Programme et Résumés - Inra
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FRUCTOSE, STRESS OXYDANT ET DEVIATION METABOLIQUE<br />
Jérôme BUSSEROLLES<br />
Departamento de Farmacologia, Facultad de Farmacia<br />
Universitat de Valencia<br />
46100 Burjassot<br />
jbusserolles@expatries.org<br />
Le fructose : gare à l’overdose<br />
Le fructose est un glucide simple que l’on r<strong>et</strong>rouve dans des aliments naturels à la fois sous<br />
forme libre <strong>et</strong> sous forme de saccharose, molécule dans laquelle il est lié au glucose. Sous<br />
forme libre, il est le monosaccharide prédominant dans un grand nombre de fruits mais<br />
également dans des édulcorants naturels, le miel en contenant la plus forte concentration<br />
(environ 42%). En outre, à cause de ses propriétés physico-chimiques intéressantes (fort<br />
pouvoir sucrant, hygroscopicité…), le fructose constitue l’essentiel du « sucre ajouté » dans<br />
les produits transformés par l’industrie agro-alimentaire. La consommation de fructose n’a<br />
cessé d’augmenter au cours du temps. Jusqu’à la révolution industrielle, il était consommé en<br />
faible quantité sous forme de fruits <strong>et</strong> de miel, aliments dans lesquels il est accompagné de<br />
nombreux micronutriments antioxydants. Au début du XIX ème siècle, la production<br />
industrielle de saccharose provenant de la b<strong>et</strong>terave <strong>et</strong> de la canne à sucre a entrainé une forte<br />
augmentation de la consommation de fructose. Enfin, grace aux progrès de l’enzymologie <strong>et</strong><br />
la production de sirops de fructose isomérisé à partir du glucose, l’augmentation de la<br />
consommation de fructose n’a fait que s’amplifier au cours des trente dernières années.<br />
L’apport principal de ce « sucre ajouté » est fourni par les boissons sucrées (pour un tiers de<br />
l’apport). On r<strong>et</strong>iendra que la consommation de fructose dans la population américaine est en<br />
moyenne de 9 % de l’apport énergétique total (AET), <strong>et</strong> que c<strong>et</strong> apport représente de 13,5 à<br />
22,5 % de l’AET pour le 90 ème percentile de c<strong>et</strong>te population. Bien que la consommation de<br />
fructose soit en moyenne plus faible en France <strong>et</strong> dans la plupart des autres pays<br />
industrialisés, des consommations individuelles aussi élevées qu’aux USA sont observées<br />
dans ces pays. S’il n’existe pas à l’heure actuelle de recommandations nutritionnelles précises<br />
concernant ces glucides simples, cependant il est suggéré que leur consommation ne devrait<br />
pas dépasser 10 % de l’AET.<br />
Fructose <strong>et</strong> pathologies :<br />
A l’heure actuelle, le rôle des glucides simples dans le développement de pathologies telles<br />
que l’obésité, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires suscite toujours de vives<br />
controverses. Alors qu’il y a peu d’arguments en faveur des eff<strong>et</strong>s dommageables d’une faible<br />
consommation de fructose sur les métabolismes glucidique <strong>et</strong> lipidique, des apports plus<br />
importants de fructose ont été associés à divers troubles métaboliques. Chez l’homme, le<br />
fructose favorise l’élévation des triglycérides, facteur de risque cardio-vasculaire. Des<br />
régimes riches en fructose ont été utilisés sur des modèles animaux pour induire les<br />
modifications métaboliques caractéristiques du syndrome métabolique, qui associe insulinorésistance,<br />
hypertension, dyslipidémie <strong>et</strong> qui favorise l’apparition de maladies cardio-<br />
Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />
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