rapport_annuel_2012

Rapport sur l'homophobie 2012 • Milieu scolaire
Sofia, élève de terminale des
Bouches-du-Rhône, se dit
choquée que son professeur de
philosophie «utilise son aura et
sa discipline pour faire intégrer
à ses élèves que l’homosexualité
est par excellence
contre-nature et qu’elle est
une perversion». De peur
d’être stigmatisé-e-s, ses
camarades et elles n’osent
pas réagir.
En Haute-Savoie, un lycéen
agressé physiquement en
raison de son orientation
sexuelle est accusé par
son CPE de «faire son cinéma».
Ce dernier lui demande
«d'arrêter de provoquer,
d’arrêter son Facebook,
de se tenir à carreau car
sinon [il allait] être viré».
© Vainui de Castelbajac
Julie, lycéenne de 18 ans
dans l’Aube, insultée et harcelée
au quotidien en classe, dans
les couloirs, sur Internet et
sur son téléphone, affirme
que sa CPE lui aurait dit :
«Ce n’est rien.» Ajoutant
qu’il lui suffit de «supprimer
les blogs et changer de
numéro».
Marjorie, 18 ans, explique
qu’à la suite d’insultes
lesbophobes à son égard sur
Facebook, preuves à l’appui,
son CPE a refusé de convoquer
l’élève à l’origine des propos.
Il lui aurait répondu : «Si vous
ne vous assumez pas, ce n’est
pas mon problème.» Avec
sa mère qui la soutient, elles
n’arriveront pas à le convaincre,
pas plus que le proviseur.
Elles ont décidé de porter
plainte au commissariat.
Christelle, 40 ans, évoque
les difficultés de son fils de
15 ans dans un lycée privé
catholique : «À partir du
moment où il a dit à ses amis
que sa mère vivait avec
une autre femme, la rumeur
s’est répandue très vite.
Il a commencé à avoir
des problèmes avec
l’administration qui l’a accusé
de dealer de la drogue.
Il a été mis à pied plusieurs
fois ». Son fils ayant été
tellement affecté par ce
harcèlement de la part
d’adultes, elle n’a pas eu
d'autre choix que de le faire
changer d’établissement
pour son bien-être.