rapport_annuel_2012
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Rapport sur l'homophobie <strong>2012</strong> • Famille, entourage proche<br />
La manifestation de l’homophobie dans le cercle<br />
familial peut prendre de nombreuses formes :<br />
insultes, privation de téléphone portable et<br />
d’argent de poche, suppression de compte<br />
Facebook, interdiction ou surveillance des déplacements,<br />
coups, blessures, maltraitance régulière,<br />
suppression du confort élémentaire (lit), exclusion<br />
lors de repas de famille… Les actes homophobes<br />
prennent la forme d’insultes (27%), majoritairement<br />
à la maison, mais de plus en plus en public,<br />
dans la rue, lors de réunions de famille, et sur<br />
Facebook, permettant d’amplifier le phénomène<br />
puisqu’il va sortir de la sphère familiale pour toucher<br />
le lycée, le travail ou les amis. Viennent<br />
ensuite les menaces (18%), le chantage et le harcèlement<br />
(20%). Les agressions physiques, parfois<br />
lourdes, et pour lesquelles certaines victimes ne<br />
récupèrent jamais réellement, représentent 9% des<br />
cas. Entre adultes, le classique de la diffamation n’a<br />
pas disparu (4% des cas contre 26% l’an dernier):<br />
Rééducation à la mode<br />
séquestration<br />
François a moins de 18 ans.<br />
Ses parents viennent de<br />
découvrir qu’il est amoureux<br />
d’un autre collégien. Son père,<br />
militaire de carrière, l’insulte,<br />
le bat, l’humilie, urine sur lui<br />
régulièrement. Sa mère<br />
soutient son père, estimant<br />
que son fils « n’est plus un<br />
homme ». Transporté aux<br />
urgences pour une mâchoire<br />
fracturée, un soir où son père<br />
a été plus violent, il ment<br />
à l’équipe médicale par<br />
crainte des représailles.<br />
Plus que tout, il a également<br />
peur que sa famille s’en<br />
prenne à celui qu’il aime.<br />
Éric, 16 ans, collégien dans<br />
un établissement catholique<br />
au Mans, est séquestré<br />
par ses parents depuis trois<br />
semaines, lorsqu’ils ont<br />
découvert son homosexualité.<br />
Il n’attend qu’une chose, c’est<br />
de pouvoir retourner dans<br />
cet établissement, ne serait-ce<br />
que pour échapper à la surveillance<br />
de ses tortionnaires.<br />
Dans ce collège, il n’y a pas<br />
de conseiller-e principal-e<br />
d’éducation, d’assistante sociale,<br />
ou de professeur auquel il<br />
pourrait confier les sévices<br />
qu’il subit. En entendant<br />
ses parents rentrer, il<br />
interrompt son appel.<br />
En Haute-Normandie, Erwan,<br />
27 ans, se préparait à un grand<br />
voyage en Chine avec son<br />
compagnon. Les billets et<br />
visas étaient prêts. La réaction<br />
des parents de son compagnon,<br />
qui ont découvert leur relation,<br />
est violente: « Je préfère tuer<br />
mon fils que de le savoir<br />
homo. » À la recherche de<br />
son compagnon, Erwan se<br />
elle se manifeste généralement dans le cadre d’une<br />
séparation entre ex-conjoints où la bagarre pour<br />
obtenir la garde des enfants passe parfois par des<br />
accusations de pédophilie.<br />
À l’origine de ces actes, le cercle familial restreint<br />
(père, mère, frères et sœurs) représente 62% des<br />
cas, contre 7% pour la belle-famille. C’est généralement<br />
lors des séparations et divorces que<br />
l’homophobie se révèle dans la famille du/de la<br />
conjoint-e, ou d’une manière générale, dès lors<br />
que des enjeux financiers entrent en ligne de<br />
compte. Les ami-e-s à qui on confie trop rapidement<br />
son orientation sexuelle ne sont pas en<br />
reste (16%). Ces ami-e-s qui changent du tout au<br />
tout, le plus souvent du jour au lendemain, ont de<br />
plus en plus recours à l’invective sur le Net ou au<br />
travail. Enfin, dans 14% des cas, ce sont les exconjoint-e-s,<br />
qui, à l’occasion de la séparation,<br />
manifestent leur homophobie.<br />
heurte à tous les obstacles.<br />
Compte Facebook supprimé,<br />
maison aux portes closes,<br />
portable éteint. Il est d’autant<br />
plus inquiet que le couple<br />
avait une adresse e-mail<br />
secrète qui n’est plus active<br />
depuis que son compagnon<br />
a disparu.<br />
Brimades en famille<br />
Bernard, 64 ans, vit dans<br />
un petit village de l’Aude dont<br />
son frère est le maire. Depuis<br />
1998, son calvaire est quotidien.<br />
Outre les brimades psychologiques,<br />
il doit subir les insultes<br />
(« PD » étant en voie de<br />
banalisation extrême), il a reçu<br />
des coups de poings répétés<br />
de la part de son frère et<br />
sa belle-sœur, aidés d’un voisin.<br />
La fréquence des exactions<br />
est de plus en plus répétée.<br />
Sur les conseils d’un vacancier,<br />
il a décidé de relever la tête,