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Programme et Résumés - Inra

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Données expérimentales <strong>et</strong> cliniques de l’impact des GF en cas d’IRC<br />

La question de l’efficacité d’une restriction protéique a été rarement considérée par rapport<br />

à la disponibilité en GF. Pour étudier c<strong>et</strong>te hypothèse, on a utilisé un modèle animal d’IRC<br />

nourrit avec un régime enrichi en GF <strong>et</strong> appauvri ou modéré en protéines. Les résultats<br />

montrent qu’il est possible, en présence de tels régimes, de réduire significativement l’urémie<br />

(-30%). De plus, lorsqu’on compare le régime enrichi en GF <strong>et</strong> appauvri en protéines au<br />

régime sans GF mais plus riche en protéines, la réduction du taux de l’urée plasmatique peut<br />

atteindre 70% (de 5,9 mmol/L à 1,8 mmol/L), un eff<strong>et</strong> synergique n<strong>et</strong>.<br />

De plus, il a été montré que les GF sont efficaces pour déplacer l’excrétion de l’N des<br />

urines vers la voie fécale, notamment lorsque le taux de protéines était faible. Ainsi, en<br />

présence des GF <strong>et</strong> une restriction protéique, l’N fécal atteint jusqu’à 50% de l’excrétion<br />

totale de l’N contre seulement 20% en absence des GF. En conséquence de c<strong>et</strong>te<br />

augmentation de l’N fécal, le régime enrichi en GF <strong>et</strong> appauvri en protéines entraîne la<br />

diminution de l’excrétion urinaire de l’N de 250 mg/j (avec un taux élevé de protéines <strong>et</strong> sans<br />

GF) à 60 mg/j, une diminution de 75%. Il s’agit, en fait, d’un déplacement de l’élimination de<br />

l’N de la voie urinaire vers la voie digestive puisque la quantité totale d’N éliminée par les<br />

deux voies ne change pas.<br />

Chez l’homme, les quelques études qui existent chez des patients atteints d’IRC montrent<br />

que l’enrichissement du régime avec de la gomme arabique, de l’ispaghula (hémicellulose) ou<br />

de la lactulose perm<strong>et</strong> d’accroître l’excrétion de l’N fécal <strong>et</strong> de réduire l’urémie de 12%, 19%<br />

<strong>et</strong> 25% respectivement. L’augmentation de l’N fécal reflète surtout celle de la fraction<br />

bactérienne qui comptait pour 59% de l’augmentation de l’N total fécal.<br />

Plus Récemment, l’eff<strong>et</strong> d’un régime enrichi en GF (amidon résistant <strong>et</strong> inuline) sur le<br />

bilan azoté a été étudié chez des patients atteints d’IRC en présence d’un apport protéique<br />

relativement modéré de 0,8 g/kg/j. Les résultats sur les voies d’élimination de l’azote<br />

confirment ce qui a été déjà obtenu chez le modèle animal. En eff<strong>et</strong>, en présence des GF, la<br />

quantité d’N éliminée dans les selles augmente d’environ 50% avec, en parallèle, une<br />

diminution de celle éliminée dans les urines. Ce déplacement de l’élimination de l’azote était<br />

accompagné d’une baisse significative de l’urée plasmatique (-23%) qui est quasiment du<br />

même ordre que celle obtenue avec un régime hypo-protéique (-26%, Apparicio <strong>et</strong> al.), ce qui<br />

laisse espérer des eff<strong>et</strong>s cliniques similaires aux régimes hypo-protéiques. Aucune<br />

modification n’a été observée au niveau du poids ni de l’albumine <strong>et</strong> de la pré-albumine<br />

montrant ainsi une stabilité du statut nutritionnel avec les régimes enrichis en GF.<br />

Des travaux complémentaires sont actuellement en cours pour étudier l’eff<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te<br />

nouvelle approche diététique sur la fonction rénale <strong>et</strong> sur la possibilité de r<strong>et</strong>arder l’échéance<br />

de la dialyse.<br />

Conclusion<br />

Bien que la plupart des tentatives diététiques pour traiter l’IRC propose une restriction<br />

protéique, il semble intéressant d’accroître l’apport des GF pour augmenter l’excrétion de l’N<br />

dans les selles. Des récents travaux de recherche montrent que la combinaison de ces deux<br />

approches diététiques entraîne une excrétion fécale de l’N la plus élevée ainsi qu’une<br />

réduction de son excrétion urinaire avec une réduction significative de l’urée plasmatique. Les<br />

conséquences de la déficience rénale pourraient ainsi être sensiblement allégées si le côlon<br />

pouvait assurer l’excrétion d’une partie non négligeable des déch<strong>et</strong>s azotés. Bien entendu, le<br />

côlon ne peut pas substituer complètement la fonction rénale <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te voie d’élimination extrarénale<br />

ne peut être efficace qu’en l’absence des pathologies digestives.<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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