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rapport_annuel_2012

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(27%, contre 35% en 2010) en faveur des appels<br />

plus fréquents de personnes des autres régions<br />

ayant des problèmes d’homophobie et de transphobie<br />

dans leurs voisinages et quartiers (69%<br />

contre 63%).<br />

Chaque année, le constat est le même :<br />

les petits problèmes anodins du voisinage<br />

comme les nuisances sonores et<br />

autres incivilités de cohabitation ne<br />

sont que de simples prétextes pour<br />

assouvir des pulsions homophobes et<br />

transphobes. D’un autre côté, les occasions<br />

ne manquent pas d’utiliser l’homosexualité<br />

réelle ou supposée ou la<br />

transidentité pour envenimer un conflit<br />

banal. Parce qu’elles s’inscrivent dans<br />

une sphère privée où l’agresseur est<br />

dans la plupart des cas une personne identifiée,<br />

beaucoup de victimes ne souhaitent pas porter<br />

plainte, pour ne pas agraver la situation ou par<br />

peur de représailles. Un nombre élevé d’appels<br />

indiquent que la police ou la gendarmerie restent<br />

malheureusement encore laxistes et peu réactives<br />

face à ce genre d’homophobie ou de transphobie,<br />

les mains courantes sont plus souvent préconisées<br />

et les plaintes laissées sans suite… Il en résulte<br />

pour les victimes un mal être quotidien qui s’installe<br />

au sein même de leur foyer, de l’endroit<br />

qu’elles pensaient être un lieu protégé. Elles ne se<br />

sentent plus chez elles, limitent leurs sorties et<br />

redoutent à chaque pas hors de leur logement<br />

un nouvel acte homophobe ou transphobe.<br />

On pourrait penser que la présence des autres<br />

voisin-e-s et la connaissance de l’agresseu-r-se<br />

impliqueraient des actes moins lourds, mais il<br />

n’en est rien. Les propos sont toujours extrême-<br />

Une police pas si proche<br />

Georges, 44 ans, vit dans un<br />

quartier calme d’une petite<br />

ville de province. Derrière<br />

ce cadre paisible, se dissimule<br />

une homophobie croissante.<br />

Menaces de mort : «On te<br />

crèvera comme tous les PD.»<br />

«Dégage<br />

sale PD,<br />

on ne veut<br />

pas de toi<br />

dans le<br />

quartier»<br />

Dégradation de sa porte<br />

d’entrée. Il se sent<br />

impuissant et ne comprend<br />

pas les forces de police qui<br />

refusent de prendre sa<br />

plainte et de l’assister.<br />

Yves, 26 ans, vit à Toulouse<br />

127<br />

ment virulents et vont fréquemment jusqu’aux<br />

menaces de mort (« Je vais te tuer »). La manifestation<br />

peut à l’inverse être moins directe mais<br />

plus manipulatrice, comme le cas très fréquent<br />

des détritus, mégots, préservatifs jetés dans la<br />

boîte à lettres ou des mots anonymes laissés sur<br />

la porte (22% de dégradation de biens).<br />

Ce type d’expression n’en est pas moins<br />

pesant et exténuant pour les victimes<br />

qui, à cause de ce harcèlement continu,<br />

plongent dans des états de fatigue<br />

morale, voire de fortes déprimes.<br />

Le fait marquant de l’année 2011 est<br />

l’augmentation des témoignages de<br />

cas d’agressions physiques dans le<br />

contexte des relations de proximité<br />

(un cas sur quatre). Alors que chaque<br />

année, les cas d’insultes (78%) et menaces<br />

(25%) ressortent de nos statistiques comme<br />

étant monnaie courante, des actions plus radicales<br />

se développent avec des voisin-e-s ayant une<br />

tendance à aller jusqu’aux coups. Il s’agit couramment<br />

de violences faites par un seul individu,<br />

qui s’enchaînent aux insultes persistantes, laissées<br />

sans suite par la police et la gendarmerie.<br />

C’est le cas de Nicolas, Bordelais de 28 ans,<br />

violemment pris à partie par un voisin en septembre<br />

2011. Le jeune homme explique que<br />

celui-ci « voulait en découdre de manière générale».<br />

Le fait que Nicolas soit homosexuel « l’a<br />

libéré, ça lui a donné une raison : il voulait se faire<br />

un PD ». Ce type de violence sauvage est malheureusement<br />

en progression dans nos<br />

statistiques et nous ne pouvons que déplorer<br />

le manque de soutien policier et judiciaire.<br />

Le déménagement forcé est encore trop souvent<br />

la seule issue pour les victimes.<br />

avec son compagnon.<br />

Importuné par ses voisins,Yves<br />

leur demande cordialement<br />

de faire moins de bruit. Il reçoit<br />

en réponse: «Sale PD.»<br />

Quand il a voulu porter<br />

plainte, la police a refusé<br />

de l’enregistrer estimant que

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