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Programme et Résumés - Inra

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DIABETE, PAIN, FRUITS ET LEGUMES VERSUS CALORIES VIDES<br />

Christian REMESY, Agnès NARCY <strong>et</strong> Delphine LIOGER<br />

Unité des Maladies Métaboliques <strong>et</strong> Micronutriments, INRA Clermont-Ferrand/Theix<br />

63122 St Genès Champanelle<br />

remesy@clermont.inra.fr<br />

La prévalence du diabète de type 2 est en très forte augmentation dans le monde. En<br />

France, c<strong>et</strong>te pathologie atteint 3% de la population soit environ 1,8 millions de personnes <strong>et</strong><br />

nous sommes loin d’être le pays le plus touché. Ce type de diabète correspond<br />

schématiquement à un état de résistance à l’insuline souvent compliqué de désordres dans la<br />

sécrétion pancréatique d’insuline. La brusque augmentation du diabète dans un très grand<br />

nombre de pays <strong>et</strong> surtout chez des populations migrantes habituées à des nourritures<br />

rustiques est fortement liée à l’occidentalisation des modes de vie, à l’industrialisation<br />

alimentaire <strong>et</strong> à la sédentarité.<br />

Il est surprenant que le bouleversement des facteurs environnementaux aboutisse à des<br />

déviations cellulaires <strong>et</strong> moléculaires aussi spécifiques que celles du diabète. Dans ce<br />

syndrome, la liaison de l’insuline à son récepteur perd de son efficacité pour favoriser<br />

l’utilisation du glucose dans les tissus insulino-dépendants tels que les muscles ou les tissus<br />

adipeux. De plus, c<strong>et</strong>te hormone n’est plus capable de moduler la synthèse de glucose par le<br />

foie qui se m<strong>et</strong> à produire trop de glucose même lorsque les apports digestifs pourraient<br />

suffire à l’organisme. Le mauvais contrôle de la glycémie après les repas <strong>et</strong> même à jeun<br />

maintient une imprégnation trop forte des tissus par le glucose, entr<strong>et</strong>ient un processus de<br />

glucotoxicité aboutissant ainsi à une glucosylation anormale de nombreuses protéines <strong>et</strong> à une<br />

production excessive de radicaux libres. Ces troubles métaboliques sont accompagnés de<br />

complications vasculaires, de vieillissement accéléré avec des conséquences<br />

physiopathologiques des plus diverses : problèmes rénaux, oculaires, cardiaques <strong>et</strong>c…<br />

Compte tenu de la susceptibilité particulière de certaines populations, les biologistes ont<br />

recherché les gènes de sensibilité pouvant rendre compte de l’expression d’un phénotype<br />

diabétique chez certains suj<strong>et</strong>s. En fait, pour le diabète comme pour l’obésité il existe<br />

principalement un profil multigénique de prédisposition <strong>et</strong> non une origine génétique directe<br />

du diabète. Tout se passe comme si le bouleversement des facteurs environnementaux, des<br />

habitudes alimentaires perm<strong>et</strong>tait de m<strong>et</strong>tre en évidence les populations ou les suj<strong>et</strong>s les moins<br />

adaptés aux nouvelles conditions de vie ou réciproquement, les plus adaptés à des modes de<br />

vie traditionnels caractérisés par une disponibilité en aliments naturels peu transformés.<br />

Pourquoi l’alimentation actuelle est-elle devenue diabétogène En terme de répartition<br />

énergétique, elle est caractérisée par : - un apport élevé de matières grasses visibles ou<br />

cachées (40% de l’énergie totale), - une forte proportion de sucres simples purifiés ou de<br />

céréales fortement raffinées, - un faible apport de glucides complexes lentement digérés<br />

(pâtes, légumes secs, riz <strong>et</strong> pain compl<strong>et</strong>s), - un apport insuffisant de fruits <strong>et</strong> légumes. La<br />

multitude de produits transformés fournit ainsi une énergie parfaitement assimilable <strong>et</strong> qui<br />

plus est, disponible à volonté. En terme d’apport nutritionnel, l’énergie des aliments proposés<br />

est insuffisamment accompagnée d’une fraction non énergétique complexe (fibres<br />

alimentaires, minéraux, micronutriments) indispensable au bon fonctionnement de<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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