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Programme et Résumés - Inra

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COMMENT MODULER LA MOBILISATION DES GRAISSES <br />

Isabelle de Glisezinski<br />

Service d’Exploration de la Fonction Respiratoire <strong>et</strong> de Médecine du Sport<br />

Hôpital Purpan, TSA 40031 31059 Toulouse Cedex 9.<br />

INSERM U586<br />

Chez l’homme, les lipides sont stockés sous forme de triglycérides dans le tissu adipeux<br />

(TA) <strong>et</strong> constituent la plus grande réserve de substrats énergétiques. Le TA représente chez<br />

l’homme adulte jeune sédentaire environ 15 à 20% du poids corporel total, alors que chez la<br />

femme le pourcentage de masse adipeuse est encore plus important (20 à 25%). Il faut<br />

distinguer le TA sous-cutané ou superficiel (environ 80% de l’ensemble du TA de<br />

l’organisme) du TA profond périviscéral. Les risques de complications métaboliques <strong>et</strong><br />

cardio-vasculaires seraient à l’heure actuelle plutôt imputés à l’excès de lipides du TA<br />

profond. Il est actuellement bien établi qu’un excès d’acides gras circulants (issus de<br />

l’hydrolyse des triglycérides) est à l’origine des eff<strong>et</strong>s délétères cités précédemment, en<br />

particulier par induction d’une insulinoresistance. Toutes augmentations des concentrations<br />

sanguines d’acides gras, telles qu’on les rencontre dans l’obésité (<strong>et</strong> plus particulièrement<br />

l’obésité androïde), auront donc des conséquences néfastes.<br />

Les acides gras circulants sont la résultante d’une part de la mobilisation des lipides à<br />

partir du TA <strong>et</strong> d’autre part de leur utilisation en tant que substrat énergétique par la cellule<br />

(en particulier la cellule musculaire). Donc, pour avoir des concentrations plasmatiques peu<br />

élevées d’acides gras, il est nécessaire d’avoir une bonne adéquation entre la libération<br />

d’acides gras par l’adipocyte <strong>et</strong> l’oxydation de ces acides gras au niveau du muscle. On le<br />

voit, il ne suffit pas, dans la prise en charge d’une surcharge pondérale, de mobiliser au<br />

maximum les lipides du TA pour réduire la masse adipeuse, il est également très important en<br />

terme de santé d’augmenter l’utilisation de ces lipides pour éviter un afflux massif d’acides<br />

gras dans le sang circulant.<br />

Nous allons voir dans un premier temps quels sont les facteurs qui interviennent dans le<br />

contrôle de la mobilisation des lipides à partir du TA. Nous verrons dans un second temps les<br />

situations physiologiques ou pathologiques qui viennent moduler ces facteurs de contrôle.<br />

Il est, depuis de nombreuses années, bien établi que la mobilisation des lipides à partir du<br />

TA est sous l’influence du système sympathique. Les catécholamines (Adrénaline-<br />

Noradrénaline), libérées par le système nerveux végétatif orthosympathique <strong>et</strong> par les<br />

médullosurrénales, sont lipolytiques, c’est-à-dire qu’elles perm<strong>et</strong>tent la libération des lipides.<br />

Cependant, il faut nuancer c<strong>et</strong>te action. L’eff<strong>et</strong> lipolytique est du à la fixation des<br />

catécholamines sur un récepteur béta-adrénergique au niveau de la membrane de l’adipocyte,<br />

ce qui va entraîner dans la cellule une activation de Lipase Homono-Sensible (LHS), enzyme<br />

qui perm<strong>et</strong> l’hydrolyse des triglycérides. Mais, l’adipocyte possède également à sa surface des<br />

récepteurs alpha-adrénergiques, qui eux sont anti-lipolytiques, c’est-à-dire qu’ils empêchent la<br />

libération des lipides en inhibant la LHS. Nous verrons par la suite dans quelles situations c<strong>et</strong><br />

eff<strong>et</strong> alpha-adrénergique est plus ou moins important. Il existe également une autre hormone<br />

ayant un eff<strong>et</strong> anti-lipolytique puissant, il s’agit de l’insuline, hormone secrétée en postprandial<br />

par le pancréas <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant le stockage énergétique (lipogénèse).<br />

Récemment nous avons mis en évidence un autre facteur lipolytique, le Peptide Atrial<br />

Natriurétique (ANP), qui pourrait dans certaines circonstances se révéler comme un facteur<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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