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Programme et Résumés - Inra

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VERS UNE MEILLEURE MAITRISE DE L’OFFRE ALIMENTAIRE<br />

Christian REMESY<br />

INRA – CRNH, Unité des Maladies Métaboliques <strong>et</strong> Micronutriments<br />

63122 St Genès Champanelle<br />

remesy@clermont.inra.fr<br />

La chaîne alimentaire n’a jamais réellement été conçue pour satisfaire au mieux les besoins<br />

nutritionnels de l’homme. Ceci est sans doute le résultat d’une évolution trop rapide des<br />

techniques, des modes alimentaires <strong>et</strong> du manque de recul des professionnels <strong>et</strong> des<br />

consommateurs dans ce domaine. La complexité des systèmes à gérer, la longueur des<br />

évolutions possibles, la difficulté des ruptures à opérer peuvent paraître autant d’obstacles<br />

insurmontables pour modifier <strong>et</strong> améliorer l’offre alimentaire. Pourtant, il semble bien exister<br />

un consensus sur la nécessité d’une meilleure gestion de la chaîne alimentaire, dont les<br />

performances sont trop souvent appréciées à l’aune des résultats de la balance commerciale de<br />

l’agroalimentaire ou du volume des achats des ménages. Il faudrait plutôt considérer comme<br />

critère de réussite, l’adhésion des acteurs de la production, des professionnels de la santé <strong>et</strong><br />

celle des consommateurs à un ensemble de bonnes pratiques alimentaires.<br />

L’extension des transformations alimentaires a été telle qu’elle peut répondre à la quasii<br />

totalité des demandes du consommateur si bien que celui-ci a progressivement diminué ses<br />

achats de produits de base au profit des produits transformés. Ce changement dans les<br />

habitudes alimentaires, le recours à des spécialistes pour traiter les aliments ont permis de<br />

résoudre beaucoup de problèmes nutritionnels, de carences liées à une alimentation trop<br />

monotone <strong>et</strong> peu diversifiée. Cependant, l’offre agroalimentaire moderne a introduit d’autres<br />

problèmes nutritionnels largement liés à la disponibilité d’une énergie assimilable <strong>et</strong> mal<br />

environnée.<br />

En eff<strong>et</strong>, un des défauts majeurs que le public non averti ne peut percevoir concerne<br />

l’abondance des calories vides dans beaucoup d’aliments <strong>et</strong> de boissons. Le concept de<br />

calories vide signifie que les produits contiennent de l’énergie sous forme de sucres, de<br />

matières grasses ajoutées, de farines raffinées, d’amidon, de fibres purifiées, sans<br />

l’accompagnement en nutriments <strong>et</strong> en micronutriments essentiels. Les risques d’utilisation de<br />

certains ingrédients (sucres, matières grasses, alcool) sont facilement perçus pour leurs eff<strong>et</strong>s<br />

métaboliques, leur impact sur le contrôle du poids. Par contre, le public non averti ne se rend<br />

pas compte que ces ingrédients privent l’organisme en éléments indispensables à son bon<br />

fonctionnement, en fournissant de l’énergie à la place d’aliments complexes beaucoup plus<br />

riches en micronutriments. Or la contribution de sucres <strong>et</strong> de matières grasses réunies, donc de<br />

calories vides, est devenue plus importante que celle des féculents <strong>et</strong> des céréales, elles même<br />

appauvries en micronutriments. Il est étonnant que la législation qui régit les pratiques<br />

alimentaires n’ait pas fait preuve d’une plus grande vigilance sur c<strong>et</strong>te question fondamentale<br />

directement liée au statut nutritionnel de la population. Il est vrai que longtemps le sucre a été<br />

une denrée très rare en provenance de la canne à sucre produite dans les contrées du sud. Le<br />

blocus continental imposé par les anglais pour contrer l’Empire Napoléonien favorisa l’essor<br />

du sucre de b<strong>et</strong>terave. L’hydrolyse de l’amidon des céréales en glucose puis fructose est venu<br />

enrichir les sources possibles de matières sucrées dont l’humanité fait maintenant un usage<br />

immodéré. De même, la disponibilité en matières grasses était très rare avant l’extension des<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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