Programme et Résumés - Inra
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femmes, le fer est éliminé en faible quantité par l’organisme (environ 1 à 2 mg par jour,<br />
quantité équivalente à l’apport alimentaire), principalement par la desquamation des cellules<br />
intestinales. C<strong>et</strong>te élimination n’est pas régulée, <strong>et</strong> tout introduction de fer en trop dans<br />
l’organisme conduit à son accumulation. La seule régulation possible concerne l’absorption<br />
intestinale du fer.<br />
La découverte de nouvelles protéines impliquées dans le transport du fer à travers la cellule<br />
intestinale (comme la protéine HFE en 1996) ou intervenant probablement comme messager<br />
(l’hepcidine en 2001) ont fait progresser les connaissances concernant c<strong>et</strong>te absorption.<br />
On sait par ailleurs que le principal facteur augmentant l’absorption intestinale du fer est<br />
l’état de carence en fer du suj<strong>et</strong>, mais on ignorait le messager déclenchant c<strong>et</strong>te absorption :<br />
l’hepcidine paraît être un candidat idéal. Une étude récente a d’ailleurs montré que le gène de<br />
l’hepcidine était sous-exprimé dans l’hémochromatose génétique alors que le contraire devrait<br />
être observé (Bridle 2003). On peut ainsi penser que le gène HFE muté agit sur l’hepcidine<br />
dont la sous-expression entraîne l’augmentation de l’absorption du fer observée dans<br />
l’hémochromatose.<br />
L’hémochromatose génétique, modèle de toxicité du fer<br />
L’hémochromatose, dans sa forme classique (mutation homozygote C282Y sur le gène<br />
HFE) est la plus fréquente des maladies génétiques en France. La prévalence des<br />
hétérozygotes serait d’environ une personne sur 15, <strong>et</strong> même beaucoup plus dans certaines<br />
régions comme la Br<strong>et</strong>agne. Les personnes atteintes d’hémochromatose génétique absorbent<br />
le fer alimentaire de façon considérable <strong>et</strong> l’accumulent au fil des années. Le fer devient<br />
toxique pour différents organes : le foie, le cœur, le pancréas, la glande hypophyse, les<br />
articulations. La maladie peut être mortelle par cirrhose <strong>et</strong> cancer du foie. Ces complications<br />
les plus graves sont totalement prévenues par le traitement (soustractions sanguines) si la<br />
maladie est détectée tôt.<br />
Dans c<strong>et</strong>te maladie, le pouvoir oxydatif du plasma est considérablement augmenté du fait<br />
de la présence en excès de fer non lié à la transferrine. Ces propriétés pro-oxydantes peuvent<br />
entraîner des dysfonctions de l’endothélium vasculaire de ces patients, corrigé par les<br />
soustractions sanguines (Gaenzer 2002). On peut donc penser qu’un excès de fer constitue un<br />
facteur de risque de maladie athéroscléreuse. Des études épidémiologiques récentes se sont<br />
attachées à rechercher une association entre l’existence de mutations du gène HFE<br />
(principalement C282Y à l’état hétérozygote) <strong>et</strong> une augmentation du risque cardiovasculaire<br />
: les résultats restent contradictoires (Roest 1999, Claeys 2002). Il existe cependant<br />
une situation très répandue où le fer peut s’accumuler en quantité importante : il s’agit de<br />
l’hépatosidérose dysmétabolique ou surcharge en fer liée à l’insulinorésistance.<br />
La surcharge en fer liée à l’insulinorésistance ; le fer est-il un facteur de risque cardiovasculaire<br />
<br />
Les personnes avec insulinorésistance ont un haut risque de développer une maladie<br />
cardiovasculaire <strong>et</strong> présentent souvent une surcharge en fer, c’est même la cause d’excès de<br />
fer (mesurée par le taux de ferritine sérique) la plus fréquente dans les pays industrialisés. Les<br />
risques de surcharge en fer augmentent également avec l’âge : c<strong>et</strong>te surcharge concerne<br />
finalement 28% des hommes <strong>et</strong> 12% des femmes de plus de 67 ans dans la cohorte de<br />
Framingham (Fleming 2001).<br />
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Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003