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rapport_annuel_2012

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Maître Versini était l’avocat des parties civiles : aux côtés de Ludovic B., SOS homophobie et la Lesbian<br />

and Gay Pride de Lyon. Maître Versini représentait également les trois policier-e-s victimes d’actes de<br />

violence au moment de la garde à vue des deux mineures.<br />

Les deux prévenues, présentes au procès, ont reconnu les propos et actes homophobes, et ont manifesté<br />

une grande violence à l’égard de leur victime et, plus globalement, à l’égard des gays et lesbiennes.<br />

À la question de la présidente du pourquoi de ces actes, l’une des jeunes filles a dit à la barre: « On l’a<br />

frappé parce qu’il était homo », « on l’a fait pour s’amuser et pour rigoler », « je dis pédale comme je dis<br />

bonjour ». On a pu relever aussi dans leurs dépositions auprès des policiers : « Ce ne se sont pas des<br />

victimes, ce sont des homos. » Ludovic B. leur a répondu : « Entendre dire que c’était un jeu me fait mal,<br />

un an après les faits. Je suis toujours en suivi psychologique, sous traitement anxiolytique et je ne retravaille<br />

toujours pas. »<br />

Malgré les approches pédagogiques de la présidente essayant de faire comprendre aux deux jeunes<br />

filles que le racisme, le sexisme et l’homophobie ne sont pas acceptables dans la société française, malgré<br />

la plaidoirie de maître Versini sur le respect des autres quelle que soit son orientation sexuelle, on<br />

peut douter de la capacité des prévenues à remettre en cause leurs préjugés à l’égard des homosexuelle-s<br />

et à changer de comportement. Nous avons tous été frappés par les regards de haine et de violence<br />

que, pendant toute la durée du procès, ces jeunes filles nous ont adressés. SOS homophobie rappelle<br />

que le meilleur moyen de lutter contre cette homophobie est de mener des actions de prévention dès<br />

le plus jeune âge.<br />

Le jugement sera rendu public le 11 mai. SOS homophobie a demandé, en tant que partie civile, 2000€<br />

de dommages et intérêts.<br />

Le 29 avril 2011<br />

Dissolution de la Halde : une nouvelle attaque contre l’égalité<br />

Ce vendredi 29 avril, Eric Molinié, président de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et<br />

pour l’égalité (Halde), a remis au président de la République son <strong>rapport</strong> d’activités pour l’année 2010.<br />

Il s’agit du dernier <strong>rapport</strong> <strong>annuel</strong> de cette institution sous sa forme actuelle avant qu’elle ne soit dissoute<br />

à compter du 1 er mai, et intégrée à une nouvelle autorité administrative: le défenseur des droits.<br />

Pour SOS homophobie, ce démantèlement de la Halde est plus qu’une erreur : une décision politique<br />

dommageable pour les citoyens et citoyennes français-es qui, toutes et tous, peuvent à un moment de<br />

leur vie être l’objet d’une discrimination, que ce soit à cause de leur âge, leur sexe, leur origine, leur<br />

orientation sexuelle, leur religion ou encore leur adresse.<br />

Créée en 2005, la haute autorité a vu le nombre de ses saisines passer de 1500 la première année à<br />

plus de 12500 en 2010. Le nombre de demandes d’avis du Parquet auprès de l’institution a doublé<br />

l’année dernière. Et ce sont quelque 2000 délibérations qui ont été rendues depuis sa création.<br />

Avec, notamment, pour les gays et lesbiennes, plusieurs décisions phares concernant les pensions de<br />

réversion pour les couples pacsés, le congé de paternité pour les couples d’hommes, la reconnaissance<br />

d’une discrimination d’un préfet qui refusait de convier officiellement à une cérémonie de commémoration<br />

de la déportation une association représentant les déportés homosexuels, ou le droit<br />

d’adoption d’une femme lesbienne.Tant d’un point de vue symbolique que pratique, la dissolution de<br />

la Halde est une aberration et une faute politique.<br />

Rappelons également que la haute autorité faisait office de vigie de la vie politique et publique.<br />

En intégrant une plus grande autorité administrative, elle perd de son aura et de son influence décisives,<br />

elle qui pouvait mettre le gouvernement face à ses responsabilités et ses contradictions.<br />

SOS homophobie a exprimé à plusieurs reprises son soutien à la Halde et son opposition à sa<br />

dissolution, tout comme bon nombre d’autres associations et institutions. Las, le gouvernement a<br />

été jusqu’au bout de ce qui restera comme un geste politique décisif du quinquennat de Nicolas<br />

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