rapport_annuel_2012

ue ou du « PD » lancé à tout va, mais c’est aussi
le vecteur de l’incitation à la haine, aux insultes et
aux préjugés à une échelle et en un temps
records.
L’homophobie des forums reste la principale
cause des témoignages. Elle a deux visages. Sous
forme de commentaires injurieux, diffamatoires,
basés sur l’ignorance, la bêtise, et les préjugés, elle
est tout d’abord explicite. Dès qu’un article
effleure l’homosexualité, les commentaires
homophobes se bousculent. Ils témoignent d’une
réaction violente, irréfléchie, d’une intolérance à
la moindre reconnaissance de l’homosexualité.
Leurs auteur-e-s semblent avoir conscience de
l’illégalité de leurs propos, puisqu’ils-elles se
cachent derrière des pseudonymes. Il est d’ailleurs
intéressant de noter que les sites qui
demandent une adresse e-mail pour laisser un
commentaire affichent moins de propos
homophobes. L’homophobie en
ligne est moins flagrante mais tout
aussi pernicieuse en ce qui concerne la
lenteur de réaction des éditeurs et
modérateurs pour effacer des propos
homophobes. Beaucoup de témoignages
expliquent que malgré le signalement
de commentaires de ce type au
modérateur, celui-ci ne réagit pas et les
insultes restent visibles. Cette inaction,
que nos témoins analysent comme un manque
d’intérêt, manifeste une homophobie muette,
une forme de caution des propos homophobes.
Pourtant beaucoup de forums ont recours à un
système de mots-clés qui permettent de repérer
et filtrer les messages racistes, xénophobes mais
aussi homophobes. Cependant, le mot homophobe
lui-même peut parfois empêcher la publication
d’un commentaire, alors que l’identification
laisse passer des insultes discriminatoires…
Plusieurs journaux en ligne ou plates-formes d’information
publient des articles sur Internet où il
est question d’homosexualité sans effectuer le
nécessaire travail de modération (alors même
qu’ils pourraient simplement empêcher les commentaires
pour les articles potentiellement problématiques).
De ce fait, leurs articles apparais-
«Facebook
représente
20% des
témoignages
»
53
sent comme la porte ouverte aux insultes et diffamations
homophobes.
À nouveau, Apple a fait parler de lui avec une
application sur sa plate-forme de téléchargement
pour iPhone proposant de « guérir l’homosexualité
». Là encore se pose la question de l’homophobie
des modérateurs de l’Apple Store qui n’ont
pas censuré une telle application. Un autre programme
homophobe était déjà apparu sur
Android (la plate-forme de Google), qui permettait
aux mères de savoir si leur fils était gay, en
répondant à des questions fondées sur tous les
préjugés homophobes imaginables. Dans les deux
cas, il aura fallu des pétitions pour que ces applications
soient retirées. À l’inverse, les auteurs de
ces deux applications témoignent d’une homophobie
qui n’a pas peur de s’afficher.
Les concepteurs de l’application iPhone
se sont révélés appartenir à un groupuscule
religieux. La religion est le
motif affiché par de nombreux sites qui
distillent des propos homophobes et
proposent leurs solutions pour guérir de
l’homosexualité. Ces groupes religieux
utilisent Internet pour se faire connaître
et faire savoir leurs intentions
homophobes. Internet est le moyen
pour eux de se faire une publicité sans
passer par les affichages publics, qui leur seraient
certainement interdits.
De la même manière, nombreux sont les groupes
ou les personnes qui ont utilisé le réseau afin de
répandre des propos et des vidéos homophobes.
Le site Nogay (qui a disparu depuis) nous a ainsi
été signalé qui publiait nombre d’articles et de
vidéos haineuses, offrant la possibilité aux internautes
de laisser des commentaires tout aussi
violents qu’homophobes. Des témoignages rapportent
des liens vers des vidéos sur Youtube à
caractère homophobe, qui très souvent sont retirées
avant que nous puissions les analyser.
Néanmoins, la plate-forme de partage vidéo reste
le meilleur moyen de faire « buzzer » et de faire
connaître son site ou sa page Facebook, y compris