rapport_annuel_2012

en poste. Les jeunes du groupe
profèrent des insultes du type
«sale pédé ». Il a pu identifier
l’un d’entre eux et a porté
plainte au commissariat.
Il précise que les deux filles
présentes au sein du groupe
sont restées muettes.
En Vendée, un surveillant est
obligé d’emprunter une sortie
secondaire pour quitter
l’établissement où il travaille,
ayant été insulté et menacé
de mort par deux lycéens.
L’inquiétude du surveillant
grandit lorsque le père d’un
de ces jeunes convoqué devant
le conseil de discipline le
menace : « Tu ne cherches
qu’une chose, c’est te faire
casser la gueule. »
Lourdes conséquences
« Quand je rendre dans
la classe, tout le monde se tait
et me regarde, ils attendent
toujours que je craque »,
témoigne un adolescent de
16 ans. Issu d’une famille
croyante très conservatrice
où beaucoup de choses sont
« intolérées », ce jeune homme
souffre terriblement du
harcèlement quotidien qu’il
subit dans son lycée.
Il explique que « pour oublier
tout ça », il s’est mis à fumer
et à boire « autre chose que
du vin de messe », sans que
ses parents ne s’en
aperçoivent. Il raconte
également que lorsqu’il
sort avec une fille et qu’il
joue au « bon hétéro parfait »,
ça va mieux.
Focus
Gaspard, 17 ans, témoigne de son « calvaire » au
lycée pendant sa scolarité en seconde et première:
« Dès la rentrée, j’ai été confronté aux insultes
homophobes et à un harcèlement moral quotidien
lié à mon homosexualité. J’ai dû faire face à des
injures très humiliantes et discriminatoires :
“Sale pédé, salope, pédophile, on va te péter
ta gueule de PD! Viens nous sucer sale PD!”
En seconde, lors des cours d’EPS, je devais
me changer dans les toilettes pour éviter les
agressions homophobes des autres élèves de ma
classe. Le groupe de garçons me huait en
m’insultant et m’a menacé plusieurs fois de me
“mettre à poil sous la douche”. Témoin de cette
situation dégradante et discriminatoire, le
professeur d’EPS a laissé faire sans sanctionner
les agresseurs.
À la fin des cours d’anglais du vendredi, plusieurs
garçons qui attendaient devant ma salle de cours
se moquaient de moi et pour certains léchaient les
vitres en mimant la masturbation. Régulièrement,
je faisais l’objet d’insultes homophobes dans les
couloirs du lycée, certains élèves poussaient des
cris en me voyant et mimaient une démarche très
efféminée. En décembre, un élève de terminale
a même ouvert son pantalon et s’est caressé
à travers son caleçon en me demandant “d’aller le
sucer dans les toilettes” !
Ces agressions homophobes à répétition m’ont
complètement isolé des autres, j’étais énormément
stressé d’aller au lycée, j’avais peur de traverser
la cour et pensais sans cesse à ces insultes
dégradantes. De plus, l’absence de sanction de
la part de l’encadrement rendait ma vie au lycée
encore plus dure et horrible.
Dès la rentrée en première, le cauchemar a
recommencé avec les huées de groupes d’élèves,
les insultes à répétition et un harcèlement
quotidien. J’ai essayé de résister en me concentrant
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