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Reichsmarks

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— Je suis le mystique du parti, dit Hess, avec un sourire<br />

qu’elle jugea niais. Enfin, personne ne surpasse Hitler,<br />

continua-t-il, mais je suis peut-être plus initié à La Doctrine<br />

secrète et plus en contact avec les hautes sphères.<br />

Elle essayait de déterminer ce qu’elle détestait le plus en lui,<br />

la déférence éhontée qu’il montrait pour son oncle, ou sa<br />

pudibonderie pontifiante.<br />

— Voulez-vous que je vous lise un extrait de son livre ?<br />

— Ah bon, il écrit un livre ?<br />

Hess prit un manuscrit dans un tiroir du haut du secrétaire.<br />

— Sa devise est écrite sur la page de garde, dit-il. Je cite :<br />

« Quand un monde se finit, des parties entières de la terre<br />

peuvent se convulser, mais pas la croyance en une juste cause. »<br />

Et il a écrit en dessous : « L’épreuve de l’étroitesse d’esprit et de<br />

la rancune personnelle est terminée, et aujourd’hui commence<br />

mon combat. » Nous pensons que ces derniers mots pourraient<br />

bien être le titre. Ou bien : « Quatre ans et demi de combat<br />

contre les mensonges, la sottise et la lâcheté. »<br />

— Il ne pourrait pas être plus précis ?<br />

Pendant un bref et pénible instant, Hess ressembla à un<br />

chien assailli par la pensée.<br />

— Oh, je vois, dit-il enfin. Vous plaisantez.<br />

La porte de la cellule n° 7 fut ouverte à nouveau et le gardien<br />

fit entrer un prisonnier portant une chaise à haut dossier qui<br />

avait tout l’air d’un trône. Les manches de sa chemise de flanelle<br />

rouge étaient relevées sur des biceps comme des noix de coco.<br />

Tandis qu’il transportait sa lourde charge, il tourna la tête vers<br />

Geli qui découvrit un beau jeune homme aux cheveux noirs,<br />

approchant de la trentaine, avec des muscles durs comme ceux<br />

d’un boxeur, des traits qui semblaient corses ou grecs, et une<br />

peau au ton de pain d’épice malgré la prison. Elle n’avait jamais<br />

vu chez un homme adulte des yeux si grands, d’une si belle<br />

couleur chocolat. Comme ceux d’un faon.<br />

— Je la mets où ?<br />

Hess désigna la couronne de laurier.<br />

— Là-dessous, répondit-il avant de faire les présentations :<br />

Emil Maurice. Son chauffeur. Et voici Fräulein Raubal.<br />

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