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Reichsmarks

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évolutionnaires se réfugièrent dans un pensionnat de jeunes<br />

filles tout proche, rampant sous les lits pour échapper à la<br />

police ; d’autres cachèrent leurs armes dans les fours et les sacs<br />

de farine d’une Konditorei ; d’autres encore reprirent tout<br />

bonnement leur travail comme s’ils n’avaient été que des<br />

badauds.<br />

Avec l’aide du docteur Walter Schultze, Hitler quitta les<br />

lieux, au supplice, les cheveux dans les yeux, blême de honte et<br />

de déception, et monta dans une Opel jaune avec une croix<br />

rouge sur le côté. Un vieil ami, Emil Maurice, prit le volant et le<br />

conduisit vers la frontière autrichienne, au sud, aussi vite que<br />

possible.<br />

— Quel fiasco ! soupira Hitler.<br />

Puis il se tut jusqu’à Murnau ; là, il se souvint que Ernst<br />

Hanfstaengl, l’attaché de presse du parti auprès des journaux<br />

étrangers, possédait une maison de campagne dans les<br />

environs, à Uffing, sur le lac Staffelsee.<br />

Ils s’y rendirent. Le silence était stupéfiant. Les champs et la<br />

pelouse étaient recouverts de neige. Un fermier menait ses<br />

vaches laitières le long du mur de granit haut d’un mètre<br />

cinquante qui entourait la propriété. Emil Maurice et le docteur<br />

Schultze se firent tout petits dans la voiture, tandis qu’Hitler<br />

s’avançait péniblement vers la porte d’entrée et fut accueilli par<br />

Egon, un bambin de trois ans avec qui il jouait souvent, et qui<br />

l’appelait Onkel Dolf. Egon appela sa mère, qui était au premier.<br />

Frau Helena Hanfstaengl apparut, superbe, dans la sérénité de<br />

sa grossesse. C’était une Américaine d’origine allemande, dont<br />

Hitler se croyait amoureux. Sans rien dire du putsch, ni<br />

expliquer pourquoi son bras gauche était en écharpe, il lui baisa<br />

la main et demanda humblement s’il pouvait passer la nuit chez<br />

elle. Elle l’installa dans une chambre mansardée. C’est là, que,<br />

menaçant toujours de se suicider, il fut arrêté par la police le<br />

dimanche soir, et emmené à la forteresse de Landsberg.<br />

Quant à Ernst Hanfstaengl, il avait fui à Rosenheim, sur la<br />

frontière autrichienne, où la secrétaire d’un médecin l’aida à<br />

passer la frontière clandestinement. Il fut surpris d’apprendre<br />

que le Führer avait choisi de se cacher à Uffing plutôt qu’en<br />

Autriche. D’ailleurs, l’étrange réticence d’Hitler à retourner<br />

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