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Reichsmarks

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molaires. Elle poussa un cri quand les éclats de verre lui<br />

coupèrent la joue. Elle devait ensuite se tirer une balle, mais le<br />

poison agit trop vite et elle s’écroula sur la droite. L’odeur<br />

d’amande amère flotta dans la pièce. Hitler se mit une ampoule<br />

Zyankali dans la bouche, la coinça entre le bridge de sa<br />

mâchoire supérieure et ses fausses dents du bas, et se plaça<br />

juste sous le menton un Walther 7.25 dont il pressa<br />

immédiatement la détente, ce qui lui fit fermer la mâchoire et<br />

briser l’ampoule. En tombant sur le côté il renversa un vase<br />

dont l’eau se répandit sur le devant de la robe d’Eva, comme une<br />

tache de sang.<br />

Un aide de camp se précipita en entendant le coup de feu,<br />

ainsi que d’autres soldats SS, et le Führer et sa femme furent<br />

couchés dans des couvertures de laine grise et sortis dans le<br />

jardin de la chancellerie. Là, on les arrosa complètement avec le<br />

contenu de quatre jerricans d’essence, qu’on alluma en lançant<br />

un chiffon enflammé. Un nuage noir et fétide se forma audessus<br />

des cadavres tandis que les flammes en dévoraient la<br />

peau, les cheveux et les vêtements, puis le feu s’étouffa<br />

lentement. De temps à autre, des soldats ressortaient sous les<br />

bombes russes pour verser un peu d’essence sur les suicidés,<br />

mais la chaleur n’était pas assez forte pour brûler entièrement<br />

les dents et les os, et six heures plus tard, les restes carbonisés et<br />

fumants furent enterrés en hâte dans un trou d’obus où les<br />

Russes les trouvèrent, exactement comme Hitler l’avait craint.<br />

Si seulement il avait agi ainsi quatorze ans plus tôt ! Le<br />

20 septembre 1931, au 16, Prinzregentenplatz, Hitler ne dormit<br />

pas de la nuit, à deux doigts de céder à la tentation de rejoindre<br />

sa nièce dans la mort. Mais il se mit dans une rage étrange en<br />

découvrant que les membres du parti parlaient de son Angelika<br />

Raubal comme d’une suicidée, et lorsque Göring suggéra que<br />

cela pouvait tout aussi bien être un accident, il se jeta contre son<br />

immense poitrine en versant des larmes de gratitude et de<br />

soulagement.<br />

— Maintenant, je sais qui est mon véritable ami, lui dit Hitler<br />

en pleurnichant et en soupirant.<br />

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