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Reichsmarks

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commencé à lire le livre dans son lit, mais s’était endormie au<br />

bout de quelques minutes. Elle avait fait une autre tentative le<br />

lendemain, mais avait trouvé la prose si infecte, les idées si<br />

venimeuses et contradictoires, le ton si pleurnichard – quand il<br />

n’était pas pompeux –, qu’elle ne put aller plus loin que le<br />

premier chapitre où il racontait son enfance à Linz. Tous les<br />

soirs, pendant deux semaines, son oncle lui demanda si elle<br />

aimait son livre, dans le but probable de lui faire honte pour<br />

l’inciter à le terminer enfin. Elle lui répondait qu’elle ne l’avait<br />

pas fini, mais que jusqu’à présent il lui semblait très bon.<br />

Le 27 septembre, ils fêtèrent la dernière soirée de Geli à<br />

Haus Wachenfeld, mais Angela avait tellement bu de riesling<br />

qu’elle alla se coucher à neuf heures. En finissant son café,<br />

Hitler resta à regarder Geli qui lisait un roman-feuilleton, puis il<br />

alla dans sa chambre, et quand il revint dans le jardin d’hiver il<br />

avait mis ses lunettes et tenait le premier volume de Mein<br />

Kampf à la main. Tirant une chaise en face de sa nièce, il s’y<br />

assit lourdement et se mit à l’interroger.<br />

— Où suis-je né, Geli ?<br />

— Braunau am Inn, répondit-elle. 1889.<br />

— Pourquoi est-ce que je n’ai pas fréquenté un gymnasium ?<br />

— Parce qu’on n’y enseignait pas le dessin.<br />

— Et j’avais quel âge quand mon père est mort ?<br />

— Treize ans, je crois.<br />

— Et qu’est-ce que je dis là-dedans de la mort de ma mère ?<br />

Elle ne se rappelait pas.<br />

— Pratiquement rien.<br />

— Mon seul regret, dit son oncle. Mais je dictais le livre à<br />

Hess, et cela me semblait trop intime et trop important dans ces<br />

circonstances.<br />

— Naturellement.<br />

— Chapitre deux, lut-il. « Années d’étude et de souffrance à<br />

Vienne. » Une citation, Fräulein Raubal : « X était alors le<br />

gardien fidèle qui ne m’abandonna jamais, la compagne qui<br />

partagea tout avec moi. Chaque livre que j’achetais éveilla son<br />

intérêt ; une représentation à l’Opéra me valait sa compagnie le<br />

jour suivant ; c’était une bataille continuelle avec mon amie<br />

impitoyable. » À qui est-ce que je fais référence ?<br />

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