Programme et Résumés - Inra
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C’est seulement lorsque les apports sont insuffisants pendant de longues périodes ou en cas de<br />
pathologies que les protéines musculaires sont mises à contribution <strong>et</strong> que leur masse<br />
diminue. Dans ces situations, le collagène est très bien conservé <strong>et</strong> il peut alors représenter<br />
jusqu’à 50% des protéines corporelles.<br />
2. Eff<strong>et</strong>s du vieillissement sur le métabolisme protéique<br />
Au cours du vieillissement, la masse grasse s’accroît, passant de 15 à 36% du poids du<br />
corps de 25 à 75 ans, alors que la masse maigre diminue. Celle-ci décline de 320 g par an<br />
après 30 ans. C<strong>et</strong>te perte de masse maigre correspond à une perte de masse musculaire <strong>et</strong><br />
osseuse alors que le foie <strong>et</strong> le tractus digestif sont peu affectés.<br />
Le turnover protéique corporel exprimé par kg de poids corporel est réduit avec l’âge du<br />
fait de la perte de masse maigre. Lorsqu’il est exprimé par kg de masse maigre, il se maintient<br />
avec l’âge dans la plupart des études. C<strong>et</strong>te absence d’eff<strong>et</strong> de l’âge sur le turnover protéique<br />
suggère que les besoins en protéines seront peu modifiés au cours du vieillissement.<br />
D’autres altérations liées à l’âge sont susceptibles de modifier les besoins protéiques.<br />
Ainsi, au cours du vieillissement, on observe une augmentation de la proportion de protéines<br />
oxydées ou glyquées.<br />
Deux cas sont possibles :<br />
1) C<strong>et</strong>te augmentation peut être liée à une augmentation de la production de radicaux libres ou<br />
à une baisse des défenses antioxydantes <strong>et</strong> va conduire à une oxydation accrue des protéines<br />
qui seront alors dégradées de façon préférentielle, ce qui va induire une accélération de leur<br />
turnover <strong>et</strong> donc, étant donné que le recyclage des acides aminés n’est pas total, à une<br />
augmentation du besoin azoté. En outre, certains acides aminés, lorsqu’ils sont oxydés, ne<br />
sont pas réutilisables <strong>et</strong> sont donc perdus.<br />
2) L’augmentation de la proportion de protéines oxydées peut également être liée à une<br />
mauvaise élimination de ces protéines, soit du fait d’une baisse de l’efficacité des enzymes<br />
protéolytiques, soit du fait que ces protéines oxydées sont devenues résistantes à la protéolyse.<br />
Ces protéines sont alors perdues pour l’organisme <strong>et</strong> ce cas correspond également à une<br />
augmentation du besoin azoté.<br />
Cependant, les mesures des pertes azotées minimales n’ont pas permis de m<strong>et</strong>tre en<br />
évidence des différences claires entre jeunes adultes <strong>et</strong> personnes âgées. Il est donc probable<br />
que ces phénomènes restent quantitativement limités.<br />
Diverses altérations métaboliques pourraient également conduire à une modification des<br />
besoins azotés au cours du vieillissement. On peut citer une moindre capacité à épargner la<br />
méthionine en cas d’apports insuffisants chez la personne âgée, ce qui suggère une<br />
augmentation des besoins en cystéine, sans doute pour la synthèse de glutathion, molécule<br />
essentielle dans la lutte contre le stress oxydant. D’autres acides aminés pourraient être<br />
mobilisés dans ce même but (acides aminés aromatiques, histidine <strong>et</strong> ses peptides ansérine <strong>et</strong><br />
carnosine) <strong>et</strong> donc voir leur besoin augmenté avec l’âge.<br />
En outre, la réponse au repas du métabolisme protéique est modifiée avec l’âge. Au cours<br />
du cycle journalier repas / jeûne, la masse protéique corporelle varie : elle augmente à l’état<br />
nourri du fait d’une stimulation de la synthèse protéique <strong>et</strong> d’une inhibition de la protéolyse,<br />
<strong>et</strong> elle diminue à jeûn par un mécanisme inverse. Chez les suj<strong>et</strong>s âgés, la protéolyse corporelle<br />
est moins inhibée <strong>et</strong> la synthèse protéique musculaire moins stimulée par le repas que chez les<br />
jeunes adultes. Ces observations contribuent à expliquer pourquoi l’efficacité d’une<br />
supplémentation en protéines pour améliorer leur bilan azoté tend à être plus faible.<br />
L’eff<strong>et</strong> du repas sur le métabolisme protéique est essentiellement médié par les acides<br />
aminés <strong>et</strong> l’insuline. Au cours du vieillissement, c’est surtout l’eff<strong>et</strong> des acides aminés qui est<br />
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Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003