rapport_annuel_2012

certains États une réelle prise de conscience et une
volonté de normalisation de l’homosexualité et de
la transidentité. Il s’agit par exemple de l’arrivée,
pour la première fois de l’Histoire, d’un gay assumé
à la tête de la Belgique, mais aussi de la possibilité
pour les couples gays et lesbiens, lors du
dernier recensement, d’être reconnus comme tels
par l’État.
C’est aussi l’arrivée d’une lesbienne élue à la tête
du parti conservateur écossais, preuve que
l’homosexualité n’est parfois plus un obstacle à la
carrière politique, ou encore la réhabilitation d’un
casier judiciaire vierge pour les homosexuel-le-s
anglais-es condamné-e-s il y a quarante ans pour
« outrage à la pudeur » ou « comportement
déviant ». Bref, si les Pays-Bas célèbrent le dixième
anniversaire de la légalisation du mariage entre
personnes du même sexe, autorisé pour la première
fois au monde le 1 er avril 2001, les contrastes
restent toujours marqués. Il faut désormais
tenir le cap !
Caraïbes, Amérique Latine : à petits pas vers
l’égalité
En mars 2011, le conseil des droits de l’Homme des
Nations unies a publié une déclaration commune
qui demande aux États de mettre fin aux violences,
criminalisations et violations des droits humains
dont sont victimes les LGBT. La déclaration a été
La parole à…
Laurent
McCutcheon
Le Québec s’est doté d’une politique
publique de lutte contre l’homophobie
Le Québec est réputé pour être à l’avant-garde
dans la reconnaissance juridique et sociale de
l’homosexualité et de la lutte contre l’homophobie.
Depuis peu, il s’est doté d’une politique
gouvernementale de lutte contre l’homophobie.
Cette politique est le fruit d’un long combat
pour l’égalité.
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signée par quatre-vingt-cinq États, dont l’Argentine,
la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa
Rica, Cuba, la Dominique, la République dominicaine,
l’Équateur, le Salvador, le Guatemala, le
Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama,
le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela. L’absence du
Pérou et de la majorité des pays des Caraïbes
montre que l’homophobie et la transphobie d’État
y sont toujours fortes.
Néanmoins nous pouvons souligner quelques
avancées majeures, comme le projet de Pacs
chilien porté par son président de droite,
Sebastian Piñera. Intitulé « Accord de vie en
couple », il permet de réguler les droits d’héritage,
d’assurance santé, de retraite pour les couples
non mariés, quel que soit leur sexe, sans que soit
exigée une vie commune antérieure au contrat.
La cour suprême du Brésil, plus grand pays catholique
du monde, a également reconnu cette
année l’union civile pour les couples homosexuels,
en dépit de la farouche opposition de
l’Église catholique. Un projet de réforme du
code de la famille cubain prévoit la possibilité
d’union civile entre personnes du même sexe
afin de reconnaître les droits des LGBT. Une façon
de tourner la page des discriminations dont ont
été victimes les homosexuel-le-s depuis les
années 1960.
L’égalité juridique
Si le Canada, et particulièrement le Québec, ont
connu des avancées significatives qui les placent
à l’avant-garde dans la protection des droits
des personnes homosexuelles, c’est avant tout une
conséquence des chartes des droits de la personne.
La charte canadienne des droits et libertés est inscrite
dans la constitution canadienne. Les tribunaux
supérieurs lui ont donné une interprétation interdisant
la discrimination fondée sur l’orientation
sexuelle. Ainsi, toutes les lois en faveur des droits
des conjoints de même sexe, y compris le droit au
mariage, ont été adoptées sous la contrainte des
tribunaux.