Programme et Résumés - Inra
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modifié : une concentration plasmatique en acides aminés plus élevée sera nécessaire pour<br />
obtenir le même eff<strong>et</strong> que chez des adultes sur la synthèse <strong>et</strong> la dégradation protéique. La<br />
leucine en particulier joue un rôle clé dans ces phénomènes : une supplémentation en leucine<br />
seule perm<strong>et</strong> de restaurer la stimulation post-prandiale de la synthèse protéique musculaire<br />
chez des rats âgés. Ce phénomène est également illustré par le fait que des protéines à<br />
digestion rapide perm<strong>et</strong>tent un meilleur bilan post-prandial que des protéines à digestion lente<br />
chez des suj<strong>et</strong>s âgés. De même, un régime apportant la ration protéique journalière<br />
essentiellement en un seul repas de charge perm<strong>et</strong> une restauration plus rapide du bilan azoté<br />
qu’un régime où la ration protéique journalière est répartie sur la journée chez des suj<strong>et</strong>s âgés.<br />
Ces deux pratiques vont induire des montées plasmatiques post-prandiales en acides aminés <strong>et</strong><br />
en particulier en leucine plus intenses <strong>et</strong> restaurer une réponse normale du métabolisme<br />
protéique au repas. De plus, ce phénomène explique aussi que les capacités masticatoires<br />
peuvent conditionner l’anabolisme protéique après un repas de viande chez des personnes<br />
âgées. Il pourrait aussi être impliqué dans le fait que chez des personnes âgées, des régimes<br />
riches en protéines animales étaient plus efficaces pour stimuler l’anabolisme protéique<br />
postprandial que des régimes riches en protéines végétales.<br />
Ainsi, ces résultats laissent penser que le besoin en protéines augmente chez les suj<strong>et</strong>s âgés<br />
puisqu’il semble nécessaire d’apporter plus d’acides aminés pour une réponse normale.<br />
Cependant, certaines études comparant l’eff<strong>et</strong> d’une augmentation du niveau d’apport<br />
protéique chez des suj<strong>et</strong>s jeunes <strong>et</strong> âgés ne m<strong>et</strong>tent pas en évidence de différences<br />
significatives dans l’utilisation des protéines alimentaires. Il est donc possible que des<br />
phénomènes régulateurs se m<strong>et</strong>tent en place lorsque le niveau d’apport protéique est plus<br />
élevé de façon chronique. Utiliser des sources protéiques à digestion rapide ou modifier la<br />
répartition des protéines pour avoir un repas de charge ne change pas la quantité de protéines<br />
ingérées par jour <strong>et</strong> ces pratiques échappent peut-être ainsi à ces phénomènes régulateurs.<br />
C’est tout l’intérêt d’une réflexion sur la cinétique des apports azotés chez la personne âgée.<br />
3. Conséquences sur les apports protéiques de la personne âgée<br />
L’étude de l’eff<strong>et</strong> du vieillissement sur le métabolisme protéique conduit à des conclusions<br />
contradictoires :<br />
- Certains arguments plaident en faveur d’une absence de différence entre les besoins des<br />
adultes <strong>et</strong> des personnes âgées : à l’état basal, les flux de synthèse <strong>et</strong> de dégradation sont peu<br />
modifiés avec l’âge ; l’augmentation globale du niveau des apports protéiques a des eff<strong>et</strong>s<br />
similaires chez les adultes <strong>et</strong> les âgés.<br />
- D’autres observations perm<strong>et</strong>tent de penser que les modifications liées à l’âge vont conduire<br />
à une augmentation des besoins : la lutte contre le stress oxydant devrait ainsi générer des<br />
besoins accrus ; la baisse de l’eff<strong>et</strong> des acides aminés lors du repas va également dans ce sens.<br />
On peut cependant souligner qu’aucun argument ne perm<strong>et</strong> de penser que les besoins seront<br />
diminués avec l’âge.<br />
Les études réalisées pour déterminer les besoins protéiques vont dans le même sens. La<br />
méthode la plus utilisée pour estimer les besoins en protéines est la mesure du bilan azoté<br />
mais elle est très difficile à réaliser car de nombreux biais peuvent perturber la mesure. En<br />
l’état actuel des connaissances, il semble que le besoin en protéines soit plus élevé chez des<br />
suj<strong>et</strong>s âgés, où on l’estime à 0,8 g. kg -1 .j -1 , que chez des suj<strong>et</strong>s adultes (0,6 g. kg -1 .j -1 ), ce qui<br />
correspond à un apport conseillé de 1,0 g. kg -1 .j -1 de protéines de bonne qualité. Mais les<br />
auteurs concluent à la nécessité d’études supplémentaires pour avoir des informations plus<br />
solides. En ce qui concerne le besoin en acides aminés, les mêmes problèmes<br />
méthodologiques se posent <strong>et</strong> moins d’études ont été réalisées. Pour les études qui ont cherché<br />
Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />
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