rapport_annuel_2012
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Rapport sur l'homophobie <strong>2012</strong><br />
Police-<br />
Gendarmerie<br />
Circulez, y’a rien<br />
(d’homophobe) à voir!<br />
Rien à signaler du côté des forces de l’ordre<br />
cette année ? C’est ce qu’on pourrait penser<br />
à la lumière du nombre de témoignages<br />
concernant les relations de la police et de la gendarmerie<br />
avec des personnes LGBT, confirmant<br />
la tendance des dernières années : 16 cas en 2009,<br />
12 en 2010, 14 en 2011. En y regardant de plus<br />
près, ce sont quelque 69 témoignages en 2011,<br />
dont le thème premier n’est pas la police ou la gendarmerie<br />
qui font pourtant état d’une expérience<br />
négative avec les forces publiques. Négative,<br />
mais pas totalement nulle : 40% de nos<br />
témoins estiment que les services de<br />
police ou de gendarmerie ont agi de<br />
façon satisfaisante ou neutre. Serait-il<br />
envisageable de penser que le travail de<br />
prévention mené par des associations de<br />
lutte contre l’homophobie comme SOS<br />
homophobie, le Ravad, Flag! ou d’autres,<br />
commence à porter ses fruits? Il faut<br />
l’espérer sans pour autant désarmer : les victimes<br />
d’homophobie et de transphobie sont en droit<br />
d’attendre une prise en charge exemplaire par les<br />
services publics de police et de gendarmerie.<br />
L’un des thèmes récurrents dans les témoignages<br />
reçus par SOS homophobie concerne les situations<br />
de dépôt de plainte pour homophobie. Certains<br />
agents refusent de porter mention du caractère<br />
homophobe de l’infraction dénoncée. D’autres inci-<br />
«Venez<br />
voir le<br />
Monsieur-<br />
Madame»<br />
14 témoignages, correspondant<br />
à 14 cas, soit 1% du total.<br />
tent fortement la victime à déposer une simple<br />
main courante qui ne mènera strictement à aucune<br />
poursuite pénale. Plusieurs témoignages font état<br />
d’un manque de considération en tant que victime,<br />
notamment dans les cas de bagarres. Pourtant,<br />
selon l’article 15-3 du code de procédure pénale,<br />
« la police est tenue de recevoir les plaintes déposées<br />
par les victimes d’infractions à la loi pénale et de<br />
les transmettre, le cas échéant, au service ou à l’unité<br />
de police judiciaire territorialement compétent.<br />
Tout dépôt de plainte fait l’objet d’un procès-verbal<br />
et donne lieu à la délivrance immédiate<br />
d’un récépissé à la victime. Si elle en fait<br />
la demande, une copie du procès-verbal<br />
lui est immédiatement remise ». La loi<br />
est claire, mais les témoignages relatant<br />
des refus de plainte ou des incitations à<br />
ne déposer qu’une main courante sont<br />
encore légion. Ainsi, comme l’exige<br />
l’article 432-7 du code pénal qui sanctionne<br />
les discriminations entraînant le refus du<br />
bénéfice d’un droit accordé par la loi, les agent-e-s<br />
refusant le dépôt d’une plainte à caractère homophobe<br />
devraient être sanctionné-e-s. Dans tous<br />
les cas, les victimes peuvent s’adresser directement<br />
au procureur de la République, mais ce droit<br />
demeure peu connu.<br />
Il existe un autre domaine où la loi est encore<br />
bien mal appliquée par les agent-e-s du maintien