29.12.2014 Views

Programme et Résumés - Inra

Programme et Résumés - Inra

Programme et Résumés - Inra

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CANCER DE PROSTATE ET NUTRITION<br />

Laurent GUY<br />

Service d'Urologie, CHRU Clermont-Ferrand<br />

Du fait de sa fréquence, le cancer de la prostate pose un problème de santé publique en<br />

Europe de l’Ouest <strong>et</strong> sur le continent nord-américain. Aux Etats-Unis, il est le cancer le plus<br />

fréquent après les tumeurs cutanées avec une incidence clinique de 102/100000 pour les<br />

populations noires <strong>et</strong> de 63/100000 pour les populations blanches. En France, également à<br />

l’exception des tumeurs de la peau, il se situe en deuxième position, après le cancer du colon<br />

avec une incidence de 38/100000. Ces chiffres contrastent avec la fréquence de ce cancer dans<br />

les pays asiatiques dans lesquels l’incidence clinique de c<strong>et</strong>te pathologie est significativement<br />

beaucoup moins élevée, de l’ordre de 10/100000 par exemple au Japon.<br />

Paradoxalement, l’incidence du cancer de prostate latent ou microfocal est sensiblement la<br />

même de par le monde <strong>et</strong> ne semble pas liée à des facteurs raciaux ou géographiques. Bien<br />

qu’il soit clairement démontré que l’incidence du cancer de la prostate augmente de façon<br />

constante avec l’âge, une étude récente avait révélé que ce cancer existe au stade infraclinique<br />

dès la troisième décade puisque 25 à 30 % des patients de 30 à 39 ans décédés de<br />

cause traumatique avaient à l’autopsie un cancer de prostate microscopique. Des études<br />

autopsiques chez des suj<strong>et</strong>s dans la huitième décade, trouvent un taux de cancer<br />

microscopique de plus de 75 %. Beaucoup de cancers latents ne vont donc pas progresser vers<br />

un cancer cliniquement détectable.<br />

L’ensemble de ces données sur les variations dans l’évolution vers un cancer clinique avec<br />

une pathologie dont l’incidence infra-clinique est internationalement la même, soulève la<br />

possibilité de facteurs environnementaux influençant la progression de c<strong>et</strong>te néoplasie.<br />

L’influence de tels facteurs s’appuie également sur le fait que les émigrants japonais <strong>et</strong><br />

chinois acquièrent en une génération une incidence de c<strong>et</strong>te pathologie de quatre à neuf fois<br />

ce qu’elle est dans leur pays d’origine, ce qui va à l’encontre de l’intervention de facteurs<br />

génétiques pour expliquer ces différences d’incidence. Parmi ces facteurs environnementaux,<br />

la nutrition pourrait être un facteur important inhibant ou favorisant, selon les nutriments, la<br />

progression d’un cancer prostatique microscopique. Dans ce domaine, les études réalisées ont<br />

essentiellement porté sur trois constituants nutritionnel : les graisses, les dérivés du soja <strong>et</strong><br />

d’autres micronutriments tels que les vitamines ou le sélénium.<br />

Relation graisse <strong>et</strong> cancer de prostate<br />

En ce qui concerne le lien entre graisses <strong>et</strong> cancer de prostate qui est certainement l’aspect<br />

le plus documenté, la plupart des études a mentionné une telle relation avec des arguments<br />

d’ordre épidémiologiques <strong>et</strong> également d’ordre expérimental. Sur le plan épidémiologique, au<br />

total, actuellement, 21 études cas-témoins <strong>et</strong> 6 études de cohorte ont été rapportées dans<br />

l’ensemble de la littérature. Il en ressort que parmi les études cas-témoins, 16 (sur 21) ont mis<br />

en évidence une association n<strong>et</strong>te entre régime riche en graisse <strong>et</strong> cancer de prostate. Pour les<br />

études de cohortes, 4 (sur 6) r<strong>et</strong>rouvaient une telle association. Chez l’animal, à partir d’un<br />

modèle développé chez la souris nude auquel il avait été injecté une lignée de cancer de<br />

prostate hormono-dépendante (LNCaP), une étude particulièrement intéressante a mis en<br />

124<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!