotidiennement et<br />

bénévolement par les associations LGBT – et tout<br />

particulièrement SOS homophobie – dans la<br />

lutte contre l’homophobie sans beaucoup plus<br />

d’aide que la détermination d’un nombre<br />

croissant de militant-e-s.<br />

12. Les minorités sexuelles face au risque suicidaire – Acquis des<br />

sciences sociales et perspectives, François Beck, Jean-Marie<br />

Firdion, Stéphane Legleye, Marie-Ange Schiltz, INPES, 2010.<br />

interactive. Partant de ce constat, des membres<br />

de notre commission Écoute ont rencontré deux<br />

associations qui avaient déjà mis en place ce<br />

moyen d’écoute, et qui n’ont pu que confirmer sa<br />

pertinence.<br />

SOS Amitié, d’abord, a créé son service « chataccueil<br />

» en 2007 en collaboration avec Télé-<br />

Accueil Bruxelles pour « ceux pour qui il est plus<br />

facile d’écrire des mots que de les prononcer ».<br />

Leur objectif était également de s’ouvrir à un<br />

public plus jeune. Leur expérience nous a permis<br />

de prendre connaissance des spécificités d’une

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