Programme et Résumés - Inra
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Les fibres alimentaires<br />
Au delà des aspects purement quantitatifs de la ration glucidique alimentaire, il faut<br />
envisager soigneusement la qualité des glucides ingérées.<br />
L’enrichissement de la ration hydrocarbonée en fibres, est en fait le principal facteur<br />
d’amélioration glycémique <strong>et</strong> lipidique induit par les régimes riches en hydrates de carbones.<br />
Seules les fibres solubles semblent avoir un intérêt métabolique : il s’agit des mucilages <strong>et</strong><br />
polyosides gélifiants (pectine) contenus dans de nombreux fruits <strong>et</strong> légumes. Non digérées<br />
dans le grêle, ces fibres subissent la fermentation bactérienne dans le gros intestin où elles<br />
sont transformées en gaz carbonique <strong>et</strong> acides gras à chaînes courtes. Ces derniers sont<br />
réabsorbés par la muqueuse colique, <strong>et</strong> réintègrent le métabolisme intermédiaire avec un<br />
rendement énergétique d’environ 60 % par rapport à celui des hydrates de carbone digestibles.<br />
Ceci dans la limite d’environ 50 g/j au delà desquels apparaît une diarrhée. Les fibres<br />
insolubles telle la lignine <strong>et</strong> la cellulose n’ont guère d’eff<strong>et</strong> métabolique mais participent à<br />
l’augmentation du bol alimentaire.<br />
Il a été bien montré que l’adjonction de fibres purifiées dans des repas tests était capable de<br />
diminuer significativement la glycémie postprandiale <strong>et</strong> à terme, dans une moindre mesure, à<br />
jeun. Cependant leur utilisation comme adjuvant pharmacologique s’est heurtée à plusieurs<br />
inconvénients. Leur efficacité est variable selon leur nature (les fibres les plus visqueuses<br />
étant les plus efficaces), leur efficacité est également conditionnée à leur incorporation dans<br />
une alimentation riche en hydrates de carbone (> 50 % de la ration calorique). De plus ces<br />
substances ont pour le moins une palatabilité faible <strong>et</strong> leur acceptation par les patients est des<br />
plus médiocre. Elles ne sont donc actuellement pas recommandées.<br />
Par contre l’enrichissement de la ration hydrocarbonée en fibres solubles, par des aliments<br />
tels les légumes verts, lentilles, haricots secs, certains fruits (pommes, bananes, oranges,<br />
<strong>et</strong>c…), céréales peu raffinées (pain compl<strong>et</strong>, avoine, orge), perm<strong>et</strong> d’améliorer<br />
significativement l’équilibre glycémique. Ainsi après 6 semaines de régime renforcé, soit à<br />
faible teneur en hydrates de carbone, soit au contraire à forte teneur en hydrate de carbone <strong>et</strong><br />
en fibres (cross over chez 11 diabétiques de type 2) ce dernier régime perm<strong>et</strong> une amélioration<br />
significative de l’HbA1c (8.5 % v 10.3 %), de la glycémie à jeun (6.8 mmol v 8.4 mmol) <strong>et</strong><br />
postprandiale (7.5 v 9.5 mmol).<br />
En comparant 3 régimes : le premier riche en hydrate de carbone <strong>et</strong> en fibres, le deuxième<br />
pauvre en hydrate de carbone <strong>et</strong> en fibre, <strong>et</strong> le troisième riche en hydrate de carbone mais<br />
pauvre en fibre, il a été bien montré que c’est le premier régime qui s’accompagne d’une<br />
glycémie moyenne journalière <strong>et</strong> postprandiale significativement meilleure comparé aux 2<br />
autres régimes. L’eff<strong>et</strong> hypoglycémiant, hypolipidémiant des régimes en hydrate de carbone<br />
est principalement du à leur enrichissement en fibres. Une ration quotidienne de 25 à 30 g de<br />
fibres par jour est recommandée (ALFEDIAM 1995).<br />
Sucres simples <strong>et</strong> index glycémique<br />
A contenu hydrocarboné identique, tous les nutriments n’ont pas le même pouvoir<br />
hypoglycémiant : la rapidité d’assimilation par le grêle <strong>et</strong> donc l’importance du pic<br />
hyperglycémique postprandial, rapporté au nutriment de référence qui est actuellement le pain<br />
blanc, définit l’index glycémique. C<strong>et</strong> index dépend du caractère simple (di ou<br />
oligosaccharides) ou complexe des glucides contenus dans les aliments. Il dépend également<br />
de leur association à des fibres. L’index glycémique d’un nutriment est en fait très variable<br />
d’un individu à un autre <strong>et</strong> diminue en présence d’autres nutriments lipidique ou protéique, ce<br />
qui est habituellement le cas lors d’un repas. Son usage clinique est donc limité. L’index<br />
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Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003