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Programme et Résumés - Inra

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HYPERTENSION, SODIUM ET POTASSIUM<br />

Pierre Men<strong>et</strong>on<br />

Unité 367 de l’Institut National de la Santé <strong>et</strong> de la Recherche Médicale<br />

17 rue du Fer à Moulin 75005 Paris<br />

Erreur! Sign<strong>et</strong> non défini.<br />

Le geste du médecin qui place son stéthoscope sous un brassard gonflable pour mesurer<br />

notre tension nous est très familier. Les deux chiffres qu’il nous annonce sont ceux de la<br />

pression artérielle. Le rôle de c<strong>et</strong>te dernière est de maintenir un débit sanguin adéquat - garant<br />

de la bonne oxygénation des organes <strong>et</strong> des tissus - jusque dans les artérioles <strong>et</strong> les capillaires.<br />

La pression artérielle oscille au rythme de la pulsation cardiaque entre une valeur minimale,<br />

dite diastolique, qui correspond à la relaxation du coeur, <strong>et</strong> une valeur maximale, systolique,<br />

correspondant à la contraction cardiaque. Les valeurs systolique <strong>et</strong> diastolique de la pression<br />

artérielle ne sont pas constantes. Elles fluctuent continuellement au cours de la journée autour<br />

d’une valeur moyenne, pour perm<strong>et</strong>tre à l’organisme de s’adapter aux circonstances de la vie<br />

quotidienne (exercice physique, stress, sommeil...).<br />

Néanmoins, pour un individu donné, les deux valeurs au repos de la pression artérielle,<br />

mesurées à chaque visite médicale, sont relativement constantes. Dans la population générale,<br />

ces valeurs se distribuent selon une courbe en cloche. Les études épidémiologiques révèlent<br />

clairement que plus la pression artérielle est élevée, plus le risque est élevé de développer des<br />

maladies cardio-vasculaires, comme l’infarctus du myocarde <strong>et</strong> les accidents vasculaires<br />

cérébraux. Or, selon les pays, de 30 à 70 % des décès en résultent. D’où l’intérêt de faire<br />

baisser la pression artérielle chez les individus hypertendus.<br />

La définition de l’hypertension est arbitraire. On considère traditionnellement comme<br />

hypertendu tout individu présentant, au repos <strong>et</strong> de façon chronique, des pressions systolique<br />

<strong>et</strong> diastolique respectivement supérieures à 140 <strong>et</strong> 90 mm de mercure soit, en langage courant,<br />

14/9. En réalité, il n’y a pas de seuil précis à partir duquel les valeurs de la pression artérielle<br />

deviennent nocives. On sait néanmoins que plus elles sont basses (dans certaines limites),<br />

plus le risque de développer des maladies cardiovasculaires est faible. En France, au moins 15<br />

millions de personnes auraient ainsi intérêt à faire baisser leur pression artérielle. Certains le<br />

font grâce aux médicaments antihypertenseurs, qui représentent à peu près 10 des 120<br />

milliards de francs de dépenses annuelles en médicaments. Mais beaucoup trop de gens ne se<br />

savent pas hypertendus, ne suivent pas les traitements prescrits, ou ne sont pas traités de<br />

manière adéquate. Résultat, plus des deux tiers des hypertendus ont une pression artérielle<br />

non contrôlée <strong>et</strong> sont frappés de plein fou<strong>et</strong> par la morbidité cardiovasculaire. Le coût annuel<br />

de c<strong>et</strong>te dernière, en termes d’hospitalisation <strong>et</strong> de suivi médical, est bien supérieur à celui des<br />

médications anti-hypertensives. Il est estimé à plusieurs dizaines de milliards de francs.<br />

Quels sont les facteurs impliqués dans le développement de l’hypertension Le premier<br />

constat est que, de manière générale, on ne naît pas hypertendu, on le devient. Dans les pays<br />

industrialisés, le pourcentage d’hypertendus augmente avec l’âge, passant de moins de 5 % à<br />

l’adolescence à plus de 50 % à l’âge de la r<strong>et</strong>raite. Mais c<strong>et</strong>te relation entre l’âge <strong>et</strong><br />

l’hypertension ne se r<strong>et</strong>rouve pas dans toutes les populations humaines. C’est ce qu’a montré,<br />

par exemple, Stewart Truswell de l'université de Sidney en comparant une population<br />

africaine vivant de cueill<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de chasse <strong>et</strong> une population urbaine londonienne. Presque sans<br />

exception <strong>et</strong> quel que soit l'âge des individus, les populations non industrialisées des cinq<br />

continents ne connaissent pas l'hypertension. Cela suggère fortement que ce sont des facteurs<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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