rapport_annuel_2012
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sur mes études, en essayant de ne pas craquer<br />
et heureusement en dialoguant beaucoup avec<br />
ma famille qui m’aide et me soutient énormément.<br />
Une agression qui m’a beaucoup perturbé est<br />
lorsqu’un élève de terminale m’a violemment<br />
poussé en m’insultant:“ Je vais te péter la gueule,<br />
tu t’habilles comme un PD, je vais te mettre une 240<br />
dans ta gueule !! Suce ma bite !! ”. J’ai alors averti la<br />
proviseur adjointe qui nous a reçus mais qui n’a<br />
pas pris de sanction et – le comble – ne m’a pas<br />
reconnu comme victime ! Pire, elle m’a considéré<br />
au même rang que mon agresseur en me<br />
conseillant “de me calmer et de prendre sur moi !”.<br />
Me sentant complètement abandonné, lâché par la<br />
direction du lycée et confronté continuellement aux<br />
insultes humiliantes et méprisantes, j’ai<br />
complètement craqué psychologiquement en fin de<br />
première. Je rentrais chez moi et éclatais en<br />
sanglots, écœuré, usé moralement, je me sentais<br />
totalement “ vidé ”, à bout de force. Je ne voyais plus<br />
d’issue, aucune solution pour sortir de cet enfer !<br />
J’ai alors pensé plusieurs fois à me suicider pour<br />
fuir cette souffrance horrible et en finir avec cette<br />
homophobie récurrente et destructrice. Mes<br />
parents m’ont entouré, soutenu, pour retrouver la<br />
force de lutter. Ils ont rencontré plusieurs fois la<br />
directrice du lycée pour l’alerter de ma profonde<br />
dépression liée à la situation inadmissible et<br />
intolérable dont j’étais victime au sein de<br />
l’établissement scolaire.<br />
Je suis allé quand même passer le bac de français,<br />
mais, très dépressif, je ne pouvais pas faire ma<br />
terminale au lycée. J’ai essayé de suivre des cours<br />
par correspondance mais mon état très fragile et<br />
ma dépression m’ont obligé d’abandonner.<br />
Depuis, aidé et soutenu par ma famille, par SOS<br />
homophobie et ma psychiatre, j‘essaie tant bien<br />
que mal de me reconstruire et d’avancer. »<br />
Arthur, 15 ans, en banlieue<br />
parisienne, parle de sa<br />
souffrance : « Je ne peux pas<br />
être suffisamment moi-même<br />
dans mes gestes, dans mes<br />
paroles car je dois sans cesse<br />
me surveiller, me contrôler.<br />
Cela paraît un peu facile. C’est<br />
juste que je ne suis pas assez<br />
fort, je n’ai pas assez d'énergie<br />
pour pouvoir affronter les<br />
menaces qui me tomberont<br />
dessus. La peur? L’angoisse?<br />
Tout cela est présent. »<br />
Une mère raconte que Marie,<br />
sa fille de 14 ans, «sujette à<br />
des harcèlements moraux<br />
par une fille de sa classe, a<br />
arrêté l’école suite à cela».<br />
Très entourée et suivie,<br />
elle commence à reprendre<br />
confiance en elle dans un<br />
autre établissement scolaire.<br />
87<br />
En Gironde, une collégienne<br />
a fait son coming out à une amie.<br />
Quelques jours plus tard, elle<br />
se trouve rejetée et insultée au<br />
quotidien. Elle écrit : « J’ai pensé<br />
au suicide!!! Pour eux je suis<br />
un monstre!!! Aidez-moi!!!»<br />
Abus d’autorité<br />
Plusieurs étudiants du Nord<br />
signalent les propos qu’aurait<br />
tenus un professeur en plein<br />
cours dans une faculté de<br />
médecine : «Ce n’est pas parce<br />
qu’il y a une exposition sur les<br />
homosexuels qu’il faut pousser<br />
des cris de femelle en rut.»<br />
Ces propos tenus dans le but<br />
de calmer des élèves chahutant<br />
en début de cours ont été<br />
entendus par des centaines<br />
d’étudiants.