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Programme et Résumés - Inra

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évidence qu’un régime riche en graisse entraînait un volume tumoral significativement plus<br />

important que dans le cas d’un régime pauvre en graisse. En dehors de l’aspect purement<br />

quantitatif, il apparaît que certains acides gras auraient un rôle protecteur alors que d’autres<br />

seraient responsables de la progression du cancer prostatique. L’acide linoléïque qui est un<br />

acide gras de la série N-6 semble exercer un rôle stimulant sur une culture cellulaire de PC-3.<br />

A l’inverse, les acides gras de la série N-3 présents notamment dans le poisson semblent avoir<br />

un rôle protecteur sur la prolifération de c<strong>et</strong>te lignée cellulaire. De même, chez l’animal, il<br />

apparaît qu’un régime riche en acides gras polyinsaturés N-3 diminue la croissance de<br />

tumeurs obtenues chez la souris nude à partir de DU-145 alors que celle ci est favorisée par<br />

un régime riche en acides gras N-6. L’action de ces acides gras pourrait passer par un facteur<br />

hormonal dans la mesure où il a été démontré que différents acides gras insaturés <strong>et</strong><br />

notamment l’acide linoléïque réduisent l’activité 5 alpha réductase <strong>et</strong> donc la synthèse de la<br />

dihydrotestosterone à partir de la testostérone<br />

Relation polyphénols <strong>et</strong> cancer de prostate<br />

En dehors des graisses, des hypothèses existent sur un rôle important des polyphénols (ou<br />

composés phénoliques) <strong>et</strong> plus particulièrement des isoflavones qui existent notamment en<br />

importante quantité dans le soja mais également dans les légumes secs (haricots, lentilles).<br />

L’ensemble des composés phénoliques est constitué des flavonoïdes, des acides phénoliques,<br />

des lignanes <strong>et</strong> des coumarines. Les isoflavones font partie du groupe des 4-oxo-flavonoïdes<br />

qui constituent avec les tanins <strong>et</strong> les anthocyanes l’ensemble du groupe des flavonoïdes. A<br />

l’intérieur du groupe des isoflavones, on trouve principalement la daidzéine, la génistéine <strong>et</strong> la<br />

glycétine. Ces molécules ont une action oestrogènique bien démontrée <strong>et</strong> sont également<br />

appelés phytoestrogènes. Cependant, les phytoestrogènes présents dans la nature ne se<br />

limitent pas aux isoflavones. La deuxième classe importante de phytoestrogénes est<br />

constituée par les lignanes qui sont apportés par les céréales complètes <strong>et</strong> le lin. Il existe par<br />

ailleurs d’importantes analogies stéréochimiques entre les phytoestrogènes <strong>et</strong> les oestrogènes.<br />

Sur le plan expérimental, il avait été présenté en 1995 au congrès Américain d’Urologie<br />

l’action inhibitrice des isoflavones (1g/Kg) sur la croissance tumorale induite par un régime<br />

riche en graisses. Plusieurs autres études expérimentales réalisées sur le rat sont en faveur<br />

d’un rôle protecteur de ces composés sur la pathologie prostatique. De façon générale, l’action<br />

inhibitrice de la génistéine sur de nombreuses lignées cellulaires cancéreuses est bien<br />

démontrée. Egalement, les phytoestrogènes semblent inhiber la plupart des lignées cellulaires<br />

de cancer de prostate. Par ailleurs, des études comparant les concentrations sanguines <strong>et</strong><br />

urinaires d’isoflavones dans une population finlandaise <strong>et</strong> japonaise ont révélé un taux moyen<br />

30 fois plus élevé dans les urines <strong>et</strong> 7 à 110 fois plus élevé dans le sang pour la population<br />

asiatique. De même, dans une étude portant sur l’analyse d’une population américaine<br />

d’Adventistes du septième jour qui sont d’importants consommateurs de lait de soja, il était<br />

noté une diminution considérable du risque de cancer de prostate. Egalement, il apparaît que<br />

non seulement les isoflavones sont élevés dans le sang chez les patients consommant<br />

beaucoup de soja mais que proportionnellement c<strong>et</strong>te concentration est deux fois plus élevé<br />

dans le fluide prostatique que dans le sérum. Pour expliquer c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> protecteur du soja, de<br />

nombreuses hypothèses ont été avancées. En c<strong>et</strong>te matière, les eff<strong>et</strong>s de la génistéine ont été<br />

les plus étudiés <strong>et</strong> dans la littérature, les mécanismes potentiels d’action de c<strong>et</strong>te protéine sont<br />

très variés : action vis à vis des oestrogènes, eff<strong>et</strong> anti-oxydant, inhibition de l’action de la<br />

topoisomerase II <strong>et</strong> action inhibitrice sur l’activité protéine tyrosine kinase. Un des aspects<br />

intéressant dans le cadre du cancer de la prostate est que la génistéine est un phytoestrogène <strong>et</strong><br />

présente donc des propriétés oestrogéniques qui pourraient avoir un rôle d’inhibition de la<br />

Université d'été de Nutrition 2003 – Clermont-Ferrand – 17-19 septembre 2003<br />

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