rapport_annuel_2012

Rapport sur l'homophobie 2012 • Internet
par des moyens haineux. C’est aussi le cas de certains
groupes sur le réseau social Facebook,
comme celui contre la gaypride à Tours qui diffuse
des vidéos de leurs manifestations. L’illusion
d’Internet, c’est de laisser croire qu’une forte
affluence sur un site ou qu’un grand nombre de
« vues » sur une vidéo légitiment les propos et les
idées homophobes. Ces sites sont dangereux, ils
ont très bien compris les méthodes pour faire
buzzer. Ces mêmes groupes ou personnes agissent
le plus souvent en toute impunité, ils peuvent
changer d’hébergeur, localiser leurs activités
à l’étranger, etc., et ainsi échapper à la police.
Facebook, qui représente 20% des témoignages,
reflète cette double forme de l’homophobie
numérique. Le réseau social reproduit à plus forte
échelle l’homophobie insidieuse et quotidienne.
En décuplant la communication, Facebook permet
la multiplication des rumeurs, des chantages et
des insultes. La vie sociale, habituellement orale,
est maintenant écrite, visible aux yeux d’un plus
grand nombre de personnes. Certaines victimes
évoquent ces messages d’insultes les concernant,
L’appli du « droit chemin »
Sylvie a appelé SOS homophobie
pour faire savoir son
indignation face à la nouvelle
application iPhone qui
permettrait aux homosexuel-le-s
de « retourner dans le droit
chemin ». Une institution
comme Apple ne devrait
pas autoriser une telle
application. Sans être
créateur de l’application,
l’entreprise, par son ignorance,
fait preuve d’homophobie.
Vincent a été insulté sur
un site de dialogue et de
rencontres où il fait fonction
d’opérateur. Suite à des
menaces de mort proférées
par un internaute, Vincent,
inquiet, souhaite savoir
comment faire pour agir
contre cette personne dont
il n’a qu’un pseudonyme.
Yvan est interpellé par les
commentaires homophobes
succédant à un article du
Figaro.fr qui portait sur
l’interdiction par le Sénat
du mariage homosexuel.
Il ne comprend pas que
le journal puisse rendre
visible des propos insultants
et discriminants.
Cinéphiles
mais homophobes
Clara est choquée par
des commentaires homophobes
laissés par des internautes
concernant le film La Piel que
habito de Pedro Almodovar.
d’autres ont surpris des commentaires visant à
faire circuler une rumeur ou ont subi des
outings… Toutes les formes d’homophobie, agressions
physiques mises à part, se retrouvent sur
Facebook. Cependant, il est une forme encore plus
scandaleuse, celle qui utilise Facebook pour créer
un groupe autour d’une idéologie homophobe. De
nombreuses pages proposant de tuer ou gazer
tous les PD et les lesbiennes sont créées sur le
réseau ; les gens peuvent y adhérer et ajouter des
commentaires tout aussi menaçants et insultants
que le titre du groupe. Il est affligeant de constater
la lenteur des modérateurs-modératrices de
Facebook à fermer ces groupes homophobes.
L’homophobie sur Internet est donc à la fois celle de
tous les jours, qui naît de la bêtise et de l’ignorance,
mais elle est aussi plus inquiétante au sens où le
Web permet aux homophobes de se regrouper et
ainsi de se donner le sentiment d’une masse menaçante,
prête à mener des actions violentes à l’encontre
des homosexuel-le-s. Internet permet de
faire la promotion de groupuscules dangereux qui
répandent la haine homophobe dans nos sociétés.
Elle est aussi indignée par
le manque de modération
du site Allociné qui se veut
une référence pour les
amateurs de cinéma.
Jérôme est scandalisé par
la mauvaise modération de
20minutes.fr, qui maintient la
publication de commentaires
homophobes après un article
intitulé : « Le sport a-t-il
un problème avec l’homosexualité
? » Un an après
la mise en ligne de l’article
(en janvier 2010), les propos
insultants sont toujours
visibles sur le site (et les
commentaires toujours
pas désactivés…).
Camille nous contacte pour