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rapport_annuel_2012

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Une version plus complète et actualisée en fonction de l’avancée du droit est en ligne sur le site de<br />

l’association, à l’adresse suivante : http://www.sos-homophobie.org/guide-pratique.<br />

Le 28 janvier 2011<br />

Conseil constitutionnel : le mariage pour les gays et lesbiennes est inéluctable<br />

Le Conseil constitutionnel a été saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) le 16<br />

novembre 2010 par un couple de femmes souhaitant se marier en France. Soutenue par les associations<br />

SOS homophobie et l’association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), cette QPC vient<br />

d’essuyer une fin de non-recevoir par les sages, comme à une autre question qui leur avait été posée<br />

concernant l’adoption pour les couples de même sexe. Le 6 octobre 2010, le conseil avait ainsi estimé<br />

« qu’il ne lui appartient pas de substituer son appréciation à celle du législateur sur une telle question. »<br />

Ce 28 janvier 2010, le conseil a formulé une réponse quasi identique, repoussant d’encore plusieurs mois<br />

l’ouverture du mariage pour les couples de même sexe et marquant ainsi une nette différence entre les<br />

couples hétérosexuels et les couples homosexuels. Dans ses arguments, le conseil constitutionnel indique<br />

entre autres que « le droit de mener une vie familiale normale n’implique pas le droit de se marier pour<br />

les couples de même sexe, que, par suite, les dispositions critiquées ne portent pas atteinte au droit<br />

de mener une vie familiale normale », et que « le mariage est l’union d’un homme et d’une femme.<br />

Le législateur a, dans l’exercice de la compétence que lui attribue l’article 34 de la Constitution, estimé que<br />

la différence de situation entre les couples de même sexe et les couples composés d’un homme et<br />

d’une femme peut justifier une différence de traitement quant aux règles du droit de la famille... »<br />

Il conclue ainsi: « Il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du<br />

législateur sur la prise en compte, en cette matière, de cette différence de situation. »<br />

En conclusion, le débat est renvoyé au législateur, donc à la prochaine campagne présidentielle.<br />

SOS homophobie fera entendre sa position lors des débats de société qui alimenteront la campagne<br />

de <strong>2012</strong>. L’ironie du calendrier fait que cette réponse est rendue publique le jour même où le procès<br />

des quatre agresseurs de Bruno Wiel, qui comparaissent devant la cour d’assises du Val-de-Marne<br />

depuis dix jours, touche à sa fin. La situation de cet homme tabassé, torturé, victime d’actes de barbarie<br />

et violé parce qu’il est homosexuel n’est, malgré les apparences, pas sans lien avec la QPC sur le<br />

mariage. Ces deux affaires sont inextricablement liées l’une à l’autre. Il est nécessaire que la classe politique<br />

et la société française l’entendent : l’inégalité des droits est la première marque d’homophobie.<br />

Elle autorise et favorise la non-reconnaissance des personnes homosexuelles. Et donc les discriminations,<br />

insultes, injures, harcèlements, coups, dont sont victimes chaque année plusieurs milliers de gays<br />

et lesbiennes. Car dans une société qui ne reconnaît pas le droit aux personnes homosexuelles de vivre<br />

leurs désirs et leurs sentiments avec la même liberté que les hétérosexuel-le-s, comment peut-on prétendre<br />

lutter contre les discriminations dont ils et elles sont victimes quand l’une des valeurs fondamentales<br />

de la république, l’Égalité, est bafouée ?<br />

La réponse du conseil constitutionnel à la question du mariage pour les couples de même sexe ne rend<br />

que plus urgente la nécessité d’un débat au sein des instances qui gouvernent la France. Elle constituait<br />

un nouveau levier possible pour accéder à une société plus égalitaire, plus soucieuse du bien-être<br />

de tou-te-s ses citoyen-ne-s ; les sages n’ont pas souhaité s’en saisir, renvoyant la balle aux législateurs.<br />

SOS homophobie ne perd pas espoir, car la question du mariage pour les gays et lesbiennes reste,<br />

encore et toujours, posée. Et il ne saurait y avoir d’autre réponse que celle qui adviendra, dans quelques<br />

mois ou dans quelques années, quand des hommes et des femmes politiques qui sauront faire<br />

preuve de responsabilité y répondront par l’affirmative. SOS homophobie sait que le mariage sera<br />

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