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Programme et Résumés - Inra

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GLUCIDES ET DIABETE<br />

Dr G. CHARPENTIER<br />

Centre Hospitalier Sud Francilien<br />

Le suj<strong>et</strong> « glucides <strong>et</strong> diabète » renvoie d’emblée à deux questions, ou parfois deux<br />

affirmations, toujours posées par le patient diabétique ou son entourage lors du diagnostic du<br />

diabète : « le sucre donne-t-il le diabète » <strong>et</strong> le diabète étant là : « pour le traiter ne suffiraitil<br />

pas de supprimer les sucres de l’alimentation ».<br />

Rôle des glucides dans la pathogénie du diabète<br />

A la première question la réponse est résolument non, quand il s’agit du diabète de type 1.<br />

Rappelons que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune détruisant les cellules bêtalanghersansiennes<br />

du pancréas, spécialisées dans la fabrication de l’insuline. Des facteurs de<br />

prédisposition génétique (HLA DR3 <strong>et</strong> 4) sont connus. Des virus (Coxsackie) ou certains<br />

facteurs alimentaires tels l’albumine du lait de vache dans l’alimentation du nouveau né, ont<br />

été incriminés à l’origine du déclenchement du processus auto-immun. Mais les glucides<br />

alimentaires n’y jouent aucun rôle connu.<br />

Dans le cas du diabète de type 2 la réponse doit être plus nuancée. Le diabète de type 2 est<br />

une maladie d’installation beaucoup plus progressive, caractérisée par une résistance à<br />

l’action de l’insuline qui pré-existe aux anomalies de la glycémie <strong>et</strong> une détérioration<br />

progressive des capacités sécrétoires du pancréas s’étalant sur plusieurs années ou dizaines<br />

d’années. La glycémie initialement normale (0.7 à 1.10 g/l) s’élève de façon minime tout<br />

d’abord (hyperglycémie à jeun, c’est à dire 1.10 g à 1.26 g/l <strong>et</strong>/ou intolérance au glucose avec<br />

une glycémie postprandiale > 1.40 g/l mais < 2g/l) avant de passer au stade de diabète avéré,<br />

caractérisé par une glycémie à jeun > 1.26 g/l <strong>et</strong>/ou postprandiale > 2 g/l. Les perturbations<br />

métaboliques sous-jacentes à l’élévation de la glycémie, sont génétiquement déterminées mais<br />

les gènes de prédisposition, très certainement multiples, ne sont pas actuellement connus. Ils<br />

réclament pour s’exprimer cliniquement un environnement particulier ; pléthore alimentaire <strong>et</strong><br />

faible dépense physique. Le diabète s’accompagne alors le plus souvent d’obésité. Les gènes<br />

en cause pourraient être en fait des gènes favorisant le « stockage » énergétique <strong>et</strong> donc<br />

favorable à la survie en cas de famine. En situation inverse, c<strong>et</strong> avantage évolutif devient<br />

pathogène. C’est l’hypothèse du « génome économe » que suggèrent toutes les études<br />

épidémiologiques. Elles m<strong>et</strong>tent en évidence l’expansion pandémique mondiale de la maladie,<br />

superposable à la mondialisation du mode alimentaire occidental <strong>et</strong> à la sédentarisation liée à<br />

l’urbanisation : il y avait 100 millions de diabétiques dans le monde recensés en 1985, 145 en<br />

2000, 300 millions sont prévus en 2025. C<strong>et</strong>te expansion reste modeste dans les pays<br />

occidentaux <strong>et</strong> liée plus à l’allongement de l’espérance de vie qu’aux modifications<br />

alimentaires déjà bien établies. L’expansion est d’allure épidémique dans les pays en voie de<br />

développement <strong>et</strong> touche surtout les adultes entre 45 <strong>et</strong> 64 ans, mais aussi <strong>et</strong> de plus en plus<br />

les adultes jeunes. Elle est directement liée à l’abandon du mode de vie traditionnel rural<br />

marqué par une forte dépense physique <strong>et</strong> une alimentation riche en fibres <strong>et</strong> en glucides non<br />

raffinés <strong>et</strong> pauvre en graisse, pour un mode de vie urbain sédentaire avec une alimentation<br />

plus énergétique, pauvre en fibres <strong>et</strong> riche en glucides simples (sucre, pain blanc, riz banc<br />

raffiné). Ainsi dans les populations d’origine indienne, la prévalence du diabète est de 0.2 %<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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