rapport_annuel_2012

Rapport sur l'homophobie 2012
Politique
Rupture… des engagements
En matière d’égalité des droits entre homosexuel-le-s
et hétérosexuel-le-s, l’année 2011
montre que les positions n’évoluent que lentement
à droite, où les dérapages verbaux demeurent
nombreux et impunis. À l’approche de l’élection
présidentielle et des législatives, la gauche a
confirmé son engagement en faveur de l’égalité des
droits. Pas plus que les précédentes années du quinquennat
de Nicolas Sarkozy, 2011 n’a apporté
aucune évolution significative favorable aux droits
des personnes LGBT.
Prévention de l’homophobie
Le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel a
marqué la journée internationale contre l’homophobie
du 17 mai 2011 en assistant, pour la première
fois, à une intervention en milieu scolaire
dans un lycée parisien. Le ministère a annoncé
soutenir la relance de la campagne de diffusion
du numéro de la Ligne Azur, celle-ci a enregistré
une baisse de 60% des appels en trois ans, selon
l’Inter-LGBT.
En 2011 cependant, aborder au lycée des sujets
tels que l’homoparentalité et l’identité de genre ne
va toujours pas de soi. La publication des manuels
scolaires déclinant les nouveaux programmes de
sciences et vie de la terre (SVT) pour la classe de
première a suscité les réactions outragées d’une
partie de la droite, en particulier de Christine
Boutin et de la Droite populaire (lire aussi chapitre
Milieu scolaire). Pour la première fois, le programme
prévoit que soit abordée la question de la
construction de l’identité de genre, « Devenir
homme ou femme », et les manuels présentent
entre autres la « théorie du genre ». Pour le dénoncer,
le député Lionel Luca n’a pu se retenir de faire
un amalgame entre homosexualité, pédophilie et
zoophilie, sans susciter la désapprobation de
l’UMP 16 . Au contraire, quelque 80 députés soutenus
par Jean-François Copé, le secrétaire général de
l’UMP, ont écrit au ministre de l’Éducation pour lui
demander le retrait des manuels. Luc Chatel a
refusé, en rappelant que le programme avait été
validé par le conseil supérieur de l’Éducation à
l’issue d’une vaste consultation nationale, et qu’il
faisait « parfaitement confiance au professionnalisme,
à l’expertise et au sens de l’éthique des professeurs
pour enseigner le programme avec toute la
rigueur intellectuelle nécessaire » 17 .
Quelques élu-e-s UMP ont également poussé des
cris d’orfraie en découvrant que les familles homoparentales
allaient devenir, au même titre que
d’autres formes familiales, un sujet d’étude des
classes de terminale L dans la spécialité « Droit et
grands enjeux du monde contemporain ».
Ouverture du mariage : encore raté
L’égalité des droits entre couples homosexuels et
hétérosexuels, une revendication centrale des
organisations LGBT, a été au cœur de l’actualité en
2011. Le conseil constitutionnel, saisi fin 2010
d’une question prioritaire de constitutionnalité
(QPC) par un couple de femmes souhaitant se
16. Sur M6 et France Inter, en septembre 2011.
17. Dans une réponse aux questions écrites des députés,
en janvier 2012.