Programme et Résumés - Inra
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dans les zones rurales au Bengladesh, <strong>et</strong> 1.2 % dans les campagnes de Madras, elle passe à 7<br />
% dans la ville de Madras, se situe entre 14 <strong>et</strong> 17 % dans les populations d’origine indienne,<br />
enrichie dans le commerce <strong>et</strong> ayant émigré à Durban, Maurice ou Singapour. Enfin 20 % dans<br />
les faubourgs résidentiels de Delhi…<br />
Une étude comparative des populations japonaises vivant à Hiroshima <strong>et</strong> ayant gardé une<br />
alimentation traditionnelle, ou ayant émigré à Hawaï <strong>et</strong> adopté l’« American way of life »<br />
montrait une prévalence double du diabète <strong>et</strong> de l’obésité, alors que les apports caloriques<br />
étaient restés globalement les mêmes (avec une moindre dépense physique), mais une<br />
modification qualitative alimentaire substantielle avec une ration d’hydrate de carbone simple<br />
qui avait triplé, alors que la proportion d’hydrate de carbone complexe avait diminué de<br />
moitié, celle des graisses étant multiplié par 2. On pourrait multiplier ainsi les exemples <strong>et</strong><br />
terminer par notre propre situation : il y a en France 3.36 % de diabétiques dans la population<br />
(enquête CNAM 2000). C<strong>et</strong>te proportion monte à 6 % dans la population blanche («<br />
caucasienne ») aux USA, issue de l’émigration européenne <strong>et</strong> donc génétiquement identique à<br />
la notre. La différence tient au mode alimentaire « US » : quantitatif (apports caloriques plus<br />
importants) <strong>et</strong> qualitatif (21 % des calories sont apportées par les sucres simples, dont près de<br />
la moitié sous forme de saccharose). L’alimentation ne fait pas tout <strong>et</strong> le poids de la génétique<br />
est déterminant : à environnement « diabétogène » équivalent, la prévalence du diabète passe<br />
de 6 % chez les « caucasiens » à 11 % chez les afro-américains, 13 % chez les caribéens, 14<br />
% chez les hispaniques <strong>et</strong> … 56 % chez les indiens pimas.<br />
La gigantesque « Nurse Health Study » a permis de préciser le poids respectif des aspects<br />
quantitatifs <strong>et</strong> qualitatifs des glucides alimentaires sur le risque de développer un diabète de<br />
type 2. Les habitudes alimentaires détaillées par un questionnaire comportant 131 items, ont<br />
été relevées en 1986 chez 65 173 infirmières américaines, âgées de 40 à 65 ans. Un index<br />
glycémique moyen alimentaire a été calculé pour chaque suj<strong>et</strong>. L’index glycémique est une<br />
mesure du pouvoir hyperglycémiant (<strong>et</strong> son corollaire insulinosécréteur) des glucides. L’index<br />
glycémique d’un glucide est liée à sa digestibilité <strong>et</strong> est d’autant plus faible que le sucre est<br />
plus complexe, associé à des fibres alimentaire solubles ou non, ou associé à d’autres<br />
nutriments (lipides <strong>et</strong> protides). La charge glycémique moyenne d’un suj<strong>et</strong> est l’index<br />
glycémique multiplié par la quantité quotidienne moyenne de glucides ingérés. Au cours des 6<br />
années suivantes, 915 infirmières sont devenues diabétiques. Le risque relatif de diabète<br />
n’était pas corrélé à l’apport total en hydrate de carbone, mais avec les apports en sucre à fort<br />
index glycémique tel le Coca-cola, les pommes de terre, le pain blanc, les muffins. Il était<br />
inversement corrélé à la quantité de fibres de céréales ingérée. Les suj<strong>et</strong>s ayant la plus forte «<br />
charge glycémique alimentaire » <strong>et</strong> les apports les plus faibles en fibres de céréales, avaient<br />
un risque relatif de diabète multiplié par 2.5 comparés aux suj<strong>et</strong>s ayant les plus forts apports<br />
en fibres <strong>et</strong> la plus faible charge glycémique. Il apparaît donc qu’une alimentation riche en<br />
céréales non raffinées <strong>et</strong> pauvres en sucres simples diminue en soi le risque de diabète. Ce<br />
type d’alimentation est en fait proche des habitudes alimentaires traditionnelles rurales <strong>et</strong> à<br />
l’opposé de l’alimentation industrielle moderne.<br />
Les résultats des premières études de prévention randomisées <strong>et</strong> contrôlées tendent à<br />
confirmer ces conclusions, même s’il n’est pas possible d’individualiser le rôle isolé des<br />
alimentations riches en hydrate de carbone complexe, car dans ces études elles sont toujours<br />
associées à une diminution des graisses <strong>et</strong> de la ration calorique globale, ainsi qu’à une<br />
augmentation de l’activité physique. Ainsi l’étude DPP, a permis une réduction de 58 % de<br />
l’incidence du diabète de type 2 chez des suj<strong>et</strong>s présentant initialement une intolérance au<br />
glucose <strong>et</strong> ayant accepté de modifier leurs habitudes alimentaires <strong>et</strong> leur activité physique.<br />
Toutefois ces modifications du mode de vie ne font que ralentir l’échéance du diabète,<br />
possiblement car mises en œuvres trop tard chez des suj<strong>et</strong>s ayant déjà des anomalies<br />
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Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003