rapport_annuel_2012
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Rapport sur l'homophobie <strong>2012</strong> • Travail<br />
tes, discrimination, etc., en raison de la séropositivité<br />
au VIH, réelle ou supposée, de la victime.<br />
Mais l’enseignement principal à tirer de l’étude de<br />
ces témoignages est peut-être le suivant : dans<br />
67% des cas, la victime mentionne n’avoir reçu<br />
aucun soutien dans son environnement de travail !<br />
La plupart des personnes qui contactent SOS<br />
homophobie font donc face à leur situation, parfois<br />
dramatique, seules, ou au mieux soutenues<br />
moralement par leur famille ou leur conjoint-e.<br />
Bien entendu, ces soutiens peuvent intervenir<br />
après l’appel, c’est d’ailleurs une des missions de<br />
la ligne d’écoute de SOS homophobie que de<br />
rediriger les victimes vers des personnes qui pourront<br />
les aider ; toutefois, ce constat ne peut<br />
qu’interpeller sur la nécessité pour les instances<br />
qui ont la responsabilité de soutenir ces victimes,<br />
« Pas assez homme,<br />
pas assez femme »<br />
Yvette, 70 ans, est très inquiète<br />
pour sa petite-fille. Clémence<br />
a suivi une formation pour<br />
devenir agent de sécurité, ses<br />
collègues trouvent facilement<br />
des missions ; mais elle reste<br />
sans emploi et se retrouve,<br />
du haut de ses 22 ans, dans<br />
une situation précaire. Pourquoi<br />
ces refus ? Un employeur<br />
potentiel lui a expliqué son<br />
point de vue : « Vous ne faites<br />
pas assez homme pour<br />
certaines missions, et pas<br />
assez féminine pour d’autres. »<br />
Pour sa grand-mère, pas<br />
de doute : Clémence est<br />
victime de lesbophobie.<br />
Baptême du feu<br />
Alexia est au lycée et voulait<br />
travailler pendant les vacances<br />
de Pâques. Elle envoie sa<br />
candidature dans une entreprise<br />
de restauration, et reçoit une<br />
réponse positive. Quelques<br />
jours avant les vacances,<br />
elle se rend à un entretien<br />
pour fixer ses horaires<br />
de travail. Son employeur ne<br />
remarque qu’une chose :<br />
ses boucles d’oreille, à motif<br />
arc-en-ciel. « Vous êtes<br />
lesbienne ? Vous pouvez<br />
me le dire… » Alexia confirme,<br />
et son premier contact avec<br />
le monde du travail tourne<br />
court : « Très bien. Sortez<br />
de mon bureau. »<br />
Amitié conditionnelle<br />
Christophe a 35 ans, il est<br />
en arrêt maladie suite à<br />
un accident de moto, mais par<br />
amitié accepte de venir<br />
malgré tout aider au bar<br />
où il travaille. C’est dans ce<br />
contexte que son patron<br />
et « ami » apprend sa<br />
séropositivité ; cette amitié<br />
n’est alors plus qu’un lointain<br />
souvenir. Christophe est<br />
licencié sans aucune explication<br />
officielle. Quelques jours plus<br />
tard, il se rend au bar avec<br />
son compagnon pour signer<br />
aussi bien le management et les directions des<br />
ressources humaines que les organisations syndicales,<br />
d’améliorer leur efficacité et leur réactivité<br />
sur ces sujets.<br />
Il est indispensable de sensibiliser et former les<br />
personnes présentes sur le terrain à leur devoir de<br />
protection vis-à-vis des actes d’homophobie et<br />
de transphobie, afin d’assurer aux victimes un<br />
espace, une instance, des personnes relais auprès<br />
desquelles elles pourraient se sentir suffisamment<br />
rassurées pour témoigner avec la certitude de<br />
trouver un soutien. Trop de victimes n’osent pas<br />
parler à un-e représentant-e de DRH ou de syndicat<br />
de peur d’avoir à parler de leur sexualité et de<br />
faire face à un rejet, voire de subir un nouvel acte<br />
d’homophobie.<br />
quelques papiers, et fait<br />
face à un déferlement<br />
de haine et de violence :<br />
« Les mecs qui ont le sida,<br />
ils devraient pas avoir le<br />
droit de travailler !… Sale<br />
pédé, mal baisé… »<br />
Plafond de verre<br />
Jean-Claude est cadre<br />
dirigeant d’une entreprise<br />
de taille intermédiaire, il a<br />
sous ses ordres les directeurs<br />
et directrices régiona-ux-les<br />
de l’entreprise. Depuis quelque<br />
temps, il ne comprenait<br />
pas pourquoi ses messages<br />
passaient mal auprès de<br />
certaines agences locales,<br />
jusqu’à ce qu’il apprenne<br />
que certains de ces directeurs<br />
régionaux l’appelaient<br />
« la tarlouze de Paris »,<br />
le caricaturaient en personnage<br />
de la Cage aux Folles, et<br />
disaient entre eux qu’une<br />
personne comme lui était<br />
dangereuse, qu’il ne fallait<br />
surtout pas suivre ses ordres.