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Reichsmarks

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C’est donc un Hitler agacé, vêtu de son plus beau complet<br />

bleu marine, qui dévala en compagnie de Geli et Angela la pente<br />

de trois cents mètres qui les séparaient de la magnifique villa<br />

Bechstein, laquelle allait plus tard être réquisitionnée pour<br />

accueillir dignement Joseph Goebbels et d’autres responsables<br />

du parti, ainsi que Benito Mussolini.<br />

— Ils possèdent également Weissenlehen, dit Hitler avec<br />

enthousiasme, en se baissant pour montrer à travers les arbres<br />

une belle maison de l’autre côté de la route.<br />

Angela leva les yeux au ciel à l’attention de Geli. Un vrai<br />

gosse.<br />

Elle s’était liée d’amitié avec Ilse Meirer, la gouvernante de<br />

Frau Bechstein, qui les accueillit tous sur le seuil ; les deux<br />

femmes allèrent prendre un thé au cumin dans l’immense<br />

cuisine blanche tandis que, comme s’ils vivaient un conte de<br />

fées et que leur avenir était incertain, Hitler prenait fermement<br />

la main de Geli pour la guider au premier étage, dans l’immense<br />

boudoir tout blanc de Frau Bechstein.<br />

C’était une belle femme aux épaules carrées, imposante,<br />

approchant de la cinquantaine ; elle était allongée sur une<br />

méridienne, dans toute sa splendeur, ne portant qu’une chemise<br />

de nuit de soie jaune sous un peignoir assorti et quatre cents<br />

carats de diamants au bas mot. Elle lança un bonjour<br />

faussement enjoué à Adolf et lui tendit les deux mains, qu’il<br />

baisa. Puis, avec une raideur compassée, il présenta sa nièce.<br />

— Je suis si heureuse de faire enfin votre connaissance ! dit<br />

Frau Bechstein, en laissant toutefois le ton de sa voix trahir leur<br />

rivalité.<br />

Geli fit donc une révérence de rivale.<br />

— Vous êtes un chou ! s’écria Frau Bechstein.<br />

— Parfois.<br />

Frau Bechstein enlaça les cuisses d’Hitler et le contraignit à<br />

s’approcher de son visage.<br />

— Et voici mon chouchou.<br />

Elle le libéra et fit glisser sa main le long de la méridienne.<br />

— Vous ne vous asseyez pas, Adolf ?<br />

Docile, il s’exécuta, les mains sagement posées sur les<br />

genoux et les genoux bien serrés. Geli s’assit également, dans un<br />

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