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Programme et Résumés - Inra

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STRESS OXYDANT, MICRONUTRIMENTS ET SANTE<br />

Edmond ROCK<br />

INRA – CRNH, Unité des Maladies Métaboliques <strong>et</strong> Micronutriments<br />

63122 St Genès Champanelle<br />

rock@clermont.inra.fr<br />

1. Oxygène <strong>et</strong> stress oxydant<br />

Au cours de l’évolution, les organismes aérobies se sont adaptés à l’oxygène<br />

atmosphérique par la mise en place de systèmes métabolisant la molécule d’oxygène. C<strong>et</strong>te<br />

molécule présente la particularité d’être à la fois un élément indispensable <strong>et</strong> toxique pour<br />

l’Homme. La toxicité de l’oxygène est liée à sa structure moléculaire bi-radicalaire,<br />

chimiquement instable, autorisant des réarrangements électroniques sur la couche orbitale<br />

externe <strong>et</strong> le rendant plus actif. Ainsi l’oxygène moléculaire peut se transformer dans<br />

l’organisme en oxygène singul<strong>et</strong> <strong>et</strong> en anion superoxyde. Ces molécules hautement réactives<br />

engendrent à leur tour d’autres espèces oxygénées réactives de nature radicalaire ou non. Les<br />

radicaux libres sont des ions ou molécules déséquilibrés par la présence d’électrons libres sur<br />

la couche orbitale la plus externe, <strong>et</strong> cherchant la stabilité par appariement avec des électrons<br />

arrachés sur les molécules les plus proches. C<strong>et</strong>te stabilisation va entraîner une réaction en<br />

chaîne où la neutralisation d’un radical passe par la création d’un autre. C<strong>et</strong>te réaction en<br />

chaîne engendre à son tour des modifications structurales pouvant avoir des conséquences<br />

fonctionnelles sur les molécules biologiques contenues dans les divers compartiments<br />

cellulaires, les protéines, les lipides <strong>et</strong> l’ADN. Notons que le métabolisme de l’oxygène peut<br />

engendrer la production de radicaux libres. Un tel métabolisme est nécessaire pour la<br />

production d’énergie par les mitochondries, pour la défense contre les microbes par le<br />

système immunitaire ou pour la détoxication des xénobiotiques par le foie. Par conséquent, la<br />

production des espèces radicalaires est incontournable <strong>et</strong>, au cours de l’évolution, les<br />

organismes aérobies se sont également adaptés pour se protéger contre les radicaux libres<br />

ainsi produits.<br />

Dans ce contexte, le stress oxydant se définit par une situation de déséquilibre entre la<br />

production d’espèces réactives oxygénées/nitrogénées (ERON) <strong>et</strong> les mécanismes de<br />

défense/détoxification. La lutte contre ces eff<strong>et</strong>s délétères est assurée par des systèmes de<br />

défense variés, chargés de capter <strong>et</strong> de neutraliser les ERON mais aussi d’éliminer <strong>et</strong> de<br />

remplacer les molécules endommagées. Les éléments constituant ce potentiel antioxydant<br />

global de l’organisme peuvent être distingués selon la nature chimique (protéique ou non) <strong>et</strong><br />

selon leur origine endogène ou exogène. L’évaluation du stress oxydant est réalisée à<br />

plusieurs niveaux. L’accumulation d’ERON, leur impact sur les molécules biologiques, les<br />

adduits formés par l’association de lipides <strong>et</strong> protéines oxydés, les anticorps contre ces adduits<br />

sont des paramètres mesurables à l’aide de techniques plus ou moins sophistiquées. D’autres<br />

mesures des systèmes de défense sont également applicables telles que la détermination des<br />

activités enzymatiques formant la première ligne de défense (superoxyde dismutase,<br />

glutathion peroxydase <strong>et</strong> catalase) <strong>et</strong> celle des éléments protéiques (albumine, la ferritine ou la<br />

céruloplasmine) <strong>et</strong> non protéiques comprenant majoritairement le glutathion <strong>et</strong> les<br />

micronutriments antioxydants. La présence des produits oxydés à des teneurs relativement<br />

élevées <strong>et</strong>/ou une baisse des activités enzymatiques ont suggéré que le stress oxydant est<br />

associé à de nombreuses pathologies, regroupées sous le terme de pathologies oxydatives<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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