Programme et Résumés - Inra
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QUELLE TRANSITION ALIMENTAIRE POUR ACCOMPAGNER LA<br />
SEDENTARITE <br />
Christian REMESY<br />
Unité des Maladies Métaboliques <strong>et</strong> Micronutriments, INRA Clermont-Ferrand/Theix<br />
63122 St Genès Champanelle<br />
remesy@clermont.inra.fr<br />
Le développement économique dans les pays occidentaux a généré des bouleversements<br />
dans les modes de vie devenues beaucoup plus sédentaires <strong>et</strong> dans les modes alimentaires. La<br />
consommation d’aliments de plus en plus transformés au détriment des aliments de base a<br />
provoqué une transition nutritionnelle vers une abondance de produits dont le contenu<br />
énergétique est très assimilable. Le développement de la sédentarité <strong>et</strong> l’offre alimentaire<br />
actuelle ont des conséquences visibles sur la physiologie humaine, sur l’expression des<br />
phénotypes (augmentation de la taille <strong>et</strong> du poids) mais aussi sur l’apparition de nombreuses<br />
déviations métaboliques.<br />
Il est important d’analyser la nature des bouleversements alimentaires qui ont déjà entraîné<br />
des conséquences bien visibles sur la physiologie humaine. Il ne s’agit pas seulement de la fin<br />
de la pénurie alimentaire, de l’augmentation des lipides <strong>et</strong> des sucres mais du changement de<br />
la nature des aliments. Dans les pays occidentalisés, en l’espace de 50 ans, l’essentiel de<br />
l’énergie n’est plus consommé dans des aliments naturels. Lorsque l’alimentation était riche<br />
en produits végétaux non transformés, l’énergie principalement des glucides <strong>et</strong> des protéines,<br />
n’était pas toujours bien disponible dans sa matrice alimentaire. Dans la chaîne actuelle, les<br />
calories alimentaires sont devenues d’une accessibilité quasi illimitée à travers une offre très<br />
diversifiée d’aliments transformés. L’énergie apportée par les matières grasses, les sucres, les<br />
céréales raffinées est largement débarrassée de son environnement naturel ; elle est devenue<br />
très largement assimilable au niveau digestif souvent peu satiétogène, de goût rehaussé par les<br />
arômes <strong>et</strong> avec une texture <strong>et</strong> une coloration adaptées aux goûts du consommateur. Bref, on<br />
est passé à l’ère de l’énergie facile toujours disponible <strong>et</strong> bien assimilable. Curieusement, les<br />
nutritionnistes débattent toujours de la proportion idéale des glucides <strong>et</strong> des lipides alors que<br />
c’est la nature même des aliments consommés qu’il convient de rem<strong>et</strong>tre en question.<br />
Pour des millions d’hommes habitués à des privations, souffrant d’épuisement physique,<br />
qu’il s’agisse de nos arrière-grands-parents ou de populations de pays en développement, le<br />
fait de disposer en permanence d’un soûl calorique peut paraître une situation paradisiaque.<br />
Là réside une partie du problème, le caractère insidieux de la chaîne alimentaire actuelle. Le<br />
problème essentiel provient du fait que l’homme n’a jamais été adapté à ce type<br />
d’environnement énergétique, largement artificiel <strong>et</strong> il ne semble pas raisonnable de l’y<br />
contraindre. Il est évidemment plus logique d’adapter la nature de l’alimentation aux<br />
nécessités de la physiologie humaine plutôt que de favoriser l’essor d’une production<br />
alimentaire rentable mais dont l’impact à long terme sur le devenir de l’homme est très<br />
incertain.<br />
Pris séparément, un certain nombre de produits alimentaires ont des qualités nutritionnelles<br />
normales mais cela ne suffit pas à induire un comportement alimentaire <strong>et</strong> un état nutritionnel<br />
satisfaisant au moins pour une bonne partie de la population. L’idéal serait que l’offre<br />
Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />
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