Programme et Résumés - Inra
Programme et Résumés - Inra
Programme et Résumés - Inra
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
physiques <strong>et</strong> chimiques entre les caroténoïdes <strong>et</strong> la molécule d’oxygène "excitée" : l’énergie<br />
d’excitation de l’oxygène singul<strong>et</strong> est transférée vers le pigment, elle est ensuite dissipée au<br />
niveau des doubles liaisons conjuguées. L’inhibition des processus oxydatifs serait<br />
particulièrement active aux faibles pressions d’oxygène (2%) <strong>et</strong> complèterait ainsi l’activité<br />
antioxydante de la vitamine E aux fortes pressions d’oxygène (20%) .<br />
Au niveau cellulaire, la lutéine est le caroténoïde qui protège le mieux de la péroxidation<br />
lipidique suivie du lycopène <strong>et</strong> de la canthaxanthine, l’α-carotène <strong>et</strong> le β-carotène étant les<br />
moins actifs. L’activité antioxydante du β-carotène serait différente selon les isomères<br />
géométriques.<br />
L'eff<strong>et</strong> protecteur des polyphénols contre l'oxydation des LDLs est bien établi in vitro <strong>et</strong><br />
pourrait s'expliquer par un eff<strong>et</strong> d'épargne d'autres antioxydants lipophiles tels que la vitamine<br />
E intégrée dans la phase lipidique des LDLs. Les études des eff<strong>et</strong>s de la consommation de<br />
polyphénols sur la prévention de l'oxydation des LDLs ex-vivo ont cependant abouti à des<br />
résultats contradictoires. Globalement, les polyphénols apportés par les régimes renforceraient<br />
ainsi les défenses antioxydantes de l'organisme, en synergie avec la vitamine C, vitamine E <strong>et</strong><br />
caroténoïdes.<br />
4. Bases scientifiques de l’eff<strong>et</strong> antioxydant des produits végétaux<br />
Une expérimentation récente a été menée au Centre de Recherche en Nutrition d’Auvergne<br />
sur une centaine de volontaires sains, soumis à un régime bas en produits végétaux pendant 3<br />
semaines. Un suivi alimentaire a indiqué une diminution d’environ 45% de leur apport usuel<br />
en fruits <strong>et</strong> légumes incluant les pommes de terre. Les paramètres biologiques ont indiqué une<br />
baisse significative du statut plasmatique en caroténoïdes, en vitamine C <strong>et</strong> en vitamine E.<br />
C<strong>et</strong>te baisse de statut est associée à une augmentation de lipides oxydés dans le plasma, ce qui<br />
est en faveur de l’occurrence d’un stress oxydant. Il a été noté que d’autres marqueurs n’ont<br />
pas montré de variation significative après la période de déplétion. Ce fut notamment le cas<br />
pour le malondialdéhyde plasmatique (produit final de lipides oxydés) <strong>et</strong> les bases oxydées<br />
urinaires (le 8-hydroxydeoxyguanosine) qui ont, toutefois, significativement diminués après<br />
une période de 5 semaines de supplémentation avec des doses nutritionnelles de caroténoïdes<br />
<strong>et</strong> un reour à la diète usuelle. C<strong>et</strong>te observation suggère que la capacité antioxydante pourrait<br />
être améliorée par une consommation accrue de fruits <strong>et</strong> légumes. La diminution d’apport en<br />
fruits <strong>et</strong> légumes affecte aussi des fonctions essentielles comme la fonction immunitaire.<br />
Ainsi, les cellules immunitaires (neutrophiles) ont montré une production de peroxyde<br />
d’hydrogène (espèce oxygénée réactive) significativement augmentée après la période de<br />
déplétion. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est inhibé par l’addition in vitro de caroténoïdes (béta-carotène ou<br />
lycopène), montrant un eff<strong>et</strong> spécifique des caroténoïdes dans la surproduction de peroxyde<br />
d’hydrogène. Dans l’ensemble, c<strong>et</strong>te expérimentation sur des volontaires sains a montré qu’un<br />
apport faible en produits végétaux a un eff<strong>et</strong> délétère sur les paramètres du stress oxydant <strong>et</strong><br />
suggère que l’eff<strong>et</strong> santé des produits végétaux passe par un meilleur contrôle du stress<br />
oxydant.<br />
5. Conclusion<br />
Une relation étroite existe entre d’une part le stress oxydant <strong>et</strong> santé <strong>et</strong>, d’autre part, les<br />
micronutriments antioxydants <strong>et</strong> santé. L’accumulation progressive de dérivés oxydés dans<br />
l’organisme <strong>et</strong> l’apparition de pathologies oxydatives avec l’âge indiquent un lien entre stress<br />
oxydant <strong>et</strong> maladies dégénératives. De même, l’ensemble des données épidémiologiques <strong>et</strong><br />
Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />
39