Programme et Résumés - Inra
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INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE ET NUTRITION<br />
Hassan YOUNES<br />
CHU de Clermont-Ferrand, Hôtel Dieu<br />
Service de néphrologie, Unité d’hémodialyse adulte<br />
63003 Clermont-Ferrand<br />
hyounes@chu-clermontferrand.fr<br />
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est un vrai problème de santé publique : toutes les<br />
études épidémiologiques concordent pour dire que l’IRC progresse régulièrement dans tous<br />
les pays industrialisés. En France, l’incidence a été de 112 nouveaux patients par million<br />
d’habitants en 1995, avec une progression régulière de la prévalence de 4 à 8% par an. La<br />
dialyse concerne actuellement plus de 24 000 personnes en France, <strong>et</strong> ce nombre ne cesse de<br />
croître en raison notamment de l’allongement de l’espérance de vie. C’est une pathologie<br />
lourde, dont le traitement est contraignant <strong>et</strong> onéreux: près de 2% des dépenses de l’assurance<br />
maladie, soit plus de 1,5 milliards d’euros annuels, ce qui pose un réel problème économique.<br />
Actuellement, les patients atteints d’IRC sont pris en charge par des mesures diététiques<br />
basées en particulier sur des régimes plus ou moins restreints en protéines selon le stade<br />
d’évolution de la maladie, <strong>et</strong> médicamenteuses en particulier par des inhibiteurs de l’enzyme<br />
de conversion de l’angiotensine. Malgré l’intérêt <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s bénéfiques observés avec ces<br />
mesures, il peut survenir, dans certains cas (chez 20 à 40 % des patients), une dénutrition<br />
calorico-protéique due à une anorexie ou à l’absence de prise en charge diététique. C<strong>et</strong>te<br />
dénutrition comptant au nombre des facteurs de mauvais pronostic ultérieur. C’est pourquoi,<br />
le suivi diététique précoce <strong>et</strong> le rétablissement d’un état nutritionnel correct des patients<br />
demeurent un objectif prioritaire dans la prise en charge <strong>et</strong> le traitement de l’IRC.<br />
Physiopathologie <strong>et</strong> évolution de l’IRC<br />
Il y a dans chacun des deux reins environ un million de néphrons. L’IRC se définit par la<br />
destruction progressive <strong>et</strong> irréversible de ces néphrons suite à des lésions anatomiques du<br />
parenchyme rénal dans le cadre d'une atteinte bilatérale. Le stade évolutif d’une IRC est<br />
fonction du nombre de néphrons restants fonctionnels. Au stade d’insuffisance rénale légère<br />
ou modérée, les patients n’ont le plus souvent aucun symptôme clinique, ce qui ne facilite pas<br />
le diagnostic précoce. Plus tard, apparaissent les signes d’urémie qui s’aggravent jusqu’au<br />
stade d’IRC terminale nécessitant le recours à une méthode thérapeutique de suppléance. Il est<br />
indispensable de prendre en charge le plus tôt possible ces patients pour : (i) réduire les<br />
conséquences cliniques <strong>et</strong> métaboliques de l’IRC ; (ii) contrôler ses facteurs d’aggravation, <strong>et</strong><br />
(iii) essayer de ralentir son évolution. Ceci, bien entendu, afin d’amener les patients au stade<br />
des traitements de suppléance dans le meilleur état général physique <strong>et</strong> psychique que<br />
possible.<br />
La Théorie du "néphron sain". Des modèles expérimentaux ont permis de montrer qu’en<br />
cas d’IRC persistent, à côté des néphrons lésés, des néphrons sains fonctionnels qui s’adaptent<br />
à la réduction néphronique. C<strong>et</strong>te adaptation va perm<strong>et</strong>tre de maintenir l’homéostasie du<br />
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Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003